HELENA BONHAM CARTER EN FÉE ! Ouais, voilà la raison numéro une pour moi d’aller voir ce film, voir la femme de Tim Burton, habituée à des rôles de grandes tarées de service, jouée la marraine de Cendrillon pendant sa seule scène même si ça ne dure pas plus de sept minutes. Et j’en suis très content ! Enfin non, y’avait aussi le court-métrage "La Reine des Neiges : Une fête givrée" qui était diffusé avant le film live et pour faire court : si vous êtes fans de "La Reine des Neiges", vous allez apprécier , mais vous attendez pas à de la subtilité pour les clins d’œil au classique.
Revenons-en au film : "Cendrillon" de Kenneth Branagh ! Ce n’était pas le film que j’attendais le plus ce mois-ci et je n’y accordais pas d’intérêt pour deux raisons : "Maléfique" de Strombergh et "Alice au pays des merveilles" de Burton qui n’était pas des réussites. Pour résumer, j’ais pas détesté la version Burton du conte de Lewis Caroll, et pour "Maléfique" autant j’avais aimé quand je l’ai vu au cinéma mais plus j’y pense… plus je réalise que le scénario était incroyablement mal écrit et je me demande si j'apprécierais encore si je le revoyais.
De plus, bien que j’aime beaucoup le classique de 1950 (qui est le film préféré du regretté Walt Disney), je n’étais pas attiré. Mais j’ai changé d’avis durant les dernières semaines, en voyant sa moyenne sur Rotten tomatoes à plus de 80% d’avis positif, et plusieurs de mes amis cinéphiles y prêter beaucoup d’attention. Et étant fan de Disney et optimiste quand à leur adaptation live malgré les précédents faux pas, je me suis laissé tenter sans trop de mal et je l’ai vu le jour de sa sortie nationale.
Au final : c’est enfin une belle réussite ! J’ai été étonné, en long et en large, quand je vois que ce film à su me faire retomber en enfance. C’est bel et bien une relecture qui ne trahit pas le dessin animé de 1950 et qui propose des ajouts qui fonctionnent en général très bien et corrigent certains défauts du film d’animation, même si il y a quelques points sur lesquels chahuter un peu et des défauts. Mais commençons par ou je commence désormais, la réalisation et son visuel.
Apparemment, Kenneth Branagh aurait eu toute liberté pour réaliser cette relecture contrairement à certains de ses précédents, et ce mec a compris que réadapter un classique signifiait savoir rester fidèle à l’esprit du dessin animé en sachant prendre des libertés pour l’améliorer et le mettre au goût du jour malgré un budget modeste de 95 millions de $.
Le réalisateur irlandais nous livre un bon nombre de scène magnifique visuellement,
la transformation de la robe de cendrillon en est l’exemple phare, l’incrustation des effets de lumière bleu est imperceptible à l’œil nu et le changement de couleur de sa robe du rose au bleu céleste est saisissant de beauté.
Ayant auparavant adapté une pièce de théâtre au cinéma, on sent que Branagh s’applique dans chacune des scènes clés et à donner vie à ce conte, il arrive très souvent à faire ressortir quelque chose de la plupart des moments auxquels on accorde de l’importance, notamment la scène de danse entre Cendrillon et le prince Kit (bien chorégraphié d’ailleurs) qu’il s’amuse à filmer sous plusieurs angles avec en fond "La Valse de l’Amour" en musique de fond, on prend énormément de plaisir à regarder le bal d’ailleurs qui est sans doute la meilleure scène du film. Principalement, on a le droit à du très bon travail en terme de mise en scène.
Tant qu’à continuer sur le visuel, les costumes sont très beaux et colorés avec un style baroque magnifique, et niveau environnement j’aime bien l’architecture et le style du château du prince Kit et du roi même si je trouve cela dommage qu’on ne s’attarde pas plus sur certains passages
comme l’entraînement à l’épée qui est bien tournée mais beaucoup trop courte, ou les parents de Cendrillon
. Après, pour les CGI ça a tendance à puer le fond vert lors des plans larges mêlant images réels et incrustation, mais sinon il y a juste une scène ou j'ai vraiment senti du fond vert,
c’est lorsque Cendrillon tombe sur un cerf dans les bois pendant qu’elle tente une fugue,
mais après ça passe comme un facteur à la poste donc rien de bien méchant et rien qui gâche l’excellent travail de l’équipe.
En parlant de musique, la bande-son de Patrick Doyle, compositeur attitré de Kenneth Branagh, est juste excellente. Les musiques qu’il a composées accompagnent très bien le conte, le visuel et l’univers du film et les musique du bal que ça soit "La Polka Militaire", "La Valse de l’amour" ou encore "Le Polka de Paris" sont tous superbe à entendre lors de la scène du bal, par moment ça a un petit peu tendance à exagérer l’aspect féerique mais franchement, du moment que ça donne de la dimension et que ça arrive à nous faire prendre davantage de plaisir à voir le film, pourquoi râler ?
Qu’en est-il des personnages revisité dans ce film ainsi que l’interprétation des acteurs ? Et bien bonne nouvelle, on est très loin d’un massacre quelconque, on est même assez largement dans la réussite : Lily James avait la lourde tâche d’interpréter une nouvelle Cendrillon dans cette relecture, bien que j’aime bien celle du dessin animé.
Et on est loin d'être déçu, Lily James donne une interprétation sincère et très réussite pour jouer une Cendrillon vraiment agréable et attachante, on ressent sa peine d’être malmené et traité comme une esclave par sa marâtre et ses deux affreuses sœurs, et puis on retrouve aussi ce qu’on a aimé dans le dessin animé : les souris et les animaux avec qui elle parle, sa patience à toute épreuve tout en nous montrant qu’elle a aussi ses moments de faiblesses ou elle est à bout. Et il y a aussi des réajustements au niveau de son histoire d’amour, on y vient justement mais pour ce qui est de cette Cendrillon, c’est du bon en général, donc bravo à Lily James.
Richard Madden (sorti de Game of Thrones) avait l’importante tâche d’interpréter le prince et il y avait intérêt à ce que les bonnes critiques soient fondés, parce que, je suis désolé mais : celui du dessin animé était vide et aussi trop creux, il n’avait même pas trois phrases à sortir dans tout le film d’animation. Heureusement l’acteur s’en sort très bien, il y a eu un véritable effort ici pour en faire un vrai personnage et Richard Madden dégage assez de charisme pour qu’on l’apprécie et son personnage a un vrai caractère. Il a des valeurs et une relation intéressante avec son père, de l’humour et des principes qui le rendent plus sympathique qu’il ne l’est déjà. Et ça fait du bien un peu de fraîcheur pour ce personnage qui a un vrai rôle ici.
Et en ce qui concerne la romance entre Kit et Cendrillon, là aussi il y a une belle amélioration. Là ou dans le dessin animé ils s’étaient rencontré une seule fois et s’était marié sans se connaître, ici ils prennent le temps de se connaître et partagent quelques moments plutôt mignon j’ai trouvé même si ça fait cliché. Mais c’est justement ce qu’on aime chez Disney, la romance est souvent classique et c’est ce qui fait le charme de plusieurs de leurs films, dans le cadre du DA c’est remis au goût du jour avec une bonne réécriture pour qu’on accroche à ce couple tout en restant classique et appréciable, et l’alchimie entre Lily James et Richard Madden passait vraiment bien (en tout cas moi je voulais y croire).
Cate Blanchett, avait la tâche de jouer la méchante, jalouse et cruelle marâtre de notre princesse aux pantoufles de verres. Autant le dire de suite, ce choix de casting m’avait fait trépigné d’impatience, quoi de plus excitant que de voir la Galadriel du "Seigneur des anneaux" interpréter une sale race de Disney comme elle. Et elle s’en sort avec brio et lui donne tout ce qui faisait d’elle la vieille catin sadique qu’on connait tous et qu’on adore haïr du début à la fin. Elle a son regard malsain, elle est prête à tout pour assurer la réussite de ses deux filles et traite Cendrillon comme une esclave en déversant sa haine contre elle et elle seule, et en plus de cela on lui a même rajouté un peu de consistance sur les raisons pour lesquels elle s'acharne sur Cendrillon (encore une fois, on y reviendra dans la partie scénario). Ceci étant dit, et là ça ne concerne que moi, mais par moment je me demandais que le film n'essayait pas de la rendre plus "humaine"
ne serait-ce qu'avec son petit monologue quand elle piège Cendrillon dans le grenier avec son mari mort et tout le tralala...
quel intérêt franchement ? Elle est censée être détestable, contentez vous de lui donner sa raison de l'être mais ne tentez pas de la rendre plus "humaine". Enfin bon, ce n'est qu'une petite impression et au final ça s'oublie vite.
Malheureusement je ne peux pas en dire autant pour les personnages de Javotte et d’Anastasie. Alors je dirais bien que Sophie McShera et Holliday Grainger se devaient de surjouer ces deux grandes pestes pour les rendre le plus détestable possible, et c’est ce qu’elles font… malgré tout, ces deux actrices en font parfois trop. Mais je ne pense même pas être en mesure de le reprocher, après tout il n’y a pas trois milles solutions pour jouer ces deux petites garces donc… on va les oublier, de toute manière il n’y a aucune modification quant à ces personnages, elles sont ce qu’elles doivent être tout simplement.
Et bien sur, comment ne pas parler de Helena Bonham Carter, la Bellatrix Lestrange des sorcières, était amusante en tant que marraine et fofolle comme on l’aime. Elle a beau ne faire que sept/huit petites minutes d’apparitions, comment peut-on ne pas sourire quand on sait ce que Carter a joué avant de devenir la marraine de Cendrillon ici même ? Ouais, essayez de ne pas sourire en pensant à cela messieurs et mesdames ! Et sa reprise du très culte Bibbidi Bobbidi Boo dans le générique est très chouette je trouve.
Derek Jacobi joue un roi pas désagréable à suivre et avec un rapport plutôt sympathique avec son fils et il est exploité comme il faut. Et là ou certains penseront
que son changement d’état lors de ses derniers instants avec son fils est forcé,
personnellement j’ai trouvé cela plutôt cohérent,
il est en fin de vie et aime son fils alors qu’il lui dise d’épouser la femme qu’il souhaite par amour et non pas par intérêt, ça reste logique.
Ben Chaplin et Hayley Atwell, les parents d’Ella/Cendrillon, nous inspirent de la sympathie en début de film pour le peu de temps qu’ils apparaissent mais si pour le père je n’ai rien de mal à dire…
la scène de mort de la mère est trop vite balancé même si l’actrice s’en sort correctement.
Stellan Skasgard s’en sort assez bien mais son personnage de Grand duc est oubliable. Et Nonso Anozie, bien que secondaire m’a inspiré pas mal de sympathie. Donc au final, de réécriture la de personnage intéressant et bien fait et en général bien exploité et un excellent casting qui interprètent vraiment bien leurs personnages.
Il ne me reste plus qu’un point à juger afin de déterminer si cette fois-ci, Disney a réellement compris comment faire une bonne relecture d’un classique Disney : le scénario de Chris Weitz. En dehors du principe de remettre le conte au goût du jour, le principal défi de Kenneth Branagh était de raconter le fameux conte de Perrault sans faire un copié-collé du dessin animé ou nous pondre une nouvelle trahison (si vous vous souvenez des trois fées de l’année dernière).
Heureusement, il semblerait qu’ils aient compris ! Ici, les grandes lignes du conte de Perrault adapté par le film d’animation sont repris mais en apportant des modifications et des rajouts pour rendre l’ensemble plus consistant et améliorer ce qui devait être amélioré selon les défauts du film de 1959 :
on avait un prince sans personnalité ou développement, aujourd’hui le prince a un caractère appréciable et il agit même pour retrouver Cendrillon. Madame Tremaine s’acharnait dans le dessin animé contre Cendrillon juste parce qu’elle n’était pas sa fille de sang, ici elle montre sa volonté d’amener ses filles jusqu’à la réussite sociale, une jalousie monstrueuse envers Cendrillon et complote même avec le Duc pour atteindre son but et elle a un back ground... bien qu’expédié clairement démontré.
Ou encore, là ou le DA ne faisait que raconter pendant une minute le prologue de Cendrillon, là on découvre le passé de la princesse avec ses parents... quoique là encore, c’est aussi fait un peu trop vite.
Et évidemment, quelques clins d’œil très chouettes sont faits au classique de 1950 avec notamment la souris gugusse qu’on retrouve (d’ailleurs bon choix de ne pas leur avoir donné de voix pour s’exprimer mais juste des plans proche et des expressions faciales ainsi que leur petit bruits pour s’exprimer),
la scène de la pantoufle de verre que beaucoup reconnaîtront, Lucifer le chat de Tremaine,
et bien sur la reprise de certains chansons par les acteurs comme celle de la marraine par Helena Bonham Carter.
Bref, pas mal de bonnes idées bien exploités et une ambiance envoutante qu’on redécouvre avec plaisir… mais même si en général ça marche bien, il y a quand même pas mal d’éléments inutiles et des défauts dans le premier tiers du film. Déjà, niveau voix-off et même si c’est mieux utilisé que dans "Maléfique" pour nous laisser nous intéresser aux protagonistes, ce n’est pas encore ça, à certains moments on s’en passerait vraiment. Surtout que, certains moments de narration sont juste inutile
ne serait-ce que celui ou Cendrillon se regarde dans le reflet d'un ustensile de cuisine,
laisser les images parler suffit largement. Et bien que la niaiserie ne m’ait pas gêné, c’est un peu trop poussé
comme l’entraînement à l’épée qui est bien tournée mais beaucoup trop courte, ou les parents de Cendrillon
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rien de très méchant mais bon c’est exagéré quand même.
Et en ce qui concerne l’humour, même si c’est pas désagréable, ça reste soit très facile quand ça ne devient pas lourd avec les deux affreuses sœurs ou même forcé :
comme l’entraînement à l’épée qui est bien tournée mais beaucoup trop courte, ou les parents de Cendrillon
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rien de très désagréable mais ça fait tâche.
Enfin, et bien que ça ne tombe pas en masse cette fois, il y a quand même deux/trois éléments stupides que j’ai remarqué pendant le visionnage :
comme l’entraînement à l’épée qui est bien tournée mais beaucoup trop courte, ou les parents de Cendrillon
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Je sais que je pinaille beaucoup sur ces petits points et on est quand même très loin d’une intrigue bourré de débilités à la longue comme ce qu’on a eu précédemment, mais bon faut bien souligner quelques points.
Mais au final, l’essentiel et là et le message que le DA nous offrait est présent : à force de patience et de ténacité comme le montre Cendrillon, on finit tôt ou tard par être récompensé de sa bonté et de son courage. Et bien que ça reste dans la lignée des classiques, la romance est agréable à suivre et la mise en scène aide à la mettre en valeur. Et les scènes magnifiques ne manquent vraiment pas, la scène de la marraine est très fun, celle du bal est quasi-parfaite et pleine d'émerveillement
comme l’entraînement à l’épée qui est bien tournée mais beaucoup trop courte, ou les parents de Cendrillon
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Au final, après avoir (trèèèèèès) longuement expliqué mon ressenti, je terminerais en disant que : Kenneth Branagh signe la première réelle réussite d’une relecture d’un classique Disney en film live. Une bonne réécriture des personnages et une performance très convaincante du casting avec Blanchett, James et Madden en tête, des clins d’œil sympathiques au classique, une musique et un visuel somptueux et pas mal de rajouts bien exploités. Si Disney pouvait poursuivre dans cette voie avec leur prochaine relecture, il y aurait vraiment de quoi faire et ça n’en serait que tout aussi agréable qu’ici, voir plus.
Apparemment le prochain classique Disney qui fera l’objet d’une adaptation live est "La Belle et la Bête", et avec Emma Watson, Ian McKellen, Dan Stevens et Luke Evans ainsi que Menken à la musique, on peut espérer une bonne surprise. En attendant, profitez bien du film live de Cendrillon si vous voulez aller le voir, et même si vous n’avez pas vu le classique, il y a largement de quoi passer un agréable moment.