Après avoir signé deux premiers opus ayant engrangé de colossales recettes au box-office, Michael Bay la bête noire des cinéphiles, rempile (logiquement) derrière la caméra pour une nouvelle aventure de ses machines titanesques favorites. Forcément, le cinéaste s'est une fois encore attiré les foudres de la sphère cinéphilique qui l'accuse d'outrager le 7e Art. Mais qui du réalisateur ou de ses détracteurs est finalement dans l'incompréhension ? La question est légitime tant le succès magistral de la franchise contraste avec les ressentis incisifs de l'univers si restreint de la critique. Que l'on se rassure, cette "élite intellectuelle auto-proclamée" n'a sûrement toujours pas assimilé le phénomène Transformers car ce troisième volet, en plus de redorer le blason de la saga après un deuxième long-métrage harassant et décevant, se révèle être le plus abouti de la trilogie. Fantasme rétinien garanti.
Vous l'aurez bien compris, cette nouvelle aventure de nos robots favoris est dans la même lignée que les précédentes : un cocktail explosif d'action, spectacle pyrotechnique démentiel et tôles froissées, sauf que cette-fois-ci, le scénario est davantage raffiné et les effets spéciaux plus divins que jamais. Qu'on se le dise de suite, effectivement l'humour est au raz des pâquerettes (quoique parfois la dimension béotienne reste la plus drôle), l'héroïsme à la sauce Hollywoodienne est dégoulinant, la crédibilité n'est pas le point fort (dès le speech on l'a compris : deux adolescents, plus précieux que toute l'armée des Etats-Unis, indispensables à la survie de la Terre), et la pimbêche de service est à la fois aussi utile que le "H" de "Hawaï" et expressive que ses lèvres botoxées (on en viendrait presque à regretter Megan Fox c'est dire). Mais cette niaiserie stéréotypée (qui nous décroche parfois de francs rire) surfant sur les clichés sociétaux et totalement assumée de la part de Bay n'est que le background du film. L'âme de ce nouvel opus, comme tout Transformers qui se respecte, réside dans son visuel mirifique et son ballet d'effets spéciaux format XXL ultra-léchés. Si certains n'ont pas encore compris le phénomène Michael Bay, lui en revanche a parfaitement assimilé l'attrait puissant de nombreux amoureux du cinéma pour les blockbusters démesurés. D'épisode en épisode, le cinéaste repousse les limites du spectacle pyrotechnique et livre ici un visuel ébouriffant quasi inégalable dont lui seul a la recette.
Côté casting, si on omet la pécore botoxée d'une platitude sans nom, les acteurs sont globalement convaincants, sans être transcendants, et s'investissent dans leur rôle, de Shia LaBeouf en parfait adolescent hyperactif à Patrick Dempsey en businessman pédant, en passant par John Turtutto toujours aussi impeccable dans son personnage d'ex-agent du Secteur Sept ultra-excité par le phénomène extra-terrestre. A noter que John Malkovich, malgré sa modeste apparition, est savoureux en "horrible boss". La bande originale, quant à elle, est toujours marquée de tons épiques et offre de puissantes mélodies parfaitement accordées aux batailles monumentales de tôles froissées. Techniquement, le réalisateur prouve l'étendue de son talent dans l'univers des blockbusters à travers une mise en scène fluide et enchanteresse, renforcée par une photographie raffinée, exhibant avec une lisibilité incroyablement jouissive les combats des mastodontes robotisés.
Michael Bay a parfaitement saisi l'essence des comics originels, à savoir le divertissement pur, et laisse libre cours à l'imagination du grand enfant qu'il est, réveillant l'âme de bambin qui sommeille en nous.. Il livre avec ce troisième volet un spectacle décomplexé, ébouriffant, visuellement divin (près de 2h en cumulé), surfant sur une vague d'humour béotien assumé mais savoureux, et n'hésite pas à mettre sur le devant de la scène ses titans robotisés en images de synthèse favoris. Vous aimez les blockbusters sans prise de tête où il vous suffit de débrancher votre cerveau et profiter d'un moment de détente format XXL ? Ne cherchez plus, Transformers 3 est fait pour vous. Plaisir de bambin quand tu nous tiens.
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