Jr est avant tout un photographe, qui s'est fait une spécialité d'afficher de façon illégale ses photos (souvent des portraits) en pleine rue, afin que ceux qui ne vont jamais au musée puissent découvrir l'art. Son travail est ainsi parfois reconnu, comme Portrait d’une génération, des portraits de jeunes de banlieue que Jr expose. Ce projet illégal devient officiel lorsque la mairie de Paris affiche ces photos sur les frontons de ses bâtiments. Ces affichages ne sont pas limités à un pays, puisque Jr expose partout dans le monde. Women are heroes est son premier long métrage. Il y dresse le portrait de femmes du monde entier.
Le réalisateur de Women are heroes témoigne de sa fascination pour le destin des femmes à travers le monde : "Avec ce film, j’ai souhaité rendre hommage aux femmes dont la dignité est manifeste à travers leurs portraits affichés sur les murs de leurs villages et du monde entier. Quand je les ai rencontrées, elles m’ont fait part de leurs difficultés à vivre dans un monde dominé par les hommes. Devant la caméra, elles ont raconté leurs cauchemars, mais elles nous ont aussi fait partager leurs bonheurs et leur dynamisme…"
Le réalisateur Jr dénonce l'attitude des médias vis-à-vis de certains pays : "Women are heroes a été tourné dans des lieux qui n’intéressent les médias que lorsqu’il s’y «passe quelque chose». Quand j’y suis allé, ce n’était pas dans le but d’amplifier le message des médias, ni de le contredire, mais de dévoiler une réalité qui se dissimule derrière la quête du sensationnel. Et c’est dans le contexte d’une normalité trop souvent ignorée, que ces femmes ont pris l’initiative d’inviter les médias à leur montrer ce qu’elles ont construit – et non plus ce qu’elles ont subi."
Le film n'a aucune volonté de voyeurisme, la production évoque l'intention du réalisateur : "Le réalisateur n'a pas cherché à exploiter ces destins abîmés, ni à en expliquer les causes mais simplement à les montrer de façon authentique (...). Du Brésil au Cambodge, de L’Inde à l’Afrique, ce documentaire plonge le spectateur au cœur de la vie de femmes aux prises avec la dureté du quotidien dont les Occidentaux n’ont plus idée. Nul misérabilisme ici, nulle complaisance compassionnelle, mais au contraire une humanité au féminin où la vie palpite à chaque battement d’image."