Pas de travail pour Jean-Pierre Darroussin ! L'acteur se fait ici licencier pour la deuxième fois en 2011 ! En effet, il campe également un cadre renvoyé de son entreprise dans De bon matin de Jean-Marc Moutout.
Filmer les petites choses du quotidien, Robert Guédiguian aime ça. Surtout quand il s'agit de mettre en scène des repas interminables. C'est chose faite dans Les Neiges du Kilimandjaro comme l'explique, non sans humour, le cinéaste : "Ici, il y a beaucoup de côtelettes, de sardines, de saucisses… C'est certainement le film de l’histoire du cinéma où il y a le plus de barbecues !"
Le réalisateur Robert Guédiguian et son chef opérateur Pierre Millon se sont fait un petit plaisir en tournant plusieurs scènes en Super 16, un format d'époque, dont la "chaleur du grain dégage quelque chose de plus habité" que le numérique.
Engagé, le cinéma de Robert Guédiguian l'est assurément. Le cinéaste, gauchiste confirmé, réalise ici un nouveau drame social qu'il décrit comme étant un film populaire. Auparavant, il avait mis en scène A la place du coeur, lequel traitait du racisme, ou encore Le Promeneur du champ de Mars, biopic sur François Mitterrand.
L'univers du travail est omniprésent dans le film de Robert Guédiguian. Pourquoi ? Parce qu'il est tout simplement omniprésent également dans la vie des personnages. Ne vous étonnez donc pas si vous apercevez des grues derrière chaque vitre d'appartement ou des grilles devant chaque porte d'immeuble. Il s'agit d'une volonté revendiquée du cinéaste, afin d’embarquer les spectateurs dans le destin des personnages, tous travailleurs.
A l'origine, le film devait s'intituler "Les Pauvres Gens" en hommage au poème de Victor Hugo. Toutefois, Robert Guédiguian changea d'avis en cours de projet et opta pour celui des Neiges de Kilimandjaro, titre offrant plus de perspectives, plus d'ouverture sur le monde selon lui. La référence au poète intervient néanmoins juste avant le générique de fin de manière à "donner plus de sens et de force que si le titre était placé au début."
Le film a entièrement été tourné à Marseille, plus précisément dans le quartier populaire de l'Estaque dans lequel le réalisateur Robert Guédiguian a passé son enfance.
Pour écrire le scénario de son film, Robert Guédiguian est parti d'une idée originale. En effet, le réalisateur s'est librement inspiré du poème "Les Pauvres Gens" de Victor Hugo : "J’ai immédiatement pensé que la fin du poème serait une magnifique fin de film. L’adoption des enfants de la voisine décédée par le pauvre pêcheur est absolument bouleversante", confie-t-il.
Robert Guédiguian dirige très souvent les mêmes acteurs. Sa compagne Ariane Ascaride apparaît dans 16 de ses films, Gérard Meylan dans 15 et Jean-Pierre Darroussin dans 13. Le Promeneur du champ de Mars est le seul long métrage qu'il a réalisé sans ses précieux collaborateurs.
15, comme le nombre de minutes d'applaudissements que le film a reçues à l'issue de sa projection cannoise ! L'équipe des Neiges du Kilimandjaro peut se féliciter d'avoir emballé les festivaliers.
Le film fait partie de la sélection Un certain Regard au Festival de Cannes 2011.