Les 16 de basse pointe est le premier long métrage réalisé par Camille Mauduech.
"Le film prend la forme d'une investigation au coeur de l'affaire des 16 de Basse-Pointe, à la fois du drame et du procès qui en découle. Je la revisite, poursuivie par son exemplarité historique en même temps que par sa violence et ses secrets, 60 ans plus tard", explique Camille Mauduech. "Je raconte une histoire basée sur une investigation solide et documentée, entre la Martinique, Paris et Bordeaux, mais je tente aussi de saisir l'histoire des 16 de Basse-Pointe telle qu'elle s'inscrit dans la mémoire des " gens ", parfois proche de l'histoire officielle, parfois plus officieuse et secrète, parfois déformée, avec ses contradictions, ses non-dits, ses "on dit ", ses scénarios, ses regrets, ses fiertés, ses héros. Quant à la dramaturgie, elle s'inscrit d'elle-même dans l'histoire vraie (...) L'histoire singulière du meurtre de Guy de Fabrique et le procès qui en découle soutiennent, dans ma démarche, le portrait d'un pays résolument français, qui s'est fondé sur le système de plantation, la division raciale, la suprématie coloniale, l'exploitation et la manipulation."
Aux lendemains de la libération, ce qu'on a appelé l'empire colonial français s'ébranle. Madagascar, l'Indochine se soulèvent. Paradoxalement, les colonies Martinique, Guadeloupe,Réunion et Guyane française, veulent devenir françaises à part entière. Cela les engagera pour toujours dans le giron français.Aimé Césaire, poète martiniquais de la négritude et ami des surréalistes, déjà réputé, à l'époque député communiste, présente la requête d'intégration devant l'Assemblée nationale le 19 mars 1946. Il plaide le patriotisme antillais, le sang versé pour la France, le chaos social, le joug de quelques capitalistes sucriers, les nécessités de changements économiques. La loi de départementalisation est adoptée malgré les réticences du ministre du budget et avec l'appui massif des députés communistes français, alors membres du gouvernement Ramadier. Elle est exécutable sans délais, mais ses décrets d'application seront lâchés par bribes, par morceaux, à chaque nouvelle élection d'importance nationale jusqu'en 1996.