Sans faire table rase des premiers films, X-Men : Le Commencement s’impose comme une pré-quelle de haut vol par un réalisateur débarrassé de ses tics de frimeurs vus dans Kick-Ass, la façon idéale de relancer une saga massacrée par un studio peu scrupuleux et un blockbuster qui a oublié d’être bête. Et accessoirement un excellent film, tout simplement. Sa première force c'est qu'il s'adresse à tous les publics : des fans des comics aux adorateurs des deux films de Singer, en passant par les profanes, tout le monde devrait être ravi car personne n’est laissé de côté. Le film donne de vraies origines tout à fait logiques aux divers personnages et se transforme en terreau pour toute une mythologie. Ainsi y sont présentes les origines de divers éléments tels Cerebro, le casque de Magneto, la paralysie de Xavier, le X-jet, le personnage de Diablo par le biais de son père Azazel, entre autres points de détails fondamentaux qui font le lien avec la première saga. Ce qui est aussi très intéressant, c'ets la façon dont Bryan Singer raconte l'histoire tout en faisant attention au contexte historique : les années 60, en pleine guerre froide. Une époque où la peur et la paranoïa règnent. Ainsi qu'aux passés douloureux de certains des X-Men durant la seconde guerre mondiale. Ainsi, l'histoire n'est pas débile et offre donc un nouveauté dans le monde du blockbuster. En parlant de cela, les effets visuels sont d'une beauté irréprochable. Concernant le casting, Vaughn a cumulé les bons choix et tous s’en sortent à merveille, même si l’ensemble reste dominé par le duo/duel fascinant entre James McAvoy et Michael Fassbender, tous deux prodigieux, et dans une moindre mesure Jennifer Lawrence et Kevin Bacon dans des grands rôles dramatiques et/ou de bad guy. Il n’est jamais simple de relancer une franchise qui a touché le fond, et encore moins quand cela s’est passé par deux fois. Avec le retour de Bryan Singer pour épauler le définitivement très doué Matthew Vaughn, c’est ce qui pouvait arriver de meilleur aux mutants. Balayés les affronts successifs de Brett Ratner et Gavin Hood, et place à un véritable film d’espionnage, à une intrigue socio-politique qui revisite habilement l’histoire, mais surtout à un récit d’origines tout simplement brillant. X-Men : Le Commencement évite à peu près tous les pièges tendus par l’exercice de la préquelle et du film de super-héros, s’affranchit de certains boulets inhérents à l’univers pour en proposer une lecture introductive des plus intelligentes, et si tout cela manque parfois de ce qui fait les très grands films, on tient un blockbuster estival qui sera difficile à dépasser cette année. Une vraie renaissance, en plus d’un retour aux sources.