Alors qu'il s'agit d'un des critères habituellement obligatoires à la réalisation d'un film Bollywoodien, My name is Khan est le premier du genre à se passer sans la moindre chorégraphie ou autre mise en scène musicale.
Lors de ses différentes sorties aux quatre coins du monde, le film a réussi à chaque fois son entrée de manière impressionnante. En Grande-Bretagne, il s'est même classé devant Invictus lors de sa sortie et a réuni un peu moins de 2 millions de dollars de recettes lors de son premier weekend d'exploitation aux Etats-Unis. En Inde, il a généré environ 5 millions d'euros de bénéfices lors de sa semaine de lancement, un montant à la hauteur de l'enthousiasme des fans.
Alors que les adaptations de comics où les héros rivalisent de supers-pouvoirs se succèdent, le réalisateur voit en Khan un véritable modèle. Alors qu'il est atteint de la maladie d'Asperger, une forme d'autisme qui peut sembler rédhibitoire, son créateur le décrit autrement : "un homme naïf et innocent dont le seul super-pouvoir est son humanité(...) Pour être un héros, il suffit de posséder cette bonté fondamentale qui fait de nous des êtres humains, une qualité si rare que les protagonistes de ce film semblent presque venir d’une autre planète ", affirme-t-il.
Pour l'équipe technique du film, il était important de tenter un équilibre entre la représentation de l’Amérique réelle et le mode de vie américain tel qu’il est perçu par beaucoup d’Indiens. Ainsi, ils ont cherché à rendre plus "rustiques" les différentes étapes de la traversée du héros, tout en offrant une image moins lisse des États-Unis auprès des Indiens.
Ce film, qui se déroule aux Etats-Unis, met en scène pour la première fois dans une fiction Barack Obama en tant que personnage à part entière. Il est interprété par l'acteur américain Christopher B. Duncan, avec lequel il partage une certaine ressemblance physique, preuve en est sa présence sur des plateaux de télés US, où il prête déjà ses traits au célèbre président. Il était jusque là connu pour ses apparitions dans des rôles secondaires de séries (Bones, Urgences) avant de trouver ce créneau pour le moins exposé !
Karan Johar, est devenu dès son premier film Kuch Kuch Hota Hai (1998), à l'âge de 25 ans seulement, un auteur "bankable" avec déjà une reconnaissance internationale jamais démentie depuis. Il réunit le couple Khan/Kajol une première fois en 2001 avec La Famille indienne pour une réussite encore plus flamboyante. Il existe ainsi une réelle confiance entre le cinéaste, qui signe ici seulement sa quatrième réalisation, et ses acteurs : "Je pourrais faire un film sans Shah Rukh Khan et Kajol, mais cela me briserait le coeur de ne pas utiliser les meilleurs acteurs du cinéma indien de ces trente dernières années pour raconter mon histoire", confie-t-il.
Shah Rukh Khan, star indienne aujourd'hui incontournable, n'a pas toujours connu une notoriété internationale. C'est dans le film Baazigar, tourné en 1993, qu'il inaugure avec Kajol Mukherjee-Devgan l'un des couples "fictifs" qui allait devenir le plus populaire de Bollywood, lui permettant ainsi de franchir une étape décisive de sa carrière.
La parole à Karan Johar, réalisateur du film : "Le parcours qui a mené à la création de ce film a été lourdement marqué par la découverte de moi-même, une sorte de quête intérieure; et par une meilleure compréhension de multiples sentiments comme celui de l'amour, de la notion de perte, de peur, d'ignorance, de conscience sociale. Le film m'a permis de mettre en lumière toutes les injustices et les discriminations raciales à l'encontre d'une population qui n'a absolument rien à avoir avec le terrorisme dans son ensemble." Ainsi le but du réalisateur était de changer le regard sur les résidents américains d’Asie du Sud-Est soupçonnés à tort d’être des terroristes dans l'Amérique post-11 septembre.