Jason Reitman est un habitué des comédies construites à partir de sujets sensibles (Juno, In The Air, Young Adult...). Last days of Summer bascule plutôt du côté du drame.
Josh Brolin est très en vue en 2014 : en plus de Last Days of Summers, on le retrouve dans le remake américain d'Old Boy et prochainement dans le second volet de Sin City.
Le long-métrage comporte peu de dialogues. Pour apprendre ce nouveau langage cinématographique proche du mutisme, Jason Reitman a organisé des séances de projection avec son équipe. Pendant deux semaines, ils ont visionné Stand By Me, A bout de course, The Tree of life ou encore La Nuit du chasseur.
A la lecture du roman "Long week-end" de Joyce Maynard - que lui avait recommandé la productrice Helen Estabrook - le réalisateur Jason Reitman a d’emblée perçu grâce à cette histoire l'occasion de mettre en images des personnages complexes et imprévisibles : "J’ai toujours aimé, en tant que cinéaste, raconter des histoires qui obligent le spectateur à se demander pourquoi tel ou tel événement a lieu ou n’a pas lieu. (…) C’est un formidable défi, du point de vue scénaristique et de la mise en scène, d’imaginer un contexte dans lequel des personnages prennent des décisions qu’on ne prendrait jamais soi-même, mais qu’on finit malgré tout par comprendre".
C'est le deuxième roman de l'écrivaine américaine Joyce Maynard qui bénéficie d'une adaptation cinématographique. Déjà en 1995, Gus Vant Sant s'inspirait de "To Die For" pour réaliser Prête à tout. Le quatrième livre de Joyce Maynard, "Long week end", a été publié en 2009. Au moment où Jason Reitman lit le roman, il s'imagine déjà le film dans sa tête. Le réalisateur remonte le fil du temps et se revoit à l'âge de 13 ans, lui-même passant beaucoup de temps avec sa mère, son père étant trop occupé à faire des films : "Parfois je me demande si je n'aurais pas aimé avoir un père qui m'aurait appris à bricoler et lancer une balle de baseball".
La romancière Joyce Maynard a écrit "Long week-end" en seulement dix jours. Elle explique cette cadence d’écriture en rapprochant la construction de son roman à la mise en place d’un scénario : "J’avais l’impression qu’il s’agissait d’un film qui était projeté dans ma tête, et je l’ai donc écrit très vite, en un temps record pour moi, parce que j’avais moi-même envie de savoir comment il allait se terminer."
Le tournage de Last days of Summer a eu lieu en juin 2012, dans la petite ville de Shelburne Falls située dans le Massachussetts. C'est cette ville historique et riche en végétation qui a servi de décors pour les scènes d'extérieurs. Quant aux séquences dans la maison d'Adele, elles ont été tournées dans l'habitation d’un particulier à Acton, près de Boston. Au total, les 300 scènes de Last days of Summer ont eu recours à des décors réels, Jason Reitman préférant s’adapter et réaménager des décors existants plutôt que d'en créer de nouveaux : "Je n’aime pas travailler en studio et me retrouver sur un faux décor. Ce qui me plaît, c’est de savoir que je suis dans une vraie ville et que je peux entrer dans une maison et sentir qu’elle a été habitée. Ce que je veux, c’est pouvoir apercevoir la maison des voisins par la fenêtre."
Le réalisateur Jason Reitman détaille son choix pour les acteurs Kate Winslet et Josh Brolin, qui incarnent respectivement une femme élevant seule son fils et un détenu qui se réfugie chez eux : "(…) Ils arrivent à vous faire ressentir des choses, même en donnant le sentiment qu’ils ne font rien. C’est une chose d’être capable de jouer, et d’émouvoir le spectateur grâce aux dialogues, mais c’en est une autre d’avoir une vraie présence à l’écran et de susciter la sympathie du public, qu’on soit censé être terrorisé ou bouleversé (…)."
Déjà aperçu dans L’Echange de Clint Eastwood, Gattlin Grffith est le plus jeune acteur de Last days of Summer. Agé de seulement 13 ans, il joue le mâture Henry Wheeler, un fils qui épaule sa mère et qui va retrouver une figure paternelle en la personne de Frank. Jason Reitman précise avoir été conquis par la palette de sentiments du jeune comédien et par sa présence à l’écran : "J’avais l’impression d’observer LeBron James, car il a un physique et un talent innés."
Pour dénicher un acteur capable de camper le personnage de Josh Brolin jeune, l’équipe du film s’est tournée vers Tom Lipinski, dont le faciès ressemble étrangement à l’acteur américain. Si ce dernier appréhendait beaucoup ce rôle de double, Josh Brolin a pu le conseiller, lui-même s’étant plié à l’exercice dans Men in Black III où il incarnait Tomy Lee Jones jeune : "Je l’interrogeais constamment sur ses mimiques et sur le genre d’expressions que je pouvais m’approprier pour être fidèle à sa personnalité (…) il était déjà passé par là et il s’est montré d’une grande générosité dans ses conseils."
Même si on ne le voit jamais à l’écran, le personnage qui joue Henry jeune devait posséder une voix particulière puisqu’il n’est autre que le narrateur du film, qui raconte l’histoire de ce week-end incroyable qu'il a vécu à l'âge de treize ans. Pour cette performance vocale, Jason Reitman a immédiatement pensé à l’acteur Tobey McGuire pour sa voix "originale, à la fois très mûre et très intelligente" : "Quand il s’exprime, on a le sentiment qu’il décrypte un grand mystère de l’existence humaine ou qu’il vient d’apprendre quelque chose de fondamental, même s’il se contente de commander un hamburger !"
La scène où Frank (Josh Brolin) prépare une tarte dont il a hérité la recette de sa grand-mère pâtissière, est synonyme de catalyseur pour la mère et son fils, qui voit désormais en Frank un homme tendre et délicat. Pour pouvoir lui-même apprendre la recette de cette tarte qu'il prépare devant Adele et Henry, Josh Brolin a suivi des cours de cuisine avec la chef Susan Spungen : "Je voulais devenir cuisinier quand j’étais gamin… et au début, je n’étais vraiment pas fier de moi parce que je n’arrivais pas à comprendre pourquoi la pâte avait cette texture". Au final, l’exercice de la tarte est devenu un vrai jeu d’enfant pour Josh Brolin qui en a préparé tous les soirs de tournage.
Le chef costumier Danny Glicker avait déjà collaboré avec le réalisateur Jason Reitman sur Thank you for smoking et In the Air. Pour The Last Days of Summer, le travail a été différent, puisqu’il s’agissait d’habiller les personnages à la mode des années 80, en ayant recours à des costumes sur mesure et des matières comme le polyester, le rayon ou le nylon : "Ce qui m’a plu, c’est non seulement de me documenter sur l’époque, mais aussi de la reconstituer – et c’est exactement ce qu’on a fait. On a fait des recherches, on a utilisé d’authentiques vêtements de l’époque, on s’est renseigné sur le style vestimentaire et l’allure de chacun des comédiens dans la mesure où cela en dit long sur leurs personnages", précise le chef costumier.
Il semble que les consécrations individuelles n'ont pas rassasié l'actrice britannique. Pour sa performance dans Last Days of Summer, elle est nommée pour les Golden Globes 2014. C'est la 65ème nomination de sa carrière !