Tout comme le cinéphile Hastur64, c’est sans réel enthousiasme que je me suis mis devant ce film d’animation. Comme me disait ma fille, voir un truc sur la préhistoire… et pourtant elle a adoré "L’âge de glace", tout comme moi. Cette fois, pas question de horde sauvage éclectique représentant des animaux disparus, mais bel et bien une famille de… de… d’hommes des cavernes. Devant de tels personnages, la première chose qui m’a frappé est l’absence de système pileux, excepté une barbe naissante chez le père Croods. Quoiqu’il en soit, pas de touffe sous les aisselles, y compris chez le plus viril d’entre eux. L’invité de la famille, enfin si je puis dire, nommé Guy, affublé de son génial paresseux, a un physique de chippendale, un peu freluquet certes, mais en tout cas sans le moindre poil sur le torse. De quoi faire chavirer le cœur de la fille Croods, Eep, seulement habillée d’une tunique moulante à dos nu et très courte, façon pin-up. Quant à la dentition, elle est étonnamment propre et sans défaut majeur, si ce n’est celui en rapport avec l’âge. Pourtant l’hygiène est évoquée, par le biais de… ben je vous laisse découvrir le nettoyage à sec. Ensuite, j’ai constaté que "Les Croods" lorgne terriblement du côté de "L’âge de glace" : la découverte d’un nouveau monde souterrain (rappelant "L’âge de glace 3 : le temps des dinosaures") avec Guy qui prend les rênes des aventures qui se profilent, la fin d’un monde (qui évoque "L’âge de glace 4 : la dérive des continents"). Sans compter que lorsqu’ils sont au pied de leur long périple, les Croods se font une descente impromptue dans les galeries rocailleuses dans le même genre que la belle glissade dans les galeries glaciaires dans "L’âge de glace" (1 ou 2 ?). Je déplore donc ce petit manque de créativité, mais les scénaristes ont su exploiter les idées piquées à leur avantage. L’humour est accessible aux plus jeunes, comme cet éternel conseil comme quoi "on ne joue pas avec le feu". Le rythme est excellent, la qualité de l’animation est irréprochable, les couleurs sont chatoyantes, l’attitude des personnages est bien rendue, et visuellement, je reconnais que c’est un pur régal. "Les Croods" est donc un long métrage destiné à la famille, concept qui est le maître mot de cette œuvre, habitée de quelques répliques truculentes. Appeler un calin "un calin" "parce que ça rime avec machin"… il fallait y penser. Mais de là à se laisser aller à des évocations plus modernes, comme l’évocation de l’existence d’une cervelle, véritable boîte à idées, je ne suis pas sûr que ce fusse ce qui préoccupait la population d’alors. D'autant plus que cela a donné suite à toute une liste de créations modernes que je vous laisse le soin de découvrir. Vous me direz, ce n’est qu’un dessin animé et vous avez raison, et au moins, c’est accessible aux plus jeunes d’entre nous, évitant l’aspect pompeux d’une véritable leçon sur la Préhistoire. Au final, l’histoire est très sympa, sortant des sentiers battus malgré quelques similitudes, et se déroule sans temps morts, faisant de cette nouvelle œuvre des studios Dreamworks un bon divertissement.