«Kidzu ritan» (Japon, 1996) de Takeshi Kitano conte l'histoire de deux jeunes «délinquants» qui s'amusent à racketter leurs camarades, etc... Jusqu'à ce qu'un jour ils tombent sur plus fort qu'eux. De cette incident va naître leur désir de grandir, de devenir quelqu'un. En réalité, le film parle de l'histoire de 5 jeunes japonais qui vont plus ou moins réussir. Le pessimisme de Kitano achèvera le film sur un cercle bouclé désespérant mais non sans humour. Les deux protagonistes principaux vont faire de la boxe, l'un y réussira, tandis que l'autre ne trouvera comme échappatoire que de devenir un yakuza. Kitano, grand cinéaste, maître de l'image prouve une fois de plus qu'il est aussi et surtout un excellent monteur, un véritable maître de l'art du montage. Il joue sur les sons, confère à «Kidzu ritan» une narration qui fait confiance à la compréhension du spectateur. Bref, le film excelle autant par son montage que par sa réelle originalité. En effet, hormis «Hana-bi», «Dolls» et «Zatôichi», les films de Kitano ( et la musique de Joe Hisaishi ) ont plus ou moins la même valeur scénographique. Ainsi «Kidzu ritan» réussit à se renouveler. Cependant, ce film est peut-être le moins bon de Kitano, mais en vue de la filmographie excellente du cinéaste, cela ne signifie pas grand chose. Finalement, le film décrit la vie de la jeunesse dans les années 80, une jeunesse nippone en proie à la recherche d'identité, à la violence qui lui est offerte. Et ce qui est de fort dans le film, c'est qu'il trouve encore aujourd'hui son actualité. «Kidzu ritan» aurait très bien pu être tourné de nos jours. En conclusion, le film aborde les thèmes aimés par Kitano, ceux de la violence, du défi personnel et du rapport des yakuzas avec la société. Bref, «Kidzu ritan» est un film social, profondément même mais qui n'échappe jamais à son auteur puisque le film est parsemé de l'humour potache si propre à «Beat» Takeshi.