Margin Call n'est pas le premier film à s'intéresser à la finance mondiale au sein même des marchés boursiers. Parmi ses prédécesseurs, citons Wall Street (1988) et sa suite (2010) d'Oliver Stone, Les Initiés (2000) de Ben Younger ou encore Krach de Fabrice Genestal (2010).
La plupart des films s’intéressant au monde de la finance diabolisent très souvent la profession. Ce n'est pas le cas de Margin Call selon son réalisateur J. C. Chandor, qui dessine ici un portrait dénué de manichéisme gratuit : "J’ai essayé d’adopter un regard plus empathique, en abordant la question sous plusieurs angles. Le nœud de cette histoire repose sur l’humain. Ce n’est pas comme si j’étais le porte-parole des banquiers et que je cherche à les défendre. Mais je connais une bonne partie de ces gens et mon intention n’était pas de les diaboliser non plus", explique le cinéaste, le comédien et producteur Zachary Quinto poursuivant : "Un des aspects du scénario que je préfère, c’est qu’il ne juge pas. Il n’y a pas de lynchage en place publique. C’est avant tout une réflexion sur les choix que font les gens et leur marge de manœuvre."
Bien que Margin Call se distingue par l’utilisation d’un vocabulaire assez technique, la trame et le jargon employés dans le film ne sont pas inaccessibles pour les novices selon le réalisateur J. C. Chandor : "C’était très important pour moi quand j’ai lu le scénario. Il avait à cœur de s’adresser à ma génération, à notre culture, de nous donner les clés pour rendre la crise compréhensible à l’homme de la rue. Je pense que c’est cet élément-là qui nous a convaincu."
Margin Call est le tout premier long-métrage réalisé par J. C. Chandor. Auparavant, le cinéaste avait signé "Despacito" (2004), un court métrage emmené par Will Arnett.
Parmi les acteurs présents au générique du film, deux ont remporté l'Oscar (Kevin Spacey, Jeremy Irons) et deux autres ont été nommés (Mary McDonnell, Stanley Tucci).
Margin Call a fait l'objet d'une nomination aux Oscars 2012 dans la catégorie "Meilleur Scénario Original", et a été présenté au Festival de Sundance et au Festival de Berlin.
Zachary Quinto, plus connu pour ses rôles de Skylar (Heroes) et Spock (Star Trek), a aidé à financer le film par le biais de sa société de production Before The Door Pictures.
Le tournage du film s'est déroulé à New York durant l'été 2010, et la majorité des scènes a été tournée au 42ème étage du building One Penn Plaza de New-York, dans les locaux laissés vacants par une véritable société de trading. Margin Call se déroule ainsi principalement dans des bureaux et des salles de conférence. Un choix malicieux qui a permis à la production de ne pas "exploser" le budget initial, et d'améliorer les relations entre les comédiens et les techniciens : "Tout avait lieu sur un seul et même étage, à l’intérieur de ces bureaux. Nous étions comme un mini studio dans le ciel. Ça crée une atmosphère très intimiste", explique la comédienne Demi Moore.
Le rôle de Sarah Roberston, interprété par Demi Moore, devait être originellement tenu par Carla Gugino (Sucker Punch, Happy New Year), laquelle a quitté le projet à la dernière minute, pour des raisons d'emploi du temps.
Jeremy Irons s'est vu attribué le rôle de John Tuld au détriment de Ben Kingsley, Billy Crudup ainsi que Tim Robbins, tous intéressés pour se glisser dans la peau du personnage.
Grace Gummer, la plus jeune des filles de Meryl Streep, a tourné une scène avec Zachary Quinto dans laquelle elle joue les ex-petites amies. Malheureusement, la séquence a été coupée au montage et ne sera visible que dans les bonus du DVD.
24, comme le nombre d'heures écoulées au sein du film, soit une journée. Margin Call se déroule en effet sur un seul petit jour et nous fait suivre les différentes étapes de la catastrophe boursière : de la naissance du soupçon à la totale prise de conscience de l'étendue du cataclysme.
Le père du réalisateur J. C. Chandor a travaillé près de quarante ans au sein d'une société financière, la Merrill Lynch. C'est donc tout naturellement que le cinéaste s'est dirigé vers son paternel ainsi qu'un large panel de vétérans de la finance pour récolter de précieuses informations permettant d'ériger un scénario authentique : "Beaucoup de gens se demandaient d’où me venait cette compréhension si précise du milieu de la finance, dans la mesure où je n’en faisais pas partie. Grâce à mon père, j’ai fini par savoir qui sont ces gens, à quoi et comment ils pensent, ce qui leur importe le plus dans la vie", confie Chandor.
Le nom de John Tuld (Jeremy Irons), chef de direction de la société en perdition du film, rime, non sans hasard, avec le nom de l'ex-PDG de la véritable banque d'affaires Lehman Brothers Investissements, Richard S. Fuld. Comme celle du film, la firme Lehman Brothers a fait faillite en 2008, après avoir subi une crise boursière sans précédent.
Le fait que Kevin Spacey ait été impliqué dès l'origine du projet a influencé la venue d'autres acteurs motivés à l’idée de jouer à ses côtés ; notamment Paul Bettany, lequel a confié avoir toujours rêvé de lui donner la réplique, ainsi que Penn Badgley, le jeune analyste financier du film.