Drôles d'oiseaux : les secrets du tournage

Le titre du film fait référence à une véritable compétition ornithologique organisée chaque année dans le nord des Etats-Unis ou au Canada. L’objectif en est, en théorie, très simple : repérer (c'est-à-dire voir ou entendre) la plus grande variété d'oiseaux en un temps et une zone géographique donnés. A l'instar de l'ouvrage de Mark Obmascik, de nombreux livres rédigés par des adeptes de cette compétition font état de leurs tentatives de dénicher l'oiseau rare.

Le livre de Mark Obmascik duquel s'inspire le long métrage traite de l'édition 1998 du concours. En effet, cette année-là, trois participants (Sandy Komito, Al Levantin et Greg Miller) s'étaient mis en tête de battre le record de la compétition fixé à 721 oiseaux observés. Le premier d'entre eux y parvint avec un total de 745 espèces différentes, un record que beaucoup d'adeptes considèrent comme imbattable (le phénomène météorologique El Niño ayant causé la disparition de bon nombre de spécimens dans cette partie du pays).

Le réalisateur David Frankel a commencé à s'intéresser au projet The Big Year quand il travaillait sur son deuxième long métrage de cinéma, Le Diable s'habille en Prada qui remporta un grand succès en 2006 : "J’ai lu le scénario et je suis tombé sous le charme des personnages et de leur quête. C’est un sujet étonnant et intrigant pour un film. Trois hommes rêvent d’être les meilleurs dans ce qu’ils font, cela parle à tout le monde", déclare-t-il. Cependant, il s'est d'abord attelé à la réalisation de Marley & moi avant de lancer la production de The Big Year, pour laquelle il a d'ailleurs retrouvé Owen Wilson.

L'équipe du film a tellement voyagé, qu'elle a pratiquement accompli une véritable Big Year à la différence près que le tournage n'a duré que 55 jours ! Des scènes ont ainsi été tournées au Canada, en Colombie-Britannique et dans le territoire du Yukon, et aux États-Unis, notamment dans la région de New York, en Californie et en Floride. Au final, plus de 270 scènes ont été filmées dans plus d'une centaine de lieux différents.

Dans The Big Year, Steve Martin est un homme d'affaire à qui tout semble réussir mais il n'est pas heureux pour autant. A ce propos, l'acteur déclare : "Tout le monde fait pression pour qu’il reste à la tête de ses affaires et continue à diriger ses entreprises. Mais Stu n’en a plus envie, il veut un grand changement. Il n’écoute pas son personnel et se lance dans la compétition – et il en est très, très satisfait."

"Brad a une vie pourrie. Il a du mal à joindre les deux bouts. La seule chose qui compte vraiment, c’est sa passion pour les oiseaux, et cette passion va le sauver. Brad pense que s’il arrive à devenir le meilleur dans une chose, quelle qu’elle soit, alors tout le reste dans sa vie s’arrangera", explique Jack Black à propos de son personnage, Brad, un informaticien raté mais optimiste.

Le trio de personnages est complété par Kenny, interprété par Owen Wilson. Ce dernier déclare : "[il] se considère comme le roi de cet univers parce qu’il détient le record : il a observé 732 espèces d’oiseaux différentes en Amérique du Nord en l’espace d’une année. Convaincu d’être le meilleur, il est un peu arrogant."

Sans grande surprise quand Owen Wilson est devant la caméra, Ben Stiller n'est pas bien loin (dans le cas présent, c'est à la production qu'il officie). Les deux amis ne se quittent en effet jamais : ils se dirigent l'un l'autre (Zoolander ou la collaboration avortée de Tonnerre sous les Tropiques), se donnent la réplique (Starsky et Hutch, Mon beau-père et moi, La Nuit au musée ou La Famille Tenenbaum, entre autres) et écrivent des sketchs pour la télévision ensemble. Si bien que l'on peut se demander s'il l'un n'a pas entraîné la présence de l'autre dans The Big Year !

Le film confirme le statut de star montante de la comédie américaine de Jim Parsons. Auréolé de gloire (et de nombreuses récompenses parmi lesquelles un Emmy et un Golden Globe du Meilleur acteur) pour son rôle de scientifique misanthrope dans la sitcom The Big Bang Theory, le comédien n'avait alors obtenu que des rôles très secondaires au cinéma et avait d'ailleurs consacré la plupart de ses pauses télé à des productions théâtrales.

Le film a été en grande partie tourné en décors naturels, ce qui a pu poser des problèmes aux techniciens. Ainsi, quand l'équipe a tourné au Yukon, au mois de juin, le soleil se levait à 3h00 du matin et se couchait vers 23h30, le directeur de la photo, Lawrence Sher, raconte : "Même avec tout ce que cela peut avoir de désordonné, le manque de contrôle, le soleil qui ne se couche jamais et les caprices de la météo, il y a toujours quelque chose de magique dans le fait de tourner en décors naturels". D'autre part, la multiplicité des décors a donné du fil à retordre à l'équipe du chef décorateur, Brent Thomas, qui déclare : "Le département artistique a compté jusqu’à 80 personnes qui travaillaient simultanément sur 5 décors différents."

Pas de chance pour les fans français de Steve Martin, Jack Black ou Owen Wilson ! Ils ont en effet dû attendre septembre 2012 pour que The Big Year sorte en France alors que le film était sorti en octobre 2011 aux États-Unis, soit presque un an d'attente. Les fans du réalisateur David Frankel ont par contre pu doublement profiter de ses films durant l'automne 2012 car Tous les espoirs sont permis, son opus suivant, est sorti au mois d'octobre.

Au niveau des seconds rôles, le film mélange des acteurs chevronnés comme Anjelica Huston, Dianne Wiest, JoBeth Williams ou encore Brian Dennehy et des acteurs plus jeunes, ayant souvent fait leurs armes à la télévision, comme Anthony Anderson, Jim Parsons, Rashida Jones et Rosamund Pike.

Un des trois producteurs du film est Curtis Hanson. Oscarisé pour le scénario de son film L.A. Confidential, il est surtout connu pour ses réalisations comme La Rivière sauvage, Wonder Boys ou encore 8 Mile. The Big Year est le premier film qu'il a produit sans l'avoir réalisé. En 2012, il a par contre mis en scène Chasing Mavericks alors qu'il n'avait plus tourné depuis Lucky You (2007).