Expert en braquage de coffre-fort, Duke Anderson sort de prison après une peine de 10 ans. Il retrouve sa maîtresse, et a l’idée de détrousser les habitants de l’immeuble huppé de celle-ci… C’est un Sidney Lumet en petite forme que l’on retrouve derrière « The Anderson Tapes », polar à la trame peu adroite. En effet, plusieurs problèmes émaillent le scénario. D’abord, un manque d’enjeu dans l’intrigue : l’idée du vol arrive comme un cheveu sur la soupe, et le protagoniste n’a aucune motivation autre qu’un vague appât du gain. Il ne fait par ailleurs pratiquement aucune utilisation de ses soi-disant dons de casseur de coffre-fort ! Ensuite, des personnages non développés, auxquels on ne s’attache en conséquence pas vraiment. C’est dommage car la distribution est tout de même sympathique. Sean Connery (alors tout juste sorti du costard de 007) en gentleman cambrioleur, Martin Balsam en décorateur efféminé, et un tout jeune Christopher Walken en jeune loup à moitié paumé. Le plus dommage est que le film comporte plusieurs (très) bonnes idées, malheureusement bien trop peu exploitées. Les thèmes de la paranoïa, de la surveillance omniprésente, et de l’éclatement de l’information, sont très pertinents et en avance sur leur temps (il est d’ailleurs très ironique de voir un portrait de Nixon dans les bureaux de l’une des agences de surveillance !). Mais ils ne sont qu’effleurés par le scénario. Un autre sujet est rapidement évoqué en introduction : le forçage de coffre-fort comme une métaphore sexuelle. Dès lors, on peut voir la volonté de détrousser tout un immeuble comme un désir sexuel frénétique pour le protagoniste, après 10 ans d’abstinence (ou parallèle la libération sexuelle des 70’s ?). Mais là encore, l’idée, bien qu’amusante, est à peine utilisée. « The Anderson Tapes » reste tout de même filmé avec professionnalisme (Sidney Lumet n’est pas n’importe qui), toutefois on ne peut s’empêcher d’être déçu au vu de son potentiel.