C'est grâce à leur court métrage de science-fiction, intitulé "Prey Alone" et publié sur Internet, que les deux jeunes réalisateurs irlandais James Mather et Stephen St. Leger ont été repérés par EuropaCorp, la société de Luc Besson, laquelle leur a tout simplement proposé de produire leur premier long-métrage.
Lock Out a entièrement été tourné à Belgrade, en Serbie, dans des studios flambants neufs, avec des comédiens anglo-saxons, tout en bénéficiant du crédit d'impôt irlandais ! La productrice Leïla Smith s'en explique : "Il nous fallait de grands plateaux de 1000 à 1500 m2, et ceux de Dublin sont beaux, mais très chers. Même si nous avions un budget correct, c'était un premier long métrage et nous avons constamment dû faire des arbitrages". EuropaCorp a toutefois confié la post-production à une société irlandaise. Du coup, Lock Out a pu bénéficier de crédit d’impôt local.
L'expérience de la mise en scène de Luc Besson s'est avérée précieuse pour les deux jeunes réalisateurs James Mather et Stephen St. Leger, lesquels n'hésitaient pas à entrer en désaccord avec le réalisateur du Cinquième élément sur la qualité de telle ou telle scène : "Quand les réalisateurs étaient en désaccord avec Luc, il leur disait juste : 'convince me'. Ils défendaient alors leurs choix et la cohérence de l'évolution des personnages qui leur tenaient vraiment à cœur. Le plus souvent, Luc se laissait convaincre", confie la productrice Leïla Smith.
Afin de se glisser dans le rôle de l'athlétique Snow, le comédien Guy Pearce s'est évertué à reprendre des séances d'haltérophilie, sport qu'il pratiquait lors de sa jeunesse, afin de prendre du muscle et, par conséquent, du poids : "Comme j'ai toujours été assez sportif, cela ne m'a pas posé de problème particulier", confie le comédien, toujours en forme du haut de ses 44 ans, puisqu'il a pris 20 kilos en seulement 3 mois !
Luc Besson serait-il un dénicheur hors-pair de jeunes réalisateurs talentueux, friands de scènes d'action ? Nous sommes en droit de le penser lorsque l'on remarque que le réalisateur de Léon a révélé Louis Leterrier avec Le Transporteur (2002), Alexandre Aja avec Haute tension (2003) ainsi que Pierre Morel avec Banlieue 13 (2004). Ici, Luc Besson et sa société EuropaCorp produisent Lock Out, premier thriller d'anticipation de James Mather et Stephen St. Leger.
Une fois le scénario rédigé, le binôme de metteurs en scène a proposé à Luc Besson de réaliser une "prévisualisation" du film dans sa globalité en se dotant d'un story-board accompagné d'une maquette animée détaillant le graphisme des décors et costumes. Les avantages de cette méthode en provenance des pays anglo-saxons permettent aux cinéastes d'évaluer la tendance générale de l'atmosphère visuelle recherchée, ainsi que de jauger le niveau d'humour inhérent au film.
La scène censée se dérouler à l'intérieur du Bureau ovale de la Maison-Blanche a été tournée dans une simple brasserie de la banlieue de Belgrade !
Si Lock Out se revendique comme un thriller d'anticipation, le film n'en est pas moins dénué d'humour, comme nous l'explique le réalisateur Stephen St. Leger : "Chacun a sa conception de l'humour [...] Pour moi, le maître en la matière reste Billy Wilder : son humour est très à froid et il ne verse jamais dans le gag pataud ou forcé. Car on sent qu'il ne cherche pas à faire rire à tout prix [...] J'adore la saga Die Hard ou encore A la poursuite du diamant vert ; c'est le genre d'humour que l'on retrouve dans le film."
Si le montage image et l'étalonnage ont été réalisés dans l'Hexagone, les effets visuels ont été intégralement mis au point en Irlande : "On a monté un mini-studio de VFX, loué des machines et un grand entrepôt dans la zone industrielle de Dublin, puis acheté des logiciels et embauché des techniciens free-lance", confie la productrice Leïla Smith.
Pour les scènes de combat, les deux réalisateurs ont préféré user de chorégraphies apportant une dimension réaliste aux affrontements plutôt que de s'inspirer des traditionnels arts martiaux asiatiques. Pour se faire, la production a fait appel au chef-cascadeur Patrick Cauderlier (Léon, GoldenEye, Ronin, etc.) et au chorégraphe combat Hugo Bariller (Banlieue 13 Ultimatum, Hors-la-loi, etc.).
6, comme le nombre de mois nécessaires à l'écriture du scénario par le binôme irlandais.
La plupart des décors de Lock Out ont dû être bâtis en mêlant des constructions en dur, comme les poteaux de la zone de confinement, avec des fonds verts afin d'accueillir de futures incrustations d'images en post-production : "Chaque jour, le chef décorateur faisait le point avec les réalisateurs, le premier assistant et nous pour être certain qu'on avait telle et telle scène en boîte", confie la productrice Leïla Smith, en terminant : "Il fallait se dépêcher car quelques jours plus tard, le décor devait être démonté. Et pendant qu'ils reconstruisaient un autre décor, on changeait de plateau."