"J'ai toujours pensé Le Parrain comme l'histoire d'un roi et de ses trois fils. Le plus âgé a reçu la passion et l'agressivité, le deuxième, sa douceur et ses gestes enfantins ; et le troisième, sa ruse et son calme."
"C'était dans mon intention de faire un film authentique sur des gangsters italiens, sur comment ils vivaient, comment ils se comportaient, la façon dont ils traitaient leurs familles, célébraient leurs rituels."
Le Parrain sera suivi de deux suites, en 1974 (Le Parrain, 2ème partie) et 1990 (Le Parrain, 3e partie).
Le roman de Mario Puzo, Le Parrain, était déjà en 1970 un best-seller. La mise en chantier du film a entraîné de nombreuses protestations, par la ligue italo-américaine des droits civils et par de nombreuses personnalités politiques ; tentatives d'intimidation et menaces de bombes sont devenues alors courantes. Des négociations ont alors été engagées avec les protagonistes et un terrain d'entente a été trouvé. Le projet a d'abord été proposé à Sergio Leone, qui l'a refusé, afin d'écrire lui-même son propre film de gangsters, qui verra le jour sous le nom d'Il etait une fois en Amerique (1984) ; d'autres cinéastes ont été pressentis, comme Arthur Penn, Peter Yates ou Costa-Gavras. Francis Ford Coppola et Puzo, les scénaristes, ont décidé dès le départ de ne pas employer les mots de " mafia " et " cosa nostra " dans le film.
Le producteur Albert S. Ruddy et Francis Ford Coppola ont décidé d'orienter leur casting vers des acteurs au look " authentique ", tels que James Caan ou Talia Shire. Ruddy et Coppola ont par contre tenu à imposer Marlon Brando dans le rôle de Don Vito Corleone, après avoir envisagé Laurence Olivier, et malgré les réticences de la Paramount : en fait, pour la première fois, l'acteur a accepté de faire des essais, grimé comme pour son rôle dans le film, notamment avec du coton dans les joues, afin de paraître " comme un Bulldog ", selon ses propres dires.
Le choix du personnage de Michael Corleone a été plus difficile : de nombreuses stars ont été envisagées, telles que Warren Beatty, Jack Nicholson, Dustin Hoffman, Robert Redford ou encore Ryan O'Neal avant que le rôle ne revienne à Al Pacino, acteur de théâtre jusqu'alors inconnu.
Le Parrain a été le premier film à dépasser la barre des 100 millions de dollars au box-office américain, totalisant 133 millions $, devenant ainsi un des rares films à plaire simultanément au public et à la critique.
En 1997, pour les 25 ans du film, une ressortie a été programmée dans une vingtaine de salles mais beaucoup se sont plaints du fait que Paramount n'aie pas apporté de soins de restauration à la pellicule.
En 2001 sort une édition spéciale en dvd de la trilogie, particulièrement soignée par le réalisateur, qui comprend 5 disques, dont un de bonus, mais surtout deux pour Le Parrain, 2ème partie, Coppola ayant tenu à ce que ses films soient présentés avec des qualités techniques irréprochables.
Le cinéaste Otto Preminger révèle dans ses mémoires qu'il avait été pressenti pour réaliser Le Parrain. Il avait alors songé pour le casting à Frank Sinatra, qu'il avaut déjà fait tourner dans L'Homme au bras d'or en 1955 (un rôle qu'il avait failli confier à... Brando). Preminger raconte : Le Parrain... "Vingt ans après [L'Homme au bras d'or], La Paramount me demanda de réaliser The Godfather. Je pensai alors à Sinatra pour ce rôle et lui fis parvenir le livre. Je proposai même de supprimer le personnage du chanteur que l'on aurait pu croire écrit pour lui. Mais Sinatra ne voulait pas faire le film. Et je n'avais pas envie de le faire sans lui. Ce fut donc le casting à rebours de L'Homme au bras d'or. Cette fois, Brando prenait le rôle..."
Nommé pour les Oscars : meilleur second rôle (James Caan, Robert Duvall, Al Pacino) ; costumes, réalisateur (Francis Ford Coppola), montage, musique et son. Vainqueur dans la catégorie acteur (Marlon Brando), film, scénario (Francis Ford Coppola et Mario Puzo).Nommé pour les Golden Globes : acteur (Al Pacino), second rôle (James Caan). Vainqueur dans les catégories de meilleur réalisateur (Francis Ford Coppola), film dramatique, acteur (Marlon Brando), musique (Nino Rota) et scénario (Francis Ford Coppola, Mario Puzo).
Le cinéaste et son scénariste se sont faits aider, pour la scène du patio entre Michael et Vito, par Robert Towne, non crédité au générique, et à qui l'on doit notamment les scénarios de Chinatown (1974) ou encore Mission: impossible (1996).
Sofia Coppola, la fille du réalisateur Francis Ford Coppola, fait ses "premiers pas" à l'écran alors qu'elle n'est qu'un bébé. Elle incarne dans Le Parrain le neveu de Michael Corleone dans la scène du baptême.
Grands amis à la ville, Al Pacino et John Cazale se sont donnés la réplique à trois reprises. Frères dans les deux premiers volets du Parrain, ils ont ensuite braqué une banque dans Un après-midi de chien en 1975. Si John Cazale n'a logiquement pas pu donner la réplique à Robert de Niro dans Le Parrain II, il en aura l'occasion des années plus tard dans Voyage au bout de l'enfer, son dernier rôle avant sa mort.
Sur la piste française du Parrain, Michel Duchaussoy assure le doublage de Marlon Brando. En 2006, il réitère la performance sur la VF du jeu vidéo inspiré du film de Francis Ford Coppola.
Le dialecte sicilien entendu dans le film est le vrai dialecte parlé dans le village Corleone, situé dans la province de Palerme en Sicile.
Le chat que tient Marlon Brando au début du film n'était pas prévu dans la scène et fut une addition de dernière minute de l'acteur qui avait trouvé le félin errer dans les studios... Les ronronnements de l'animal étaient si forts que les dialogues du comédien durent être réenregistrés à posteriori.
La fameuse tête de cheval dans le lit de Jack Woltz campé par John Marley est bien une vrai tête achetée à un abattoir. Dans cette scène, on peut également voir l'Oscar que Francis Ford Coppola avait remporté pour Patton (il est posé sur la table de chevet).
Le Parrain a rapporté pas loin de 269 millions de dollars rien qu'avec sa sortie en salles, ce qui est énorme compte tenu du fait que son budget était de 7 millions. A titre de comparaison, Le Parrain 2 avait récolté 57 millions et le troisième opus 67.
Plusieurs scènes du film ont été improvisées. C'est par exemple le cas du stress et des balbutiements de Lucas Brasi (l'acteur Lenny Montana qui trouvait dans Le Parrain son premier rôle au cinéma était réellement terrifié à l'idée de donner la réplique à Marlon Brando), la phrase de Clemenza (Richard S. Castellano) "Laisse le flingue, prends les cannelloni" ou encore le moment où Sonny (James Caan) fracasse l'appareil photo du journaliste (la peur du figurant est ainsi bien réelle).
Un certain Robert De Niro avait passé le casting pour le rôle de Sonny Corleone finalement campé par James Caan. Une anecdote amusante quand on sait que la futur tête d'affiche de Taxi Driver s'est glissée dans la peau de Vito Corleone pour les besoins du Parrain 2. Travailler avec De Niro fut d'ailleurs une des raisons principales ayant poussé Francis Ford Coppola à réaliser cette suite.
Marlon Brando avait refusé, en 1973, l'Oscar du Meilleur acteur pour sa performance magistrale du personnage de Vito Corleone dans le film de Francis Ford Coppola. Le comédien, qui n'était pas présent lors de la cérémonie, envoya une jeune amérindienne pour refuser la précieuse statuette en son nom. La raison ? Le sort réservé aux Indiens dans l'industrie cinématographique et plus globalement aux Etats-Unis.