Neko dernière de la lignée : les secrets du tournage

Anastasia Lapsui (née en Sibérie) et Markku Lehmuskallio (né en Finlande) se connaissent depuis plus de 20 ans. Jusqu'à présent, ils ont réalisé ensemble 18 films, dont La Danse du corbeau (1980), Anna (1997), 7 chants de la Toundra (1999) et Le Voyage perpétuel (2007). Leurs oeuvres portent principalement sur la vie traditionnelle dans les zones arctiques en Russie et en Finlande, ainsi que sur la culture des populations locales.

Les Nenètses, plus couramment appelés Nenets, sont un peuple autochtone vivant en Russie, plus précisément dans le nord ouest de la Sibérie, à proximité du cercle polaire. Ils constituent la plus importante des 26 ethnies sibériennes. Leurs traditions sont liées à l'élevage de rennes ainsi qu'à la pêche. A noter qu'il s'agit d'un peuple nomade. Leurs campements restent rarement plus d'une semaine au même endroit.

Les Nenets ont souvent été en contact avec les Russes dès le XIVe siècle, mais ont été embrigadés durant la période soviétique. Ainsi, en 1957, un décret d'Etat a contraint les jeunes Nenets à être encadrés dans des pensionnats d'état dès leur naissance jusqu'à la fin de leur scolarité. Plusieurs générations ont ainsi été élevées en dehors de leurs racines. La population des Nenets s'est donc peu à peu laissée absorber par le système soviétique. En 2002, un recensement a été effectué. Le constat est sans appel : il ne reste plus que 41 300 Nenets sachant parler leur dialecte. Tous les autres se sont confondus avec le peuple russe.

La réalisatrice Anastasia Lapsui est native du peuple des Nenets. Dans Neko dernière de la lignée, elle apparaît sous les traits de la grand-mère de l'héroïne.

A noter que dans Le Voyage perpétuel, tourné en 2007, Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio traitent, sous forme documentaire, de la lente disparition du peuple des Nenets à travers celle de sa langue et de sa culture.

Les réalisateurs Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio précisent que si le lieu principal du film est une école, c'est bien parce qu'elle constitue un souvenir vivace pour tout enfant mais aussi parce qu'elle reflète les différences socio-culturelles dans un même pays : "La vie à l’école est une façon excellente de dresser un portrait d’une minorité, quand la culture minoritaire est brutalement modifiée par la culture dominante. Le contraste est alors d’autant plus saisissant entre la vie d’avant et celle d’après à l’école, ici l’internat soviétique."