On a beau aimer ses 7 enfants mais quand on doit travailler toute seule à la ferme, quand on est blessée par l attitude du mari volage et sans scrupule il y a des moments où l on a envie de baisser les bras. Mais justement les enfants sont là et ce sont eux par leur tendresse qui vont aider leur mère à se relever et reprendre courage. Film beaucoup trop discret à la télé et sur le câble. Heureusement que les médiathèques sont là.
« Y’aura-t-il de la neige à Noël ? » (1996) est le premier long-métrage de Sandrine Veysset. La mère (Dominique Reymond) au sortir de l’orphelinat est tombée amoureuse du père (Daniel Duval), en fait un homme marié vivant à Cavaillon. La mère adore ses 7 enfants – qu’elle a eu selon un rêve prémonitoire à l’âge de 16 ans - et ses enfants le lui rendent bien. Ils sont tous exploités dans l’entreprise de maraîchage du père qui est autoritaire et très dur tant avec sa maitresse qu’avec ses enfants, y compris ses 2 fils légitimes qui travaillent également dans cette exploitation agricole. La mère et ses enfants vivent dans une masure mal isolée, froide et sans confort sanitaire… mais elle ne peut que « subir » son sort pour élever ses enfants tous ensemble. Un incident entre le père et la fille ainée et l’interdiction d’utiliser le bois du père pour chauffer cette masure font faire prendre conscience à cette « mère courage » de son sort. Le soir de Noël après avoir dépensé toute sa paie pour acheter des jouets pour ses enfants et après un réveillon au mousseux, elle … mais la neige va tomber et pour la première fois en verra cette mère sourire devant les jeux de ses enfants sous la neige et la chanson d’Adamo « Tombe la neige » (1976) C’est un film social sans misérabilisme qui n’est pas sans évoquer les films des frères Dardenne même si l’analyse psychologique des personnages manque un peu de finesse. Les plans sur les travaux agricoles sont peut-être un peu longs mais ils montrent bien la tyrannie imposée par le père. C’est un film qui respire l'amour et l'humanité, et qui a reçu un César et le prix Louis Delluc.
4 étoiles faute de pouvoir en mettre une de plus. Un film grandiose qui surprend par une certaine lenteur. Mais la vie d'une agricultrice est dévoilée heure par heure, jour par jour, avec sa pénibilité, son désespoir. La situation de cette femme n'a rien d'anodin, en France avant la réforme des lois sur la famille, les familles recomposées dans la "honte" comme le montre la réalisatrice n'était pas rare, il faut avoir vécu dans les conditions décrites dans le film pour comprendre le scénario, le froid qui gèle les pierres, le bois qu'on compte parce qu'on le vend, les sous qu'on grapille et les enfants comme s'ils étaient des cailloux qu'on sème sur fond de tyrannie domestique. Un immense film que je découvre enfin.
Magnifique de justesse et d'émotion. Un film qui respire l'amour et l'humanité. Un César et le prix Louis Delluc amplement mérités pour Sandrine Veysset et les interprètes de ce film, tous absolument parfaits.
Un très beau portrait de femme et une chronique rurale comme en en voit si rarement dans le cinéma français, mêlant avec grâce âpreté (l’oppression du mâle dominant, la dureté des conditions de vie) et enchantement (le côté eden perdu de cette communauté d’enfants, le retour à la nature). La dernière partie devient vraiment poignante et, avec le geste ultime de la mère, atteint une forte intensité dramatique. C’est là le grand talent de Sandrine Veysset : faire d’une chronique sociale une élégie aux accents de tragédie classique. Un film à la fois infiniment gracieux dans sa description du monde de l’enfance et dans son rapport à la nature et très puissant dans son évocation des pulsions humaines.
Sandrine Veysset, bien aidée par d'excellents acteurs (Dominique Reymond, Daniel Duval et tous les enfants) réalise un film vibrant de chaleur humaine, d'amour, de désespoir et de révolte combative. Elle pose une caméra discrète au plus près de ses personnages pour capter tous les événements d'une intimité familiale, drames et bonheurs. Se dégagent une dignité et une émotion formidables. Avec de petits riens, basculant doucement du réalisme pur au réalisme poétique, la réalisatrice fait jaillir des moments de grâce dans un contexte rude. Pas de misérabilisme mais un ton juste, un regard authentique sur la vie à la campagne et les travaux agricoles. C'est aussi un magnifique portrait de femme, qui prend la forme d'un hymne pudique à l'amour maternel. Mère Courage et Dame Nature, unies par la symbolique de l'eau et les battements d'un même coeur. La scène finale, ponctuée par une chanson d'Adamo, est superbe.
alors ne pas faire dans le foulée celui-ci, dancer in the dark et au revoir les enfants ou le vieux fusil, ça couterait cher en mouchoirs, cela dit , excellent film ....
Le décor est planté avec célérité, si bien qu'il faut plutôt être vif d'esprit pour ne pas perdre le fil au début. Un couple et leurs sept enfants travaillent à la ferme, mais leur père autoritaire chasse l'harmonie familiale. Très bien. L'histoire avance, rebondit de façon fort intéressante sur des thèmes sans trop d'originalité comme l'école et l'enfance, et les petits acteurs ne sont pas en reste pour abattre leur part de labeur. L'histoire avance donc et se dirige sur...ah bah, rien, en fait. D'une façon assez déplorable, l'intrigue riche et plaisante qui s'était construite et qui pouvait déboucher sur à peu près n'importe quoi (les possibilités étaient vraiment rendues larges) n'est pas exploitée car la réalisatrice a fait le choix de ne pas faire de conclusion. Respectable puisque le tout est réussi, mais plutôt étrange.
Un merveilleux film plein de finesse et d'humanité. Une actrice principale incroyable de vérité et de crédibilité. Je reste encore bouleversée à chaque fois que j'essaye de raconter ce film.
Alors ça sert à ça aussi le cinéma? Tant mieux! Quelle merveille! Les femmes et les enfants d'abord! Les hommes sont des beaufs! Simpliste mais tellement vrai! Acteurs et direction d'acteur époustouflant(e)s. La terre et les légumes, eux aussi jouent bien (sic!). Oui, il y a un scénario et il est fort. Un grand cri d'amour et d'humanité. Soudain, on a tous envie d'avoir 7 enfants à la maison. La scènes du réveillon, à la fin, est d'anthologie. 3 et pas 4 étoiles car il manque un peu "d'arts additionnels" : il n'y a pas de musique, les plans ne sont pas forcément esthétiques, etc; Oui, oui je sais, c'est un parti pris de la part de la réalisatrice mais le cinéma complet s'adresse à tous les sens.
Dans une exploitation agricole de la Drôme, l’amour d’une mère coincée dans une situation difficile avec ses sept enfants. Film original avec une forte montée de la tension dramatique pas loin de l’insoutenable. Le scénario d’une grande violence sous-tendue alterne scènes familiales touchantes et tensions insupportables dans une mise en scène à la fois réaliste, originale et poétique. Les portraits psychologiques des personnages sont précis et la fin, couronnée par un « Tombe la neige » d’Adamo bienvenu, est crédible et bouleversante. Une œuvre d’auteur à voir absolument.