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inspecteur morvandieu
33 abonnés
2 277 critiques
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2,0
Publiée le 14 août 2024
Un exploitation maraichère dans le Midi. Un couple, de ceux qui ont quitté la ville pour changer de vie, y travaille durement au long des saisons. Pendant les vacances, ses sept enfants sont mis à contribution. Cette évocation naturaliste d'une vie de famille aux champs se double d'une ode à l'amour maternel. Car, au-delà du récit très simple et très vrai d'une existence rurale, le film de Sandrine Veysset est le portrait édifiant d'une mère aimante, d'une "mère courage", lequel portrait prend d'autant plus de relief qu'il s'oppose à celui du père, homme détestable et despotique (Daniel Duval, toujours là quand il faut jouer les sales types!). Le conflit entre le père et sa famille détermine, en l'absence d'une intrigue quelconque, le contenu dramatique du film. L'âpreté de la mise en scène et la brutalité latente, parfois épidermique, des rapports ne sont pas sans rappeler le cinéma de Maurice Pialat. Mais, quoique convaincu par l'authenticité des personnages, je n'ai pas été véritablement touché par le sujet, la sensibilité et la sincérité de l'autrice, par cette admirable osmose entre une mère et ses enfants. Le public féminin y sera sans doute moins indifférent.
Premier long-métrage de Sandrine Veysset, Y aura t’il de la neige à Noël ? connut un succès critique et public surprise à sa sortie en 1996 (Prix Louis Delluc, César de la meilleure première œuvre, près de 800000 entrées en salle). La réalisatrice nous plongeait alors au cœur d’une ferme du sud de la France, où une femme aimante tentait bon gré mal gré de rendre la vie plus belle à ses sept enfants. Tourné au fil des saisons, depuis l’été jusqu’à l’hiver, ce film débute dans une atmosphère d’apparent bonheur, évoquant une ambiance communautaire et néo-hippie, avant d’évoluer spoiler: vers des séquences de plus en plus oppressantes, alors que rode la figure d’un père de famille égoïste, douteux et violent. Vu d’aujourd’hui, cette œuvre originale et intéressante nous interpelle par la mise en avant de thématiques très actuelles, telles que spoiler: la masculinité toxique ou le poison de l’inceste.
Le degré de servitude d'une femme belle forte mais totalement dépendante de son mari. Ce film m'a beaucoup ému. La condition féminine des femmes de la campagne , la dureté de la vie, l'amour pour ses enfants...... Les conditions de vie me rappellent celles des années 70 dans la région du Lot et Garonne. Ce n'est pas un grand film mais on est touchée par la pugnacité de cette famille laissée à l'abandon par ce père autoritaire et machiste.
Film touchant, avec de super passages d'émotions. C'est pas forcément évident dès le début mais ça va que en s'améliorant une fois arrivé au bout du métrage.
Dans une exploitation agricole de la Drôme, l’amour d’une mère coincée dans une situation difficile avec ses sept enfants. Film original avec une forte montée de la tension dramatique pas loin de l’insoutenable. Le scénario d’une grande violence sous-tendue alterne scènes familiales touchantes et tensions insupportables dans une mise en scène à la fois réaliste, originale et poétique. Les portraits psychologiques des personnages sont précis et la fin, couronnée par un « Tombe la neige » d’Adamo bienvenu, est crédible et bouleversante. Une œuvre d’auteur à voir absolument.
4 480 abonnés
18 103 critiques
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2,0
Publiée le 24 février 2021
Y'aura t'il de la neige à Noël? est un film presque irrémédiablement ennuyeux. Il n'est pas divertissant et il n'est pas innovant. Ce n'est pas du grand art et il est simplement disons digne. Mais à mon avis cela ne vaut pas la peine d'investir deux heures de votre vie pour le voir. Cela vous endormira-t-il peut être car il a fait tous pour ca en tous cas. Quand a savoir s'il y aura de la neige à Noël je ne le sais toujours pas...
« Y’aura-t-il de la neige à Noël ? » (1996) est le premier long-métrage de Sandrine Veysset. La mère (Dominique Reymond) au sortir de l’orphelinat est tombée amoureuse du père (Daniel Duval), en fait un homme marié vivant à Cavaillon. La mère adore ses 7 enfants – qu’elle a eu selon un rêve prémonitoire à l’âge de 16 ans - et ses enfants le lui rendent bien. Ils sont tous exploités dans l’entreprise de maraîchage du père qui est autoritaire et très dur tant avec sa maitresse qu’avec ses enfants, y compris ses 2 fils légitimes qui travaillent également dans cette exploitation agricole. La mère et ses enfants vivent dans une masure mal isolée, froide et sans confort sanitaire… mais elle ne peut que « subir » son sort pour élever ses enfants tous ensemble. Un incident entre le père et la fille ainée et l’interdiction d’utiliser le bois du père pour chauffer cette masure font faire prendre conscience à cette « mère courage » de son sort. Le soir de Noël après avoir dépensé toute sa paie pour acheter des jouets pour ses enfants et après un réveillon au mousseux, elle … mais la neige va tomber et pour la première fois en verra cette mère sourire devant les jeux de ses enfants sous la neige et la chanson d’Adamo « Tombe la neige » (1976) C’est un film social sans misérabilisme qui n’est pas sans évoquer les films des frères Dardenne même si l’analyse psychologique des personnages manque un peu de finesse. Les plans sur les travaux agricoles sont peut-être un peu longs mais ils montrent bien la tyrannie imposée par le père. C’est un film qui respire l'amour et l'humanité, et qui a reçu un César et le prix Louis Delluc.
Le décor est planté avec célérité, si bien qu'il faut plutôt être vif d'esprit pour ne pas perdre le fil au début. Un couple et leurs sept enfants travaillent à la ferme, mais leur père autoritaire chasse l'harmonie familiale. Très bien. L'histoire avance, rebondit de façon fort intéressante sur des thèmes sans trop d'originalité comme l'école et l'enfance, et les petits acteurs ne sont pas en reste pour abattre leur part de labeur. L'histoire avance donc et se dirige sur...ah bah, rien, en fait. D'une façon assez déplorable, l'intrigue riche et plaisante qui s'était construite et qui pouvait déboucher sur à peu près n'importe quoi (les possibilités étaient vraiment rendues larges) n'est pas exploitée car la réalisatrice a fait le choix de ne pas faire de conclusion. Respectable puisque le tout est réussi, mais plutôt étrange.
Magnifique de justesse et d'émotion. Un film qui respire l'amour et l'humanité. Un César et le prix Louis Delluc amplement mérités pour Sandrine Veysset et les interprètes de ce film, tous absolument parfaits.
Un très beau portrait de femme et une chronique rurale comme en en voit si rarement dans le cinéma français, mêlant avec grâce âpreté (l’oppression du mâle dominant, la dureté des conditions de vie) et enchantement (le côté eden perdu de cette communauté d’enfants, le retour à la nature). La dernière partie devient vraiment poignante et, avec le geste ultime de la mère, atteint une forte intensité dramatique. C’est là le grand talent de Sandrine Veysset : faire d’une chronique sociale une élégie aux accents de tragédie classique. Un film à la fois infiniment gracieux dans sa description du monde de l’enfance et dans son rapport à la nature et très puissant dans son évocation des pulsions humaines.
alors ne pas faire dans le foulée celui-ci, dancer in the dark et au revoir les enfants ou le vieux fusil, ça couterait cher en mouchoirs, cela dit , excellent film ....
Sandrine Veysset, bien aidée par d'excellents acteurs (Dominique Reymond, Daniel Duval et tous les enfants) réalise un film vibrant de chaleur humaine, d'amour, de désespoir et de révolte combative. Elle pose une caméra discrète au plus près de ses personnages pour capter tous les événements d'une intimité familiale, drames et bonheurs. Se dégagent une dignité et une émotion formidables. Avec de petits riens, basculant doucement du réalisme pur au réalisme poétique, la réalisatrice fait jaillir des moments de grâce dans un contexte rude. Pas de misérabilisme mais un ton juste, un regard authentique sur la vie à la campagne et les travaux agricoles. C'est aussi un magnifique portrait de femme, qui prend la forme d'un hymne pudique à l'amour maternel. Mère Courage et Dame Nature, unies par la symbolique de l'eau et les battements d'un même coeur. La scène finale, ponctuée par une chanson d'Adamo, est superbe.