Roy Andersson fonda le Studio 24 en 1981. Cette société de production indépendante, qui abrite deux plateaux, un studio de mixage, un studio de montage, une salle de projection et un grand magasin de décors et de costumes, constitue l'outil idéal pour Roy Andersson, cinéaste farouchement attaché à son indépendance et à sa liberté d'expression.
Seule une unité de production aussi souple que le Studio 24 permettait au réalisateur de mener à bien un projet cinématographique tel que Chansons du deuxième étage.
Présenté en Sélection officielle au Festival de Cannes 2000, Chansons du deuxième étage a obtenu le Prix du Jury. Roy Andersson était venu une première fois à Cannes, présenter Giliap à la Quinzaine des Réalisateurs lors du Festival 1976.
Chansons du deuxième étage est librement inspiré de l'œuvre du poète espagnol César Vallejo, «Traspié entre dos estrellas», que Roy Andersson dit apprécier pour «son regard responsable sur la condition humaine».
« Ma femme et moi choisissions un tissu pour une nappe lorsqu'un inconnu, qui travaillait en fait au Studio 24, m'a accosté et m'a proposé de faire des essais pour le cinéma. Je n'étais pas vraiment intéressé mais je suis quand même allé voir. Je ne connaissais pas Roy Andersson, mais j'avais vu son premier long métrage, A swedish love story, quand j'étais plus jeune. J'ai alors participé à sept films publicitaires que Roy a tournés pour Arla, en Finlande où je suis devenu une star ! »
Il aura fallu à Roy Andersson pas moins de quatre années pour réaliser Chansons du deuxième étage. Les méthodes de travail du cinéaste expliquent ces délais hors-normes. En effet, il n'utilise pas de scénario, n'établit aucun planning de tournage, préférant élaborer et peaufiner les scènes lors des nombreuses répétitions auxquelles il soumet ses comédiens.
Le réalisateur avoue que le manque d'argent a rendu la première année a été très dure. Le tournage a même dû être arrêté à de nombreuses reprises. Roy Adersson a mis à profit ces ajournements et ces retards pour résoudre quelques problèmes de scénario et pour approfondir certains des thèmes qu'il aborde dans le film.
Couronné par le Grand Prix du Festival de Berlin 1970 pour son premier long métrage, A swedish love story, ce réalisateur de films publicitaires reconnu a attendu cinq avant de signer Giliap (1975), et n'a mis en scène son troisième film, Quelque chose est arrivé qu'en 1987.
On lui doit également Monde de gloire (1991).
Roy Adersson préfère «travailler avec des gens qui sont authentiques et qui ont une véritable présence à l'écran». Voilà pourquoi les acteurs de Chansons du deuxième étage sont tous amateurs. Ils ont été recrutés dans la rue ou dans des lieux publics, tels que le métro, les supermarchés ou les restaurants.