Kids Return est le sixième film du maitre. Mais avant de parler du film en lui même, parlons de son histoire, ou plutôt de celle de son réalisateur. En effet, KITANO vient de réaliser Getting Any? lorsque, dans la nuit du 2 août 1994, survient un terrible incident. Ivre, Takeshi a un grave accident de moto alors qu'il sort d'une soirée. Transporté d'urgence à l'hôpital, et après 10 jours de coma, il reprendra connaissance avec son côté droit paralysé partiellement. Pendant les 4 mois de rééducation et d'isolement, le maître se révèle, ouvre les yeux sur la vie, sur sa vie et admire ce nouveau monde qui s'offre à lui: la transfiguration. L'artiste écrit alors un scénario, celui de Kids Return, radicalement différent de ces habituels. Loin de la mer, loin de la mort (physique du moins), loin de KITANO? Le film retranscrit l'histoire de deux adolescents, Masaru et Shinji. Jeunes désoeuvrés que l'école n'intéresse plus, délinquants par goût et facilité, ils vont de moqueries en rackets, et s'acharnent sur les plus faibles qu'eux. Mais un jour, Masaru perd un combat. Blessé au plus profond de son égo, il se met à apprendre la boxe. Inséparables, Masaru entraîne Shinji dans son sillon et ce pour son plus grand malheur. En effet, peu talentueux, Masaru est obligé de s'effacer devant Shinji qui montre de belles prédispositions pour ce noble art. Dépité, Masaru arrête le sport et entre au service de yakusas. Ainsi, les chemins de ces deux compères se séparent pour inéluctablement se retrouver, après plusieurs péripéties. Et lorsque Masaru demande, dans le scène finale, à Shinji: "Tu crois que c'est fini pour nous?" et que Shinji lui répond "Non, cela ne fait que commencer", on se demande s'il s'agit enfin d'une conclusion optimiste. Ce film est, une fois n'est pas coutume, plus une analyse sociale qu'un film de genre. Fait très rare chez KITANO, ce dernier est ponctué de nombreux dialogues. A la fin, le spectateur peut choisir sa morale: joie ou peine. Quelle est la votre?