Le Skylab est le cinquième film de Julie Delpy en tant que réalisatrice.
Le Skylab ("laboratoire du ciel" en français) a été la première station spatiale américaine. Elle est lancée le 14 mai 1973 et s'est désintégrée au-dessus de l'océan Indien le 11 juillet 1979 en rentrant dans l'atmosphère. De nombreux débris de la station tombèrent à l'ouest de l'Australie et non sur l'ouest de la France comme certains le craignaient.
Julie Delpy a volontairement trompé les spectateurs en choisissant un nom à connotation scientifique pour ce long métrage : "J'aimais l'idée de brouiller les pistes, en faisant une comédie sur une famille avec un nom de film de science-fiction !" L'actrice/réalisatrice compte d'ailleurs réaliser un film de science-fiction dans les prochaines années.
Bien que certains personnages soient fictifs, Julie Delpy a puisé dans ses souvenirs d'enfance pour écrire le scénario du film et a imaginé un alter ego en la personne d'Albertine, c'est à dire quelqu'un qui vit les mêmes expériences qu'elle a pu vivre il y a 30 ans.
Alors que La Comtesse, son précédent film, était à la fois un film historique et un film d'horreur, Julie Delpy a choisi ici la comédie. Elle justifie son choix ainsi : "J'ai toujours été très éclectique dans mes goûts cinématographiques, puisque j'aime aussi bien Le Père Noël est une ordure que Fanny et Alexandre. Et j'apprécie aussi bien Pier Paolo Pasolini, Jean-Luc Godard, Woody Allen que Douglas Sirk, Leo McCarey et Steven Spielberg."
Julie Delpy a particulièrement soigné le casting des enfants et adolescents. Elle a fait revenir plusieurs fois les acteurs pour être sûr qu'ils fonctionnaient bien les uns avec les autres. Parmi eux, Vincent Lacoste, révélation des Beaux gosses, était le plus expérimenté et a donc servi de guide.
Les membres de la famille passent leur temps à discuter politique. Les intellos de gauche s'opposent aux conservateurs de droite, mais Julie Delpy n'a rien voulu caricaturer : "Il faut bien voir que le film se passe en 1979, au moment de l'union de la gauche, deux ans avant les présidentielles qui sont alors dans toutes les conversations. Cela dit je n'avais pas non plus envie de porter un regard manichéen sur les gens de droite ou de gauche car je trouve ce type de jugement très pernicieux."
Le film marque la seconde collaboration entre Noémie Lvovsky et Vincent Lacoste, après Les Beaux gosses. L'actrice retrouve aussi Eric Elmosnino qu'elle avait côtoyé sur Actrices.
Comme dans ses films précédents, Julie Delpy a mis en scène des femmes fortes. Le film se déroulant en 1979, la réalisatrice estime que comme la révolution sexuelle était passée par là, les femmes pouvaient dire ce qu'elles pensaient : "Si elles sont parfois malmenées par leurs maris, elles n'en sont pas totalement écrasées pour autant", confie-t-elle.
Parmi les interprètes des chansons du film, ont peut citer Claude Francois, Dalida et Michel Sardou. On peut aussi entendre "Ni trop tôt, ni trop tard" de Jeanne Moreau, une des chansons préférées de Julie Delpy.
Julie Delpy a confié l'éclairage du film à Lubomir Bakchev, avec qui elle avait déjà travaillé sur 2 Days in Paris. Elle souhaitait une lumière vive, joyeuse et solaire, "reflétant la joie qui émane du tournage et des personnages".
Le Skylab met en scène des adultes un peu délurés qui ne font pas forcément leur travail de parents : "Les enfants ont davantage la tête sur les épaules que leurs ainés : c'est Albertine qui a une réflexion sur la mort et qui, avec ses cousins, réconforte l'oncle Hubert. J'ai bien connu cela car la génération de mes parents était bien plus folle que la mienne", explique Julie Delpy.
Les costumes ont été créés par Pierre-Yves Gayraud. Selon Julie Delpy, les acteurs s'expriment aussi par leurs vêtements, d'où l'importance de créer des costumes d'époque qui aident les acteurs à se mettre dans l'esprit des années 1970.
Le tournage du film s'est déroulé en Bretagne durant six semaines. Julie Delpy décrit l'ambiance de travail : "Plusieurs acteurs tournaient dans d'autres films en même temps. C'était une logistique compliquée qui a nécessité quelques acrobaties. Mais il y avait une bonne humeur très communicative sur le plateau qui a nourri le film. Sur le plateau, les comédiens étaient heureux d'être là et de se retrouver ensemble. Pour moi, c'est fondamental que les acteurs soient heureux."
Pour ce long métrage, Julie Delpy s'est inspirée des comédies italiennes des années 1970 et 1980, en particulier des Nouveaux Monstres d'Ettore Scola : "J'adore le cinéma italien de ces années-là qui déborde d'une incroyable énergie de vie. C'est formidable parce que cela permet d'aborder des sujets profonds tout en restant dans la comédie", explique Julie Delpy.
Comme dans 2 Days in Paris, Albert Delpy, le père de Julie Delpy, joue un petit rôle dans Le Skylab.
Au début de l'écriture du script, Julie Delpy n'avait qu'un tout petit rôle dans le film. Mais lorsque Le Skylab est entré en production, l'actrice avait le même l'âge que sa mère à l'époque des événements. Elle a donc décidé de l'incarner à l'écran pour "lui rendre hommage".