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    Les Mains libres
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Mains libres" et de son tournage !

    Premier long-métrage

    Brigitte Sy est comédienne et metteur en scène. Pendant une dizaine d’années, elle réalise en prison des mises en scène avec des femmes et hommes incarcérés. En 1997, elle réalise un spectacle vivant intitulé Annette lève l’Encre qui prend la forme d’un duplex télévisé entre la prison de la Santé et le Théâtre National de Chaillot. En 2008, elle passe à la réalisation avec un premier court-métrage L’endroit Idéal, puis l'année suivante elle saute le pas et réalise son premier long-métrage.

    Le choix de Ronit Elkabetz

    Pour Brigitte Sy, le choix de l'actrice israélienne Ronit Elkabetz s'est imposé comme une évidence: ""Si je n'avais pas été moi, j'aurais voulu être toi" c'est la première phrase de la lettre que je lui ai écrite... ça voulait tout et rien dire à la fois. Ronit s'est littéralement imposée à mon cœur la première fois que je l'ai vue sur un écran de cinéma dans le film de Keren Yedaya, Mon trésor. Je savais que ce ne pouvait être qu'elle. Sa présence, son visage, son corps, la force de caractère qu'elle imprime ont effacé tout autre possibilité de casting. C'était comme un ordre venu de je ne sais où, je devais la filmer, je voulais la filmer, je voulais son regard, sa voix, son accent et sans savoir pourquoi je trouvais de bon augure qu'elle soit étrangère, comme une distance établie d’emblée par son accent et sa culture, indispensable pour la diriger", confie-t-elle.

    Un casting personnel

    Les personnages du film sont tous inspirés de proches de la réalisatrice, certains d'entre eux faisant encore partie de sa vie. Brigitte Sy revient sur les difficultés du casting: "Il fallait que quelque chose des comédiens s'approche d'une manière ou d'une autre de leur personnalité. Parfois c'était un petit quelque chose, parfois une seule chose... Le plus délicat dans ce casting a été de rencontrer la comédienne qui allait incarner Barbara, c'est à dire : moi", reconnaît-elle.

    L'amour et l'amitié en question

    Les mains libres n'est pas un film sur le désespoir, bien au contraire selon la réalisatrice, qui déclare: "Mon film est avant tout un film d’amour et d’amitié, en cela il n’est pas désespéré : c’est par amour que Barbara décide de faire ce qu’elle ne doit pas faire et par amitié pour Barbara que Rita accepte de la couvrir. Barbara et Michel se seraient-ils aimés sans le projet de film ? C’est le désir de l’un de filmer l’autre qui fait naître le désir tout court. Auraient-ils pu passer à côté l’un de l’autre, à l’extérieur de la prison ? La réalisation du film dans la prison induit nécessairement un trafic de sentiments et j’aimerais que la question reste en suspens."

    Les mots, seule liberté

    Brigitte Sy considère les mots et la parole comme les seules libertés dont le prisonnier peut jouir pour s'évader des murs de la prison: "L’importance d’une parole reconnue ou niée, de tous les subterfuges dont dispose le prisonnier pour la faire sortir du cadre de la cellule - les lettres, les messages enregistrés, les secrets échangés à voix basse - est utilisée par les prisonniers dans la vie et, bien entendu, dans le film. Du point de vue de Barbara, seule compte la reprise de parole par les détenus et la remise en route de leur propre pensée, adressée à l’autre (lui parler, dire une chose essentielle pour soi). C’est l’unique manière d’entrer à l’intérieur du monde carcéral et de le représenter. La réalisation d’un projet artistique avec les détenus rend possible et indispensable cette (re)prise de parole. Être comédien, pour un professionnel ou un amateur est un formidable retour sur soi. Si ce retour sur soi est utile dans la vie, en prison, il l’est bien davantage."

    Une mise en abîme?

    Les mains libres traite du processus de réalisation et raconte l'histoire d'un film inachevé. La réalisatrice revient sur la signification de ce sujet quelque peu atypique et sur la dimension apportée par le cadre spatiale qu'est la prison: "C’est un film sur un projet de film qui ne s’achèvera pas. Le cadre de la prison est en soi une métaphore du cadre tout court. On dit « le cadre carcéral ». Absolument tout en prison concourt à « cadrer », à contenir dans le temps et dans l’espace les hommes et femmes assignés à résidence. J’ai cherché à dessiner le cadre cinématographique à l’intérieur du cadre carcéral, à jouer avec l’œilleton de la caméra qui fait lui-même écho à l’œilleton de la porte des cellules. Car le monde de la prison, c’est avant tout le monde du corps observé, du soupçon… de la dénonciation possible. Ici, elle va nuire à l’histoire d’amour de Barbara et Michel. Barbara considère que la mise en abîme est l’un des moyens de représenter la prison. Sa décision d’épouser Michel au cœur de la prison dont elle a été exclue est indissociable de ses choix esthétiques en matière de réalisation. Elle fait un film en prison, tombe amoureuse d’un détenu, intègre cette histoire d’amour dans son scénario, épouse Michel en prison... La dimension romantique que représente ce dernier événement pour Barbara est à son tour indissociable de son regard artistique. "

    Le thème de la prison

    Pour Brigitte Sy, la prison est un lieu hautement cinématographique: "Le thème de la prison a souvent été abordé au cinéma, c’est un sujet cinématographique en ce qu’il s’attache à un monde clos, un condensé d’humanité en quelque sorte. Notre imaginaire est souvent court-circuité par le spectaculaire des films à l’américaine. Mon ambition était de redonner une certaine dignité à la qualité des relations entre personnes évoluant dans cet environnement hostile." Elle insiste également sur la prison qu'elle considère comme un lieu irreprésentable: "L’expérience carcérale est interne et abstraite. Les représentations convenues de la prison, les bruits, les claquements de porte, la violence faite aux détenus, les hurlements, non seulement ne pourront jamais rendre compte de cette perte d’identité mais sont précisément ce dont les détenus ont le moins à se plaindre. Le temps carcéral est un temps immobile. Dès qu’un détenu y entre, tout est mis en œuvre pour qu’il abandonne l’autre temps et entre dans un temps nouveau, appartenant à la prison et uniquement à la prison. "

    Origine et gestation du scénario

    La réalisatrice, qui est aussi la scénariste du film, Brigitte Sy revient sur l'origine et la gestation scénaristique du film: " Les mains libres est un scénario qui réunit un homme et une femme au sein d’une même prison. C’est l’histoire d’un amour et du tournage d’un film dans le lieu le plus improbable qui soit pour l’une et l’autre chose. C’est aussi un scénario qui cherche à restituer mon expérience d’écriture avec des détenus, l’émergence de leur parole et leur confrontation au cinéma. Les entretiens contenus dans le scénario sont réels. La condition de détenu ne rend évidemment pas ce qu’il dit plus intéressant mais sa parole, parce qu’elle représente un combat au moment où elle se formule, retenait toute mon attention.... « Ma pensée est indissociable de mon corps, ainsi mon imagination est enfermée avec mon corps » m’a écrit un jour un détenu."

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