Les créateurs de Moi, Moche et Méchant s'attèlent à un tout autre registre, à savoir l'environnement et sa protection, symbolisée par une créature rousse à grosses moustaches, baptisée le Lorax. L'histoire a le mérite d'être simple et d'aller droit au but. Un homme désirant faire fortune à partir de rien, se lance seul à l'assaut du monde. Lorsqu'il réalise que les arbres (ici joliment représentés par des barbes à papa ou des sortes de perruques multicolores) peuvent constituer l’élément fondamental à l'élaboration de son ''Thneed''. Une invention multiusage qui le conduira au sommet. Jusqu'à ce que le dernier arbre tombe, et ce pour quelques billets de banque. Ce film nous transmet un message purement écolo à travers deux facettes: celle de l'opulence et du fake dans toute sa splendeur, où la moindre brindille est remplacée par un revêtement synthétique; et un autre regard plus ténébreux, celui d'une réalité moins reluisante, la déforestation de masse, le déclin du règne animal. Au milieu de tout cela, il y a un gamin animé du simple désir de redonner vie aux arbres afin de conquérir le cœur d'une minette. Sans oublier le Lorax et son armée d'oursons. Un personnage pacifique et moralisateur dans le bon sens, mais à la personnalité insipide. Si le film porte son nom, il est aussi trop en retrait. C'est en cela que pêche cette jolie animation, par son manque de relief et d'engagement véritable. Bien que l'enjeu soit clair, limpide, il manque une profondeur cruciale, de l’intensité. Néanmoins, toutes ces couleurs et cette bonne humeur nous sont livrées avec tant de générosité que l'on accroche tout de même, sensibilisés par une morale qui nous touche tous dans une réalité beaucoup plus brute. Un beau clin d’œil au gaspillage et le profit indécent des firmes multinationales. Sympathique. 3,5/5