Alain Berberian surfant sur le succès de son premier film La cité de la peur revient ici avec un nouveau film qui s’attaque, une fois n’est pas coutume au monde médiatique. On sait que les médias n’apprécient pas trop qu’on parle d’eux, rien qu’à voir 99Francs pour comprendre. Cette comédie est donc bien drôle et donne ici allure de roman tant le sujet que le film traite, les circonstances de sa sortie…. Les deux acteurs principaux qui ont eu l’idée avec le producteur Alain Sarde ont voulu savoir comment se comportaient et vivaient les paparazzis qui étaient prêts à tout pour obtenir une photo qui feraient ensuite le tour du monde. De plus, mélanger la plume de Danièle Thompson qui a signé de beaux scénarios avec son père mais aussi des films (bien souvent comédies) plus acides comme « pédale douce » et le choix de ce réalisateur tout auréolé du succès de La cité de la peur et le tout aidé par une autre plume de canal, autant dire que les dialogues piquants comiques et du rire seront au rendez-vous. Thompson permet aussi de rester dans la réalité vu que se fut elle que dut chargée de se renseigner sur ce métier très présent en Italie, Royaume-Uni et France, d’autant que le film montre par l’histoire de Franck Bordoni que une fois que l’on touche à ce métier, on ne peut sortir sans toucher à son tour à ce « métier » dont on est prêt à faire des choses insensés pour arriver à ces fins. Deux événements arrivent à la fin de l’écriture : Alain Sarde le producteur initialement prévu pour produire ce film doit laisser sa place à Farrugia suite à une affaire d’argent et la mort de Lady Di dont on reprochera aux paparazzis l’accident, mais ces événements ne feront pas changés d’avis à l’équipe. Les deux comédiens (Lindon et Timsit) vont jouer ici deux personnages très intéressants, avec une force et un relief hallucinants, pouvant même se ranger dans la famille des couples de cinéma ayant marqués l’histoire au même titre que Bourvil-de Funès et Richard-Depardieu, les deux se complètes et leur complicités explosent à l’écran. Bref que du bonheur donc on se régale à contempler et le tout grâce à une comédie innocente qui devient vite hilarante et cynique, le réalisateur a réussi à donner à sa comédie un rythme haletant permettant au spectateur de ne pas s’ennuyer une seconde, permettant aussi de découvrir un monde pourri où les photographes sont prête à acheter le moindre indices leur permettant de remporter des millions. Paparazzi n’a donc rien a envié des productions américaines, soucieux de réalisme et de justesse dans le moindre détail, ici on cherche à tout montré sans artifices et tout est vrai, on a droit aussi à une bonne brochette de célébrité qui ont joués le jeu alors qu’ils sont déjà traqués par les vrais paparazzis, renforçant le scénario qui devient ainsi encore plus réaliste et offrant la liberté au spectateur de se faire sa propre opinion.
Les comédiens offrent donc de belles compositions même du côté des rôles féminins comme celui de Catherine Frot très performante encore une fois dans son rôle de femme qui donne l’impression de ne plus reconnaitre son mari, elle qui avait l’impression de voir un autre enfant vivre avec elle, Nathalie Baye joue une patronne parfaite entre personne vulnérable et mépris, elle allie parfaitement les deux.
Paparazzi est donc une des rares comédies dont le spectateur qui ne l’a jamais vu, « tombe » dessus par hasard (elle n’est pas trop diffusée à la télé) sera agréablement surpris par la réussite de celle-ci. Les comédies de ce genre, de la génération de canal plus, sont donc devenus au fil du temps des beaux bijoux en terme de bonnes comédies comme on les aime, elle aura aussi le mérite de proposer un des meilleurs rôles à Timsit qui n’en fait pas trop dans ce rôle qui reste dans la lignée de ce qu’il a l’habitude de faire, certes il aurait été encore plus réussit si Berbérian ne laissait pas ses acteurs en roues libres et si le pitch partait plus dans les rouages de cette profession qui est sans aucun doute rejetée par beaucoup de monde mais qui suscite aussi l’intérêt vu la quantité de magasine usant de ce procédé.
Berbérian ne transcende donc pas dans la réalisation mais n’affaiblis à aucun moment le récit, portant suffisamment l’œuvre pour montrer l’évolution de l’intrigue ingénieuse tout au long du film, car le changement de rôles de ses deux protagonistes s’opèrent magistralement, apportant matière à critiques et le traitement de la barrière public/privé opère ainsi de manière évidente. Bien que la réalisation reste donc assez simple, cataloguant ainsi le film qui dispose tout de même d’un bon scénario dans un moule que malheureusement beaucoup de comédies françaises ont utilisée. Danièle Thompson de par son scénario initial est donc ici plus importante que le réalisateur qui lui montre le chemin de son cinéma qui s’apparente plus à un cinéma à star.
critique sur:cthiboy.blogs.allocine.fr