Savior : les secrets du tournage

Le film a été tourné en Yougoslavie dans des conditions difficiles.

Le tournage, qui devait commencer en octobre 1996, ne débuta finalement que la troisième semaine de novembre. L'objectif étant qu'il soit terminé avant Noël et l'arrivée du mauvais temps. Mais il plut tous les jours, ce qui provoqua des inondations.

Au même moment, se tenaient les élections du 17 novembre, qui provoquèrent des manifestations contre le gouvernement de Slobodan Milosevic dans les rues de Belgrade. Devant les incertitudes et les risques, la production renonça alors à tourner à Belgrade et se reporta sur Budva, petite station balnéaire du Monténégro.

Les loges caravanes arrivèrent de Rome, le matériel de son de Los Angeles et les générateurs, lumières, accessoires et garde-robes, de Belgrade.

Née en Italie, Gabrielle Cristiani été récompensée d'un Oscar pour le montage du film Le Dernier Empereur, de Bernardo Bertolucci.

Elle a également travaillé avec Bertolucci, sur : Sheltering Sky,La tragédie d'un homme ridicule, La Luna, 1900 et Le dernier tango à Paris.

Agé d'une vingtaine d'années au moment de la guerre en Bosnie, Robert Orr y a séjourné à plusieurs reprises et travaillé comme assistant photographe pour un journal américain.

Outre le scénario de Savior, il a également écrit celui de The Bang Bang Club, réalisé par Emilio Estevez.

"L'un des principaux obstacles pour le réalisateur (...) était de savoir comment dépeindre la violence, lui qui avait été détenu en tant que prisonnier politique durant les récentes années de guerre en Yougoslavie. Pour certains, la violence dans ce film pourra paraître choquante. Mais tous les gens qui ont subi la violence d'une guerre conviendront qu'il était nécessaire de montrer ouvertement ce que peut être la réalité de la guerre.

Il était important, mais difficile de trouver le bon équilibre (...). Le scénario était l'un des plus émouvants que j'ai jamais lu dans ma vie. Dès ce moment, j'ai voulu travailler sur ce film. c'est bien de faire quelque chose qui en moins de 2 heures dans une salle de cinéma peut sensibiliser les gens à des problèmes qui existent aujourd'hui dans le monde et qu'ils ont tendance à oublier."

Oliver Stone a rencontré Predrag Antonijevic en octobre 1995 au Festival du Film de Shanghaï, où ils se lièrent d'amitié. Il lui confia peu après l'avant-projet de Savior écrit par Robert Orr.

"Tout le monde sur le tournage savait qu'inévitablement, à la fin du film, les spectateurs essaieraient d'analyser si ce film prenait parti. Ce genre de sujet suscite toujours beaucoup de passions, bien qu'il puisse s'agir en fait de n'importe quelle guerre. Ce film n'est aucunement une prise de position. Et je me suis appliqué à ne marcher ni sur les opinions politiques, ni sur les convictions religieuses des gens."