“Crash”, depuis le temps qu’on en parle. Et réalisé par l’excellent David Cronenberg, je n’en demande pas moins. On retrouve rapidement une photographie sombre, une atmosphère douteuse et malsaine. Car oui, “Crash” est une analogie du désir par la carrosserie, la sensualité est exploitée là où ne l’attends pas, c’est audacieux. Un plaisir, des fantasmes, des émotions qui ont soudain besoin d’être matérialisés au travers d’une carcasse, cela en viendrait presque charmant. La voiture, symbole de productivité du XXème siècle et du consumérisme, de la mondialisation. Partant de ce constat, les rapports humains deviennent glaçants, malsains, mécaniques et destructeurs. Mais (oui, il y a un gros MAIS), une fois le concept élaboré pour les fétichistes de la collision, amateurs de carrosseries froissées, de poitrines voluptueuses et de sensations fortes aux portes de la mort, le long-métrage tourne vite en rond et l'intérêt devient vite désuet dans un monde qui semble perdu parmi tant d’étranges fantasmes, de rêveries sur les tromperies des uns et des autres. Toujours plus loin, toujours plus intense, toujours plus mortel, un sentiment de vide intense devant toute cette folie, sans véritable conclusion. Un film qui laisse un goût amer.