Un cri dans l’océan, est un coup de maitre de Sommers Un des meilleurs huis clos marins. Loin de ses réalisations futures, il nous livre un film âpre, moins porté sur les effets spéciaux que sur l’ambiance, et beaucoup moins bon enfant que par la suite. Ce qui plait dans ce métrage c’est son coté brut, violent, cruel parfois. Parfaitement interprété, Treat Williams (acteur malheureusement sous estimé) s’avère crédible dans son rôle, parfaitement accompagné par une Famke Janssen toujours efficace dans les rôles physiques. Le reste du casting est plus banal, mais il y a quelques seconds rôles tenus par des habitués, de Wes Studi à Djimon Hounsou. Même si ce n’est pas forcément le point essentiel du métrage, il faut souligner que la distribution est plutôt un bon point, malgré des rôles assez simplistes. Autre aspect très positif, l’aspect visuel. La reconstitution des décors est de qualité, la photographie est sèche, aux couleurs froides, glaciales par moment, et renforce le caractère sombre et claustrophobique du métrage. Il n’y a aucune lueur d’espoir de ce coté là. La musique soutient bien les images, Jerry Goldsmith faisant un bon travail, même s’il ne restera pas dans les annales. Mais surtout, Un cri dans l’océan n’hésite pas à se montrer comme un vrai film d’horreur, et non pas seulement comme un survival d’aventure traditionnel. Ici, à l’instar de Ghost ship, il y a des scènes sanglantes, des effets horrifiques réussis, et le film est à proscrire aux gens sensibles. C’est plutôt bienvenu dans ce type de métrage, puisque Deep rising est tout de même doté d’un gros budget (surtout à l’époque) et aurait pu être un peu édulcoré pour séduire large. Il y a quelques scènes plaisamment cruelles (notamment la mort du méchant de service). A relever aussi la qualité des effets spéciaux. Relativement discret, le monstre se révèle à la fin et n’est pas du tout honteux, loin de là, pour voir la date de sortie du film. Le scénario en lui-même n’a rien d’original, et se déroule comme un survival typique, avec des morts au fur et à mesure, jusqu’à l’affrontement final. Néanmoins il s’avère diablement efficace, rythmé au possible (Sommers est un spécialiste du rythme), musclé comme il faut, bref du solide. Certains rapproche Deep rising d’Alien, c’est vrai qu’il y a un peu de cela, même d’un point de vue esthétique.
Au final Deep rising est à l’instar de la plupart des Stephen Sommers, un excellent divertissement, et, quoique basique, d’une qualité réelle. Très bien mené, très bien filmé, il fait partie des meilleurs enfants de la génération Alien le retour et parvient, malgré ses références à s’imposer par lui-même. D’ailleurs, si la créature tentaculaire avait été remplacée par une bande d’aliens, le film aurait très honorablement trouvé sa place dans la saga. Une série B de luxe, divertissante à souhait et bien typée, que demander de plus ?