Après avoir rencontré douze punks et participé à des concerts clandestins avec eux dans le Budapest de la fin des années 1980, partageant ainsi une page de leur vie, la cinéaste est revenue sur les lieux de son enquête 20 ans plus tard pour retrouver ceux qui avaient témoigné à l'époque. Après la chute du communisme, le mouvement s'est alors divisé : "ils avaient tous désiré la chute de l’ancien système mais leurs attentes politiques se sont avérées très contradictoires", explique-t-elle. C'est cette soudaine dissonance qui a suscité l'intérêt de Lucile Chaufour, qui cherche, à travers ces témoignages, à montrer les mutations profondes qu'a subi la société hongroise avec l'arrivée du capitalisme, ainsi que le mélange de nostalgie et de détestation dont témoignent les Hongrois à l'égard du communisme.
La documentariste Lucile Chaufour raconte que l'idée de son projet lui est venue à la fin des années 1980, en pleine période communiste, alors qu'elle était en voyage à Moscou : après avoir entendu parler de l'importance non négligeable du mouvement punk qui prenait de l'ampleur en Hongrie, elle y a vu une forme évidente de contestation politique et a voulu aller à la rencontre de ces jeunes "rebelles", que la police persécutait avec acharnement.
Afin de monter son projet, Lucile Chaufour a pu bénéficier du soutien de cinémas 93, de Scam (Société Civile des Auteurs de Multimédia) et de sa bourse "Brouillon d'un rêve". Attribuée par un jury, cette dernière permet à différents auteurs de projets multimédias de financer leurs travaux.
QSS, Kretens, GPG..., ce sont de grands noms de la scène punk hongroise qui tiennent les manettes de la bande originale de East Punk Memories.
East Punk Memories s'est vu décerner le Prix des Jeunes à l'issue du festival Cinéma du réel en 2012. Le film a également obtenu le Prix des Jeunes au Festival Cinéma du Réel 2012 et a été présenté au Festival Indie Lisboa 2012, au This Human World Film Festival Wien 2012 et au Festival de Films de Femmes 2013.
En plus de la réalisation et de l'écriture de East Punk Memories, Lucile Chaufour s'est chargée en personne du montage et de la direction photographique.
En 2004, Lucile Chaufour mettait en scène des rockeurs désabusés dans Violent Days. Avec East Punk Memories, la réalisatrice reste dans le thème musical, s'attachant cette fois à la musique et au mouvement punk.
D'abord prévue le 20 Août 2014, la sortie du film a finalement été repoussée au mois de novembre de la même année.