Cursus fatal est un de ces thrillers typiquement années 90, qui s’avèrent efficace, mais qui souffre d’une deuxième partie assez faiblarde.
En effet curieusement ce film est bien plus pertinent dans sa première partie, où pourtant il est question davantage d’exposition, que dans sa seconde. Le métrage gère en fait difficilement les éléments qu’il pose. L’enquête n’est pas très intéressante et on voit surtout les flics fumer et faire des répliques badasse ; les évolutions des personnages sont assez caricaturales, et la fin est franchement expédiée. Il aurait vraiment fallu offrir une chute plus soignée, car c’est l’élément décisif du film, et si on s’amuse des révélations en cascade digne d’un Sex Crime, c’est très soudain et très bourratif en peu de temps. Reste que la première partie est pleine de qualités qui compensent en partie, avec des personnages intéressants, une idée très bien vue, et une tonalité cynique et caustique sympathique.
Les acteurs sont plutôt bons avec une mention spéciale pour Matthew Lilard et Tamara Craig Thomas. Le but du premier est d’être un crétin de première, et il l’incarne avec un talent certain, le but de la seconde est de rendre son personnage attachant et sympathique, et elle y parvient sans difficulté particulière. Ils surnagent, face à un Michael Vartan pas déméritant mais un peu fade, qui se fait voler la vedette par Lilard, tandis que Keri Russell ne parvient pas à s’imposer franchement.
Pour le reste le film est bien emballé. La mise en scène est plaisante, mettant bien en valeur les moments clés du film grâce à un travail appliqué du réalisateur qui visiblement a retenu quelques leçons sur le tournage de L’Ultime souper qu’il n’avait toutefois pas réalisé. Après on reste quand même sur du classique pour ce genre de thriller, avec des décors limités, une photographie pas totalement percutante, mais en revanche une bande son excellente. Punchie, vigoureuse, jeune, elle est en parfaite adéquation avec le film.
En somme Cursus fatal était bien parti pour être une découverte excellente, mais il faut le dire, au final le résultat ne m’a pas autant convaincu que cela. D’autant que le suspens peut parfois s’émousser aussi si le spectateur est un peu réfléchi. On passe donc un bon moment, mais sans plus malgré tout. 3.