31 août 1997. Pont de l’Alma à Paris : jour tragique qui restera gravé à tout jamais dans la mémoire de tous, avec la disparition subite de Lady Di. Un deuil international du fait qu’elle était une femme des plus célèbres du monde, engagée comme personne dans les œuvres de charité à l’échelon mondial. Nous savons tous comment elle a trouvé la mort, ou comment la mort l’a trouvée. Simple accident, ou coup monté de la couronne d’Angleterre ? En attendant, nous savons tous comment cela s’est passé : la course poursuite avec les paparazzis, désormais montrés du doigt médiatiquement mais aussi par l’ensemble des populations mondiales. La même année, est mis en chantier le tournage de "Paparazzi". La question qu’on se pose, c’est bien évidemment de savoir si cet événement majeur a provoqué la fabrication de ce film de A à Z. Car le métier de paparazzi est un boulot bien à part, comme le précise l’internaute cinéphile GermanMax. Un job peu envieux, sale, éthiquement incorrect, devant lequel on ne recule devant rien pour alimenter la presse à scandale afin de satisfaire les (trop ?) nombreux lecteurs en quête d’informations sur les stars. Avec les conséquences que nous connaissons, et avec celles que nous ne connaissons pas. C’est ce que le film d’Alain Berbérian nous propose avec le scénario qu’il a co-écrit avec entre autres Danièle Thompson, Vincent Lindon et Patrick Timsit. N’espérez pas retrouver une quelconque allusion à Lady Di, il n’y en a pas. En revanche, il décrit à priori assez bien l’univers de ces chasseurs d’images et apporter de la matière à cette course sans fin vers le scoop de la presse à scandale : entre individualisme, manipulations et intrusions, ils mènent une vie constamment sur la brèche, en se foutant royalement des conséquences, pourvu que ça rapporte du fric. Vincent Lindon rend à merveille cet aspect-là. On pourrait se dire que bien des situations cocasses auraient pu être exploitées pour arracher au spectateur quelques rires bien francs, puisque ce film a été classé parmi les comédies. Eh bien non. Au gré de quelques caméos (Carla Bruni, Johnny Hallyday, Patrick Bruel, Arthur, la très classe Claire Chazal…) qui crédibilisent le récit, nous avons bien quelques situations délicates, mais jamais on n’en rit. A l’inverse, nous apprécions la manière dont se font ridiculiser les paparazzis. En somme, "Paparazzi" est plus une comédie dramatique acerbe qu’une comédie tout court. Le rythme est soutenu, et on prend plaisir à voir cabotiner Patrick Timsit en homme éligible au dîner de cons si cher à Francis Veber (c'est vrai, quoi : "D.R.", c’est qui hein ?). Cependant soyons honnêtes : bien qu’il se suive assez agréablement, ce film-là n’est-il pas une façon pour les stars de régler leurs comptes avec une certaine presse ? La question est posée, bien qu’on pourrait se dire que ce long métrage n’est rien d’autre qu’un film opportuniste en regard de l’actualité du moment. En tout cas, grâce à ce film, nous connaissons un peu mieux le monde particulier des paparazzis, et franchement, même pour un sacré paquet de biftons à la clé, ça ne donne pas envie. Après, chacun voit midi à sa porte. Je regrette seulement que la fin prenne une tournure pas très correcte, ce qui a le don d'enlever en grande partie l'aspect moraliste (ce que je déplore, et qui me fait enlever un bon demi-point), contrairement à un épilogue plus... attendu.