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Gonnard
241 abonnés
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4,0
Publiée le 15 janvier 2012
"Luchini l'insolent", tel est le titre que le film aurait pu porter tant le plus célèbre des acteurs français d'origine transalpine ajuste le costume de Beaumarchais à sa propre carrure. Il se livre à un quasi one-man-show d'une heure trente, s'exprimant avec emphase, jouant avec la langue française, taquinant même le fleuret. Et c'est bien là que réside l'intérêt principal de cette adaptation de la pièce de Sacha Guitry. Le film reprend malheureusement les deux principaux défauts de cette dernière : simplification voire travestissement des faits, ainsi qu'une vision téléologique de l'Histoire. En toute modestie, Beaumarchais est présenté comme l'initiateur de la Révolution française. Après tout, pourquoi se gêner ? La surenchère n'a jamais tué personne. En outre, lorsque le personnage de Beaumarchais fait une apparition publique, il reçoit immanquablement une salve d'applaudissements. Ceux-ci sot bien sûr parfaitement synchronisés. On devine presque Edouard Molinaro, jouant du clapet afin de donner le signal de départ. Mais ne le blâmons pas trop, louons au contraire son refus de nous offrir une simple pièce filmée à la façon "Le souper". Il nous fait voyager sans cesse, son œuvre respire à pleins pores le siècle des Lumières. Et la ribambelle de magnifiques répliques émaillant "Beaumarchais l'insolent" permet de passer un bien savoureux moment.
Un biopic réussi doit rendre son personnage central captivant et attachant. Et là avec Fabrice Luchini dans le rôle de Beaumarchais, on est servi, nous dépeignant un personnage intelligent, tolérant mais aussi très complexe. il n'incarne pas le personnage il l'habite. Evidemment le reste de la distribution est écrasé et éparpillé (normal pour un biopic) mais on remarquera quelques belles prestations dont un inattendu Jean Yanne, Claire Nebout dans le rôle du chevalier d'Eon, Florence Thomassin en belle intrigante et surtout Sandrine Kiberlain rayonnante de beauté. Jolie musique, jolis décors, c'est bien foutu, le scénario est intelligent, tout pour plaire. Juste un tout petit bémol pour les prestations de Piccoli et de Brialy, assez fades.
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais,dit "Beaumarchais l'insolent"(1995).Consacrer un biopic à cet homme des Lumières était un pari risqué,mais maîtrisé car adapté d'un texte de Sacha Guitry.Et qui peut mieux que Fabrice Luchini pouvait donner toute sa splendeur et son panache à cet intriguant aux multpiles facettes.Auteur de pièces reconnues comme "Le mariage de Figaro" et "Le barbier de Séville",espion à la solde de Louis XV puis de Louis XVI,aventurier,homme à femmes,défenseur des opprimés et des causes perdues,ambivalent envers la royauté.Ce film historique passe trop vite d'un talent à un autre,d'un évènement à un autre,et se permet même une grossière erreur,en faisant de Beaumarchais l'initiateur de la révolution Française.Les dialogues déclamés par des acteurs rompus à ce genre d'exercice et visiblement amateurs de beaux textes sont ce qu'il y a de plus jouissifs.On peut évidemment ce réjouir d'un si grand casting,assez hétéroclite qui plus est(Michel Serrault,Jacques Weber,Sandrine Kiberlain,Manuel Blanc,et même les jeunes comiques qu'étaient alors José Garcia et Alain Chabat).L'exercice est tout de même parfaitement futile.
Comme souvent, les méthodes du cinéma français, très classicisantes, très verbeuses, très rigides, tuent dans l’œuf une idée qui aurait pu être brillante. Lucchini n’est pas trop mal, c’est toujours ça de sauver…
Beaumarchais l’insolent est un film en costume plutôt divertissant, porté par un casting plein d’entrain, mais doté d’un scénario pour le moins confus. En fait, et je rejoins certains critiques, ce film semble trop court pour aborder de façon substantielle, fluide et totalement convaincante les différentes vies bien remplies du héros. De son activité théâtrale on ne verra finalement pas tant de chose, avec une genèse bien rapide de pièces les plus mémorables de Beaumarchais, et une partie plus « politique » qui reste assez brouillonne. Beaumarchais l’insolent est en fait un film de l’effet permettant aux acteurs de faire des numéros souvent réjouissants, mais en délaissant la narration et la profondeur du récit. La rencontre entre le chevalier d’Eon et Beaumarchais par exemple est très sympathique et permet de savoureux dialogues, mais elle n’est dans le récit que pour cela, elle n’apporte pas grand-chose à l’intrigue. En cela, Beaumarchais l’insolent semble parfois une ode aux jolis mots et aux acteurs malicieux, mais il conserve une évidente superficialité préjudiciable sur le long terme. Le casting est très bon, et pour le coup Luchini est très efficace dans le rôle principal. Il a une tendance parfois à marmonner, mais son côté appliqué et précieux convient bien au personnage de Beaumarchais qu’on peut imaginer ainsi, élégamment maniéré. Bonne prestation de sa part, et autour des acteurs honorables qui s’amusent visiblement beaucoup. Claire Nebout, Jacques Weber, Michel Serrault pour n’en citer que quelques-uns. Reste que l’impression de voir des numéros d’acteurs avant un vrai récit est d’autant renforcé ici que la plupart d’entre eux viennent faire leur numéros mais disparaissent ensuite assez vite. Formellement Beaumarchais l’insolent est un film assez agréable mais académique. De beaux décors, une reconstitution soignée, une photographie assez élégante, mais la flamboyance des échanges et la gourmandise des interprètes ne trouvent pas forcément une telle équivalence dans la mise en scène appliquée de Molinaro. Baroque sur le fond mais classicisant sur la forme, Beaumarchais l’insolent est précieux mais pas excentrique ni très transgressif. Cela transparait d’ailleurs dans une bande son purement alimentaire. En conclusion, ce film de Molinaro est surtout appréciable pour ses excellents interprètes s’amusant beaucoup à réciter leurs dialogues très soignés. En toute objectivité, ça reste un film en costume réussi, même si un récit mieux tenu et éventuellement une durée plus longue pour donner du volume aux diverses facettes du personnage n’aurait pas été de refus. 3.5
Un beau film mais il lui manque l'étincelle, c'est un peu comme les maisons ou tout est parfaitement en ordre ou rien ne dépasse on ose à peine y mettre le pied.
Je vais pour une fois faire une critique peu argumentée... Luchini dans un film sur Beaumarchais, comment ne pas aimer ? Ensuite, il faut être amateur de ce type de films historiques / biographiques.
Biopic d'un homme complexe à la fois dramaturge, agent secret, séducteur… Casting impressionnant et dialogues bien ciselés pour un film sympa mai pas fou non plus.
Face à mon ignorance de la vie et de l'oeuvre de Beaumarchais, je ne peux juger que l'aspect cinématographique du film. De ce côté donc, on a le droit, outre un casting impressionnant, une histoire aux dialogues intelligents, une bonne reconstitution et un humour trés présent. L'ensemble est frais, agréable et intéressant.
"Vos vers sont détestables, ils n'expriment que votre érudition, rien de vous même"
Beaumarchais est un contenant pourvu de tous les contenus. Une lumière éclatante libertine et visionnaire énergisée par un verbe aussi tranchant qu’une épée acclamé par une assemblée vicieuse et passive adulant un esprit montant au front, en constante représentation, conscient de ses possibilités déstabilisatrices envers un pouvoir que l’on peut fragiliser par l’arrogance.
Un prédateur cynique sourire en coin enivré par ses textes et ses bons mots s’amuse de son temps en se délectant de l'irascibilité, de l'inquiétude et du plaisir qu’il suscite de la part d’une institution immobile et corrompue.
Libre dans ses actes comme dans ses écrits un esprit lucide et fantasque selon les environnements traversés montre de manière éclatante et ininterrompue sa liberté en s’abreuvant de toutes les opportunités de son temps.
L’Amérique et sa revendication du bonheur conditionne l’épopée d’une virulente machinerie consciente de tous les dysfonctionnements d’un pays vieillot, hyper coincé qu’il faut impérativement aérer par un comportement novateur.
Pour cela il faut provoquer et recevoir de plein fouet tout ce que l’on déclenche en le considérant comme la réaction hypocrite de contemporains amusés ou irrités par les manipulations d’un personnage diverti par un entourage décevant mais laboratoire indispensable de ses débordements.
Un bon film sur une âme de passage jouissive et consciente de son emprise sur l’art et la manière de dominer le temps d’un éclair par une pensée neuve une faune servile ou impétueuse.
Fabrice Lucchini au pic de sa carrière est remarquable.
Le casting est si impressionant que l'on a le sentiment que l'ensemble des acteurs français ont été convoqués pour jouer dans cette comédie d'époque enlevée et agréable. Incarné avec fougue et talent par un Fabrice Lucchini au sommet de sa forme, Beaumarchais apparait tour à tour jouisseur, talentueux, malicieux, fourbe, modeste, opportuniste, romantique... insolent, enfin. Le plaisir que l'on retire du film réside dans les dialogues, dans les performances d'acteur, dans la reconstitution historique d'une époque qui fascine : les Lumières. On aime à se retrouver en ces temps de libertinage et de transgression où l'homme le plus accompli est celui qui a le plus d'esprit.
L'histoire d'une partie de la vie réelle de Beaumarchais entre dramaturge et magistrat, voire agent secret. Molinaro, comme à son habitude, nous attrape dès le début du film, pour nous relâcher qu'au moment du générique final. Luchini dans le rôle titre est simplement époustouflant. Le film peut être vu comme une comédie, c'est aussi un hommage à la liberté de penser et au courage d'aller contre la majorité. Un grand film qui instruit en distrayant.
Ce "biopic" m'a permit de découvrir ce célèbre auteur qu'est Beaumarchais. L'histoire est plaisante à suivre mais reste tout de même trop en surface. Idem pour le ton du film, parfois trop léger. L'ensemble reste divertissant et la distribution est impressionnante.