Werner Boote est né à Vienne en 1965. Il a fait des études en cinéma, mais aussi en art dramatique et en sociologie de la communication. Il a été assistant réalisateur d'Ulrich Seidl puis a réalisé quelques documentaires musicaux. Il travaille depuis une dizaine d'années sur les problèmes environnementaux et sur les crises écologiques.
Werner Boote a voulu faire un film sur les dangers du plastique après avoir lu différents articles de presse sur les méfaits de cette matière chimique, qui a provoqué la mort de poissons dans une rivière anglaise, la contamination des mers du Groëland, et la formation de bancs synthétiques dans l'Océan Pacifique.
Plastic Planet est un documentaire proposant une réflexion autour du plastique, matière omniprésente dans nos vies quotidiennes. Grâce aux nombreux témoignages d'éminents spécialistes, le réalisateur Werner Boote cherche à démontrer en quoi le plastique est un élément extrêmement nuisible pour l'humain. En effet, le matériau dégage des produits toxiques qui pénètrent directement les aliments et passent dans le corps humain.
L'étymologie du terme "plastique" vient du grec ancien et signifiait à l’origine "forme produite". Une matière synthétique, c’est une matière solide obtenue synthétiquement ou semi-synthétiquement à partir d’éléments naturels. De nos jours, la plupart des plastiques sont produits de manière synthétique.
Les chiffres concernant le plastique sont impressionnants: 260 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde. A côté de ça, 675 tonnes d’ordures sont jetées chaque heure dans les mers, dont la moitié est constituée de matières plastiques. Or, on ne recycle qu’1% des 14 millions de tonnes annuelles de matières polystyrènes.
Rien qu’en Europe, plus d’1 million de personnes travaillent pour l’industrie plastique. Une entreprise colossale en soi.
Si l'on étudie l'utilisation du plastique en France, nous pouvons constater que chacun d'entre nous utilise près de 300 sacs plastiques par an et par habitant… Et 45% de nos déchets plastiques ne sont pas recyclés.
Enfin, un dernier chiffre très parlant, celui de 500. 500 ans, c’est la durée pendant laquelle les matières synthétiques demeurent en l’état dans le sol et dans les eaux.
Thomas Bogner, producteur de Plastic Planet, donne son constat sur la situation décrite dans le film : "Le plastique symbolise notre civilisation et nous en sommes totalement dépendants. Se débrouiller sans serait presque impossible, car la perte que cela représenterait serait insupportable."
La préparation de Planet Plastic a débuté en 2005, à Innsbruck, en Autriche, dans le Sahara marocain et aux Etats-Unis. Puis le tournage proprement dit débute au printemps 2007 à Londres pour s’achever en octobre 2008 en Autriche après de nombreuses expéditions au Japon (Tokyo, Tsushima, Minamata City, Kumamoto), en Chine (Shanghaï), en Inde (Calcutta), au Maroc, en Ouganda (Kampala), aux Etats-Unis (Los Angeles, Cincinnati). Le montage du film durera plus d’un an. Au total, Planet Plastic aura demandé 4 ans de travail acharné.
Pendant la préparation de Planet Plastic, Werner Boote a mené des recherches approfondies et ciblées pour sélectionner des savants fiables et dignes de confiance. Il a suivi leur travail et leurs études sur plusieurs mois, voire même plusieurs années.
Werner Boote a eu de gros problèmes durant le tournage. Il souhaitait rencontrer les grands industriels de la filière plastique mais a essuyé des refus la plupart du temps. C'est ainsi que pendant 18 mois, il a tenté d'obtenir sans succès un entretien filmé avec la direction de la firme PlasticsEurop. Fort heureusement pour lui, son grand-père avait exercé dans l'industrie du plastique. Il a pu ainsi s'introduire dans ce milieu avec davantage de facilités et réussira à interroger John Taylor, du temps où ce dernier était encore président de PlasticsEurop.
Pendant le tournage, Werner Boote et les membres de son équipe ont voulu faire examiner leur propre sang pour connaître les effets directs du plastique sur le corps humain. Ils ont découvert qu'ils avaient un fort taux de Bisphénol A, substance hautement dangereuse pour la santé.
La diffusion de Planet Plastic aux 4 coins du monde a d'ores et déjà eu de nombreux impacts sur le plan politique : en Autriche, certains modèles de tétines ou de biberons ont été retirés du marché, tandis qu'à Abou Dabi, aux Emirats Arabes, il a été annoncé que les sacs en plastique seraient bannis à partir de 2013.