Né en Guyane, Marc Barrat se rend à Paris pour ses études au lycée, puis s'oriente vers le cinéma en passant par l'ESRA, l'Ecole Supérieur de Réalisation Audiovisuelle. Après cette formation, il travaille sur des films, des téléfilms et des publicités en tant qu'assistant réalisateur. En 1998, il réalise son premier court-métrage intitulé Le Blues du Maskilili, pour ensuite mettre en scène plusieurs petits films pour la lutte contre le sida, à la demande du Ministère de la Santé. Marc Barrat signe, avec Orpailleur, son premier long métrage, sur lequel il est également scénariste.
La Guyane subit depuis quelques années une nouvelle ruée vers l'or, chose désastreuse aussi bien pour l'environnement que par rapport aux pratiques illégales qu'elle engendre (augmentation de la délinquance, trafics d'armes et de drogue, prostitution, etc.). C'est dans ce contexte que Marc Barrat a choisi d'inscrire l'histoire de son film.
Si le film se focalise sur le thème de l'orpillage, le réalisateur a plus globalement cherché à faire en sorte que le spectateur puisse voir à quel point il existe un problème environnemental en Guyane. En ce sens, Orpailleur est un film à message, un film engagé, destiné à mettre l'accent sur une réalité inquiétante : "Je voulais parler de l’orpaillage depuis très longtemps. Je me suis toujours dit qu’un film sur ce fléau devait être réalisé. J’ai voulu le faire à travers une fiction, car le sujet avait déjà été traité en documentaire. Selon moi d’ailleurs, les reportages n’étaient pas vraiment justes. On fait souvent du sensationnel avec ce type de sujet (...) De nos jours, il existe en Guyane un grand nombre de chantiers d’orpaillage clandestins où règnent des conditions de vie inhumaine et où les meurtres, la torture et la misère morale et sexuelle sont monnaie courante (...) J’espère être parvenu, par la fiction, à traiter ce sujet qui me tient à coeur et peut-être avoir fait un "divertissement engagé". J’espère que le public prendra conscience qu’il existe un problème environnemental en Guyane. Un problème écologique qui pourrait éclater au grand jour comme celui de la chlordécone aux Antilles", nous explique Marc Barrat.
Pour Orpailleur, Marc Barrat a été récompensé par le Lauréat des Trophées du 1er scénario "Promesse de Nouveaux Talents" par le CNC. Le comédien Julien Courbey (Le Ciel, les oiseaux et... ta mère ! en 1999) a obtenu le Prix du Meilleur Acteur au Festival du Film Francophone d’Angoulême en 2009.
Tony Mpoudja, le personnage principal du film, n'a pas eu beaucoup de rôles au cinéma, mais sa prestation d'un délinquant violeur dans La Squale en 2000 n'est pas passée inaperçue. Plus récemment, il a joué dans Scorpion, aux côtés de Clovis Cornillac et Olivier Marchal.
A noter la présence du comédien Philippe Nahon, enchaînant les rôles avec une cadence impressionnante compte tenu de son âge (il est né en 1938). Parmi ses prestations les plus marquantes, on peut compter celles de son personnage de tueur en série dans MR 73 (Olivier Marchal) et du boucher meurtrier dans Seul contre tous de Gaspar Noé. Il est également à l'affiche de La Meute, aux côtés de Yolande Moreau, avec qui il a déjà joué dans Mammuth.
Marc Barrat a mis cinq ans pour écrire, développer, tourner et monter ce film.