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ffred
1 695 abonnés
4 019 critiques
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5,0
Publiée le 4 septembre 2009
...Le scénario est une merveille de simplicité et de complexité à la fois. Ou comment faire passer quelque chose d'aussi simple qu'une passion amoureuse dans une situation ambiante aussi compliquée. La mise en scène est, elle, toute simple, sans esbroufe ni fioritures, elle s'efface devant les personnages, pour nous laisser suivre leur cheminement, sans jugement, tout simplement à côté et avec eux. D'entrée on se prend d'affection pour les deux protagonistes et on s'y attache en redoutant à chaque minute qui passe une inéluctable fin tragique, car elle ne peut être qu'ainsi. Les deux interprètes sont absolument parfaits. Ran Danker en jeune étudiant fougueux et Zohar Strauss en bon père de famille et son regard extraordinaire faisant passer tant de choses, incarnent à merveille ces deux hommes. Il nous font passer avec talent leurs joies et leurs peines et tous ces tiraillements qui les assaillent. Très beau travail d'interprétation de leurs parts et de direction d'acteur du metteur en scène. Un film magnifique, bouleversant plaidoyer contre toutes les intolérances. C'est fait avec tact et intelligence, subtilité et simplicité. Troublante, désespérée et tragique, une très belle et impossible histoire d'amour comme on en voit peu. Un film sensible, à fleur de peau, qui reste gravé dans la tête longtemps encore après l'avoir vu... LE film à voir en ce moment...
Qu'il était pourtant casse-gueule ce "Tu n'aimeras point"! Mais très rapidement, Haim Tabakman sait nous rassurer sur ces intentions et c'est finalement l'une des plus belles histoires d'amour de cette année 2009 qui nous est offerte. Sobre, magnifiquement réalisé et pouvant aussi bien s'appuyer sur une très belle musique qu'une sensibilité à fleur de peau, le film évite au final magnifiquement le ridicule qui le guettait pour au contraire nous bouleverser à plus d'une reprise. De plus, la manière de réprésenter cette communauté Juive évite toute caricature, nous laissant ainsi une impression durable de véridique et de sincérité dans la démarche du réalisateur. Dommage alors que le rythme se fasse il est parfois un peu lancinant, mais cela n'enlève finalement en rien à la force de cette oeuvre austère et remarquable, assurément un immanquable de cette année cinématographique. Déchirant.
Aaron est un des piliers de sa communauté dans un quartier haredi de Jérusalem : 40 ans, venant de reprendre la boucherie de son père récemment décédé, marié bien sûr - un mariage arrangé, selon la tradition (l'histoire parallèle de Sarah et d'Israël nous le rappelle) - et père de 4 jeunes garçons, il passe l'essentiel de sa vie entre travail et études talmudiques. Ezri, 22 ans, en manque total de repères, surgit dans le quartier ultra-religieux, apparemment à la recherche d'une bonne yechivah. Un jour de pluie, il se réfugie dans la boucherie - il n'a en fait nulle part où aller - et Aaron a besoin d'un apprenti... Le boucher prend brusquement conscience de son enfermement (social, familial, religieux..) et il va s'ouvrir à la vie en aimant sans doute pour la première fois. Le problème étant que l'objet de son attachement est un homme ! La liaison dans laquelle il s'installe avec moins en moins de prudence ( les placards s'en font l'écho dans les rues - avec une redoutable hypocrisie d'ailleurs, car l'homosexualité étant proprement innommable pour ces juifs orthodoxes, l'infamie dont on accuse Aaron sur ces affiches, son "impureté", est de vendre de la viande non-casher !) est donc doublement condamnable - le voilà adultère et surtout sodomite. Saura-t-il faire les choix qui s'imposent ? Voilà un film dont le sujet est vraiment intéressant, car au-delà de l'anecdote sur la romance interdite entre Aaron et Ezri, c'est le fondamentalisme, et ses excès, qui est sur la sellette. Haim Tabakman a choisi une mise en scène très épurée pour cette première réalisation : il y a donc un style, mais aussi une tendance à l'emphase - j'ai lu quelque part que le cinéaste donne l'impression de se regarder filmer, et cela me paraît justement observé : pas assez d'émotion. Sur un sujet globalement voisin (les dérives du religieux) - mais très différent quant à l'histoire-même - "My Father my Lord", un autre film israélien récent était bien plus fort, qui provoquait l'empathie.
Pour vivre heureux, vivons casher ? Désolé, Tu n'aimeras point, premier film de Haim Tabakman, n'incite pas vraiment à la galéjade. A première vue austère, il contient pourtant en son sein une violence, une détresse et un degré d'intolérance inouïs. L'histoire serait banale si elle ne se passait pas dans les milieux ultra orthodoxes de Jérusalem. On y vit selon des règles bien précises, la pureté a un prix très élevé. L'intelligence du cinéaste est de ne pas attaquer aveuglement cette communauté. La triste douceur de sa mise en scène, étonne. Et le récit parvient aussi bien à faire sentir le désir entre deux hommes que la gêne, puis la montée de l'opprobre de leur environnement. Subtil, également, le rôle de l'épouse trompée, filmée dans une lumière chaude à la manière d'un peintre flamand. Pour l'espèce de grâce qui se dégage de sa mise en scène, on peut penser à Lumière silencieuse, le film (exigeant) de Carlos Reygadas. Cette première oeuvre, parfois languissante malgré tout, ne dépare pas dans le brillant paysage cinématographique israélien d'aujourd'hui.
Belle interprétation épurée cherchant à ancrer la dureté de l'orthodoxie. que de contradiction, quel renfermement quand on sait ce que le peuple juif a vécu. Les acteurs sont d'une sobriété à couper le souffle. Film original sur un sujet trop souvent traité avec trop de moquerie et d'extravagances et de superficialité avec trop de connotations sexuelles. Bravo, je ne comprends pas comment ce film n'a pas eu plus de récompenses, ah pas facile la religion !
Bien que, dans certains pays, les choses se soient arrangées, ce n'est sûrement pas toujours facile de vivre sa vie affective lorsqu'on est homosexuel. Alors, quand on est membre d'une communauté juive ultra-orthodoxe de Jérusalem, vous imaginez la galère. Avec beaucoup de pudeur, sans aucun désir de choquer pour le plaisir de choquer, Haim Tabakman, dont c'est le premier film, nous montre comment Aaron, un homme marié, père de famille, commerçant très respecté dans sa communauté, se prend de passion pour Ezri, son nouvel employé. Bien entendu, cet événement va déclencher la foudre. Présenté à Cannes 2009 dans la sélection Un Certain Regard, on se demande pourquoi ce film, largement supérieur à presque tous les films de la sélection Officielle, n'a pas fait partie de celle-ci.
Un long métrage somme toute assez commun, guère stimulant pour l'âme et la matière grise. Tu n'aimeras point bénéficiait pourtant d'un sujet passionnant et pour le moins délicat : l'appréhension de l'homosexualité par les juifs orthodoxes... Malheureusement, le réalisateur ne parvient que trop rarement à conjuguer l'audace de son scénario à celle d'une véritable esthétique. Certes le cadre et la lumière sont soignés, mais c'est définitivement trop sage et trop ténu pour convaincre réellement. Par ailleurs, le manque d'implication émotionnelle de l'auteur pour son film rend l'ensemble proprement fade, et donc ennuyant. Seul le dénouement procure un semblant de tristesse, parce qu'il consiste au retour du protagoniste vers quelque chose d'essentiel : abandonné de tous, dans la limpidité d'une source édénique, Aaron se résigne à l'immersion pathétique et fatale. Là enfin, la forme fait corps avec le fond... mais c'est tout de même un peu maigre pour 90 minutes ! Bref, c'est à peine correct, surtout quand on attend du cinéma qu'il vous retourne...
"Tu n'aimeras point" fable poétique sur fond de religion peut être un pamphlet contre les religions. Ici, la religion dépeinte est celle juive orthodoxe mais toutes les religions ont le même rapport avec l'homosexualité. Les homosexuels étant considéré comme des parias et devant se cacher ou fuir. Le sujet est traité de façon très pudique mais les réactions des autres sont vives. Le mal être et le bonheur de ses deux hommes est très bien décrit et montré. Cette homosexualité n'est jamais nommée et c'est tout a fait normal puisque dans la religion orthodoxe, elle n'existe pas. La dernière scène à la source est superbe. Un beau film désenchanté qui ne sera vu malheureusement que par une minorité. La religion a, en tout cas, encore beaucoup de progrès a faire.
C'est beau, c'est simple, c'est touchant. Point d'effet larmoyant exagéré façon gros mélo pour raconter cette histoire de doute, de désir, de regrets dans un univers religieux intolérant. Intéressant et épatant.
Ce film d'une tendresse surprenante met magnifiquement en scène les doutes d’un homme accordant plus d'importance aux dogmes religieux qu'à ses sentiments, qu'il considèrera même comme une "démence" puisque ceux-ci ne sont pas reconnus par les bases de sa foi israélite. En plus de nous émouvoir, ce long-métrage nous permet une réflexion pleine d’intensité sur les amours interdits au sein d'une communauté orthodoxe repliée sur elle-même.
Jerusalem, le poids de toute une communauté religieuse face à l'amour entre deux hommes : c'est tout l'enjeu qui nous est raconté. Un récit au ralenti, des scènes parfois inutiles ou qui s'éternisent, des personnages tristes, une manière de filmer basique... un résultat bien pâle qui n'émeut pas.