Only God Forgives est le neuvième long métrage de Nicolas Winding Refn, le huitième qu'il écrit lui-même (seul Drive ne l'avait pas été), et le troisième dans lequel il dirige Gordon Brown, après Bronson et Valhalla Rising.
Only God Forgives est présenté en compétition au Festival de Cannes 2013.
Présenté en compétition au Festival de Cannes 2013, Only God Forgives avait déjà fait l'événement lors de la précédente édition du Festival, via la projection de quelques minutes du film qui n'ont pas manqué de soulever l'enthousiasme des heureux privilégiés.
Only God Forgives est le deuxième film d'affilée dans lequel Nicolas Winding Refn dirige Ryan Gosling. Mais ces retrouvailles ont failli ne pas avoir lieu si tôt, car le rôle principal était d'abord dévolu à Luke Evans, qui a dû jeter l'éponge à cause du tournage du Hobbit. Il a donc été remplacé par le héros de Drive, et le personnage, anglais à la base, est devenu américain : "Julian avait toujours été conçu comme un personnage très silencieux. Quand Ryan et moi avons commencé à travailler sur le script après Drive, cet espèce de langage du silence est venu tout naturellement, ce qui a été très utile car le personnage de Julian est extrêmement torturé – il ne va jamais vers les autres et se replie sur lui-même", explique Nicolas Winding Refn.
La brutalité et la sauvagerie semblent être les marques de fabrique du film. Cela a été rendu possible en raison de l’absence d'un studio de production pour surveiller les moindres faits et gestes du réalisateur.
Pour se préparer à son rôle, Ryan Gosling a passé plusieurs mois à s'entraîner aux arts martiaux en Thaïlande. L'acteur a également confié que Only God Forgives est beaucoup plus extrême que Drive... Ça promet !
Après Drive, Nicolas Winding Refn et le compositeur Cliff Martinez s'associent à nouveau pour Only God Forgives. Premier batteur du groupe Red Hot Chilli Peppers et spécialiste des bandes-originales (Spring Breakers), Cliff Martinez a rendu la BO de "Drive" culte.
Après le succès de Drive, des dessinateurs et des designers fans ont créé des posters du long métrage. Le plus connu est celui de l'illustrateur Tyler Stout qui, lui, a été engagé officiellement pour créer la pochette du vinyle. Nicolas Winding Refn a alors demandé à certains de ces artistes de créer l'affiche de Only God Forgives.
Ryan Gosling enchaîne depuis quelques temps les tournages à une vitesse grand V et souhaiterait prendre un peu de recul après Only God Forgives. Cette annonce a suscité une avalanche de "non" aussi bien des fans que des artistes. Damon Lindelof, le producteur de la série Lost, a posté un tweet disant : "La nouvelle bande-annonce avec Ryan Gosling me donne envie de le secouer et de lui hurler ‘Pourquoi prends-tu une retraite ?'". Que l'on se rassure, rien n'est définitif puisque l'acteur s'apprête à réaliser How to Catch a Monster, un conte de fée moderne dans lequel il dirigera Eva Mendes, sa partenaire à la ville et dans le récent The Place Beyond the Pines.
Pour Nicolas Winding Refn, le but de départ était de réaliser un film sur un homme qui veut se battre contre Dieu. La grossesse difficile de sa femme l'a conduit vers un questionnement existentiel. L'idée a mûri et a donné naissance à deux personnages : Chang (Vithaya Pansringarm) qui se prend pour Dieu et Julian (Ryan Gosling), gangster en quête d'une religion en laquelle il peut avoir confiance. Le réalisateur confie : "Tout cela, bien sûr, est très existentiel, mais c’est parce que la foi est fondée sur le besoin de trouver une réponse transcendante alors que, la plupart du temps, nous ignorons quelle est la question. Lorsque la réponse surgit, par conséquent, il nous faut faire un retour complet sur notre vie afin de trouver la question. Ainsi, le film est conçu comme une réponse, mais ce n’est qu’à la fin que la question est révélée."
Nicolas Winding Refn établit un parallèle entre ses films. Il existe, selon lui, des similitudes entre One Eye dans Le Guerrier silencieux et Driver dans Drive : "Tous prennent racine dans une mythologie de conte de fées et éprouvent des difficultés à vivre dans le monde réel. Techniquement, il existe une ressemblance entre leur comportement stoïque, leur silence et les portraits fétichistes de ces personnages, même s’ils renvoient à des époques différentes et sont incarnés par des acteurs différents", explique-t-il. Comme Chang (Vithaya Pansringarm) dans Only God Forgive, ces personnages se définissent par une spécificité. One Eye par le nom qu'il porte, Driver par sa fonction et Chang par son comportement énigmatique. A ce propos, il affirme qu'il en devient un "personnage désincarné, un « ça », que seule son image définit, pas son nom."
Only God Forgives semble réunir certains des films précédents du réalisateur. Il explique : "Je pense que je me suis dirigé, à pleine vitesse, vers une collision créative afin de bouleverser tout ce qu’il y avait autour de moi, et de voir ce qui adviendrait ensuite", la sécurité étant, selon lui, l'ennemi de la créativité. Nicolas Winding Refn ajoute : "J’ai toujours dit que mon but était de faire des films sur des femmes mais qu’au final, cela donnait des films sur des hommes violents."
Au moment de réaliser Drive, Nicolas Winding Refn avait déjà écrit le scénario d'Only God Forgives. Après le succès du film, il a reçu de nombreuses propositions mais Only God Forgives le "hantait" trop selon ses propres mots, pour qu'il puisse mettre en scène quoi que ce soit d'autre.
Au cinéma, le mal est souvent l'apanage des hommes. Raison pour laquelle le réalisateur s'est beaucoup amusé à écrire sur une femme, qui plus est une mère, incarnant le mal absolu et la violence la plus brutale. Ce personnage est campé par Kristin Scott Thomas, et Nicolas Winding Refn a souhaité faire d'elle un mélange entre Lady Macbeth et Donatella Versace.
La principale inspiration de Nicolas Winding Refn a été le court métrage The Evil Cameraman (1990) de Richard Kern où foisonnent des images violentes. Il a aussi été très attiré par la mythologie grecque, sa véritable obsession, mais avec Bangkok en toile de fond.
Avant de réaliser son premier film Lost River, Ryan Gosling a connu sa première expérience de mise en scène sur les plateaux de Only God Forgives en tant que réalisateur de la seconde équipe. Pour l’anecdote, Nicolas Winding Refn lui a offert la même couverture porte-bonheur que lui, objet fétiche du réalisateur qui ne le quitte jamais sur ses tournages.
La femme de Nicolas Winding Refn, Liv Corfixen, a réalisé un documentaire sur les coulisses du film, My Life Directed by Nicolas Winding Refn, qui est un portrait à la fois intime et instructif du cinéaste, à mi-chemin entre le reportage et le making-of. Essentiellement actrice, Liv Corfixen a profité de son séjour en Thaïlande avec son mari et leur fils pour passer derrière la caméra pour la première fois. La cinéaste s'est occupée de la réalisation, du scénario et de la photographie du film.