Jackie est divorcée et continue de s'occuper à fond de ses deux enfants. Isabel est la petite amie de leur père, et tente de s'intégrer à leur vie de famille du mieux qu'elle le peut. Jalousie, lutte d'affection, coups bas : la relation entre les deux femmes ne sera pas au beau fixe ! Attention, malgré la présence de Julia Roberts et la date de sortie (1998), il ne s'agit ni d'une comédie romantique, ni d'un thriller comme les années 90 en ont produit en pagaille. "Stepmom" est tout simplement un mélodrame, qui a le mérite d'aborder des sujets délicats. En l'occurrence, les familles recomposées, et le rôle maternel des nouvelles compagnes, qui subissent parfois de plein fouets ces responsabilités. Mais aussi la frustration des mères biologiques qui se sentent remplacées par une nouvelle conjointe. Bref, une thématique pertinente, des questionnement intéressants soulevés par le scénario, et surtout deux actrices de talents pour soutenir tout ceci. En particulier Susan Sarandon, au personnage particulièrement nuancé. On peut sentir sa souffrance passée et présente, et la comprendre lorsqu'elle orchestre des coups bas. Mais à côté, il faut dire que le film respire souvent la guimauve, et n'est pas aidé par ses autres personnages. Ed Harris n'a qu'un rôle purement fonctionnel, apparaissant rarement, alors que son personnage est censé être central. Les deux enfants (dont une toute jeune Jena Malone !) sont particulièrement irritants, entre une ado en pleine crise, et un farceur pénible. Côté réalisation, Chris Columbus, pourtant habitué aux comédies, surprend avec ce tournant mélodramatique. Clairement, il n'est pas toujours à l'aise avec le sujet, mais a le mérite de livrer une ambiance automnale de bel effet. A l'arrivée, "Stepmom" n'est pas déplaisant... pour autant que l'on sache à quoi s'attendre.