La Belle verte est mon premier film de Coline Serreau que je vois. C’est un métrage pas vraiment antipathique, mais à la naïveté et à la maladresse malheureusement trop souvent perceptible, et qui peut facilement faire verser le métrage dans les limites du ridicule.
Le casting est assez sympathique, avec une belle galerie d’acteurs, mais dont beaucoup restent des guest, à l’instar de Yolande Moreau ou de Francis Perrin, lesquels ne servent d’ailleurs pas à grand-chose, leur talent n’étant exploité que de façon très très minimale. Les acteurs principaux sont Coline Serreau en personne, qui hérite d’un personnage pour lequel elle a visiblement de l’intérêt, et cela se voit dans sa prestation plutôt plaisante. Vincent Lindon n’est pas mauvais non plus, mais son rôle reste peu dégrossi, tout comme celui de Marion Cotillard, et c’est peut-être le premier souci du film. En dehors du personnage principal, Mila, les autres rôles restent superficiels, flous, alors même que la partie centrale du film aurait dû permettre de mieux les mettre en valeur.
Côté scénario, La Belle verte se découpe en trois parties pour faire simple : la première se veut de SF (puisqu’on est sur une autre planète), mais comme vous pouvez le supposer, c’est de la SF rurale, donc pas de fx à l’américaine. Cette partie est courte mais assez lourde et caricaturale dans son exposition d’une sorte « d’âge d’or » bucolique et harmonieux. Il y a quelques scènes peu digestes tout de même. La deuxième partie se passe sur Terre, et c’est la confrontation des univers. Du coup accumulation de gags entre cette extraterrestre et les mœurs parisiennes. Des moments drôles, d’autres plus grotesques car très naïfs et attendus, c’est inégal, mais c’est amusant, c’est un fait. La prestation solide de Serreau prend ici son intérêt. Bref, c’est de la comédie pure et dure. Ensuite dernière partie, où se développe une pseudo-trame, moment où Serreau s’incruste dans une famille humaine. Inégale cette partie, avec une histoire sans grand relief, des gags jouant toujours autant aux montagnes russes (celui avec Timsit frôle le consternant tant on se croirait dans un gros nanar des années 80), mais une fantaisie qui parfois emporte le morceau.
Visuellement, pas grand-chose à dire. Serreau livre une mise en scène honorable, le décalage entre la planète étrangère et la Terre est bien rendu par l’image, les décors, mais ça reste finalement assez classique. Il n’y a rien d’exceptionnel et de surprenant. La bande son est plaisante, avec un beau mélange des genres, mais ça n’a rien de spécialement exceptionnel non plus.
Pour conclure, La Belle verte est une comédie mineure, avec une bonne idée de départ mais un traitement qui reste sur un premier niveau de lecture, et peine à avancer sur la longueur. L’humour reste assez redondant, et le message de Serreau, auquel on adhère ou pas, est délivré naïvement, avec peu de subtilité. Après, c’est parfois très amusant, les acteurs sont très corrects, je ne peux pas dire que j’ai passé un mauvais moment, et l’idée de base est originale. 2.5