Dernier-né d’une franchise pour le moins lucrative, Transformers : Dark of the Moon est aussi l’un des plus grand succès internationaux en termes de recettes, aussi l’on comprend aisément que Michael Bay ne lâche pas de sitôt sa poule aux œufs d’or ; et une fois de plus, un budget colossal accompagnait ce troisième volet dédié aux sympathoches Transformers, augurant un fracas d’explosions visuellement renversantes. Mais là n’était pas le point le plus important, car si les deux premiers opus constituaient d’honnêtes divertissements privilégiant la forme au fond, j’attendais pour ma part de ce dernier d’être un minimum innovant, histoire de ne pas livrer un énième copier-coller faisant sombrer inéluctablement la saga dans les abimes de la facilité (et du ridicule). Un espoir bien maigre toutefois, et les deux visionnages du présent-film (la vq avait eu d’abord raison de moi) ont finalement confirmé ce pressentiment : Dark of the Moon est mauvais, ou tout du moins trop peu intéressant, quoique différent de ses ainés mais foireux dans son genre. Bien entendu, rien à redire côté effets spéciaux, ou presque : le long-métrage en impose sur ce plan, et bien que l’on pourrait reprocher un certain manque de créativité (et des pseudos-ralentis agaçants), rien de surprenant venant de Bay, le maitre attitré du blockbuster visuellement tonitruant sans grande élégance. Autrement, on note une évolution dans le ton donné à ce Transformers 3 : il semble en effet que l’humour bien souvent présent dans les précédents laisse ici la place à une ambiance résolument plus sombre, les tenants et aboutissants du film lorgnant alors du côté d’une lutte pour la survie de l’humanité, notamment au gré de séquences rappelant certaines références du genre… malheureusement, n’est pas Spielberg qui veut, et Bay se retrouve alors le cul entre deux chaises, car l’univers des Transformers ne se prête aucunement à un tel climat. Bref, la prétendue tension que cherche à nous servir Dark of the Moon fait l’effet d’un pétard mouillé, et ce n’est pas l’intrigue certes un minimum recherchée, mais bourrée d’incohérences flagrantes, qui parviendra à relever la barre ! Le scénario a d’ailleurs cette particularité de proposer un contenu à première vue intéressant, mais finalement sabordé par de multiples points : on a évoqué les problèmes de cohérence, et on peut y ajouter un rythme sans temps morts soulignant la maigreur véritable de l’intrigue, trop peu pourvue en rebondissements tangibles (si ce n’est celui de Sentinel Prime), conduisant alors à un ensemble pas captivant pour un sous. Franchement, on est à la limite de s’ennuyer tant le fil rouge de ce Transformers enchaine les facilités en tous genres, tout en nous servant des dialogues d’une médiocrité effarante ; dans une même veine, difficile de proposer un contenu un tant soit peu tendu avec des personnages pareillement improbables ! Rarement Sam Witwicky aura été aussi insupportable, de par ses gesticulations et autres vociférations redondantes, tant d’antipathie pour celui-ci, dont le jeu de Shia LaBeouf est bien loin d’être en mesure de redresser la barre ; ajoutons à cela le remplacement de Mikaela par une nouvelle pimbêche, blonde cette fois-ci, et dont l’utilité sera une fois encore plus axée physique que scénaristique, ainsi que les extravagants Seymour Simmons, Dutch ou encore Jerry Wang, et l’on ne peut alors qu’être circonspect devant le prétendu voile sombre dont s’est drapé Dark of the Moon. En résumé bien que l’on doive bien reconnaitre que le divertissement (surtout visuel) est assuré, ce troisième Transformers du nom confirme le déclin qualitatif d’une franchise sympathique à ses premiers jours, mais de plus en plus abrutissante dans le genre. A voir pour se vider le crâne donc, et le prochain opus me fait d’ores et déjà redouter le pire… mais qui sait ?