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    Mensch
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Mensch" et de son tournage !

    Le genèse du projet

    Steve Suissa explique les raisons qui l'ont poussé à réaliser ce film: "Depuis des années, je travaille sur un biopic intitulé Victor Young Perez que j'ai écrit avec Stéphane Cabel. C'est un projet très ambitieux et difficile à monter, donc mes producteurs m'ont conseillé de réaliser d'abord un film plus modeste. J'ai tout à fait compris qu'un film cher ne pouvait pas se monter sur mon nom, surtout que le dernier que j'avais réalisé était un film de commande. Donc, il fallait impérativement que je réalise quelque chose qui me soit proche, que j'aille chercher en moi, que je retrouve mes racines. J'avais depuis longtemps l'idée de faire un film sur ce que raconte "Mensch", c'était dans mon inconscient."

    Tourner avec Sami Frey

    Nicolas Cazalé évoque sa rencontre avec Sami Frey: C'est stimulant, plutôt qu'intimidant ! Le jour de notre grande scène ensemble, j'étais fatigué, je voulais me reposer. On partageait la même loge. On a passé une heure et demie ensemble sans se parler. Mais ce n'était pas un silence pesant, ou gênant. J'étais allongé sur un lit, lui était dans un fauteuil et sirotait un coca. Chacun dans ses pensées. Et après, on a joué notre scène. C'était passionnant de soutenir son regard, j'étais très concentré. Si c'est ça le trac, alors je m'en sers. Je ne supporte pas l'idée de ne pas avoir tout tenté, tout donné au metteur en scène. Il vous a choisi, c'est votre devoir d'être à la hauteur. J'ai eu le sentiment ce jour-là qu'on avait partagé une belle scène de cinéma. Le soir, après un tournage, je demande toujours au metteur en scène: "Ça va ? C'est ça que tu voulais ?" C'est vital pour moi, de ne pas le décevoir, c'est le contrat que je dois respecter. C'est son film, pas le mien, donc, je suis là pour lui donner ce pour quoi il m'a choisi."

    Nicolas Cazalé sur son parcours

    L'acteur a en fait découvert le métier de comédien à l'âge de 18 ans par hasard: " A 18 ans, je suis allé voir une copine jouer dans un atelier, dans le village où je vivais. Ce que j'ai vu et entendu ce jour-là m'a donné immédiatement envie d'aller à Paris pour être comédien., C'était une évidence, un désir profond. Alors, quelques semaines après, j'ai passé mon bac et je suis monté à Paris. J'ai passé l'été à mettre des tracts sur les pare-brises pour gagner de l'argent, et je suis entré au cours Florent. J'ai été très malheureux dans ce cours. C'était le contraire de ce que j'avais vu dans mon village. Il n'y avait rien de spontané, tout était très prise de tête, arriviste, ça parlait casting, et agent, j'ai détesté cette ambiance, et j'ai eu du mal à apprivoiser Paris. Alors je suis parti, j'ai beaucoup voyagé, et quatre ans plus tard, je suis revenu, plus mûr, plus posé. Là, j'ai eu la chance de rencontrer des gens de grand talent qui m'ont fait confiance, et offert des rôles magnifiques à défendre. Je pense à Gaël Morel avec qui j'ai tourné "Le clan" et "Les chemins de l'Oued", à Ismaël Ferroukhi avec qui j'ai , fait "Le grand voyage" entre autres. Ces films n'ont pas fait énormément d'entrées, mais ils ont nourri mon envie de faire ce métier. Là-dessus, mon travail avec Steve a été un vrai virage."

    Le choix de Sami Frey

    Pour le réalisateur, Sami Frey s'imposait dès le scénario: Quand je lui ai envoyé le scénario, il l'a lu, puis il a voulu me voir, et m'a posé des questions, sur chaque phrase. Comment Victor s'est construit, pourquoi il fait ce métier, quel rapport il a à l'argent, comment il est chez lui, son rapport à la fatigue, et j'avais les réponses, puisque je vis avec ces personnages dans la tête depuis très longtemps et j'aime tout en eux : leur brusquerie, leurs saute d'humeur, leur tempérament passionnel. Je lui ai parlé du courage, de l'endurance de Victor, et j'ai comparé ça au vélo. Je lui ai dit : " Victor est un autodidacte qui est dépassé par ses émotions. Il est fou de rage dans sa première scène, et en larmes dans sa dernière." Sami Frey m'a écouté sans me répondre, puis il m'a dit : "On verra"."

    Sur le choix de Nicolas Cazalé

    Le réalisateur s'explique sur le choix de Nicolas Cazalé : "J'avais réalisé un téléfilm "Trop plein d'amour" dans lequel il tenait le rôle principal il y a huit ans. Je l'avais trouvé intense, intègre. C'est un autodidacte, dans le bon sens du terme. Je l'avais choisi pour incarner Perez. Et cela nous a semblé évident d'en faire le héros de "Mensch". Nicolas est papa depuis peu de temps. J'aime beaucoup ce qu'il dégage, avec cette démarche animale, mais ce regard confiant. Il est à la fois très viril, et à fleur de peau, il est capable d'une grande douceur s'il se laisse aller, malgré la masculinité qu'il dégage."

    Les scènes de repas

    Le réalisateur affirme que la scène la plus difficile à tourner fut celle des repas: " Les deux scènes de repas, j'en ai fait des cauchemars. C'est le jour où j'ai eu le plus le trac. Treize personnes à table, filmer en quelques heures une ambiance du quotidien, je me disais : "Pourvu que ça marche !". On a tourné chez mes grands-parents, ma mère a fait le couscous, ils se sont mis à table à huit heures du matin. Personne autour de la table n'avait jamais mangé ça. Ils se sont resservis trois fois, tellement ils étaient bien, détendus. C'était magique à voir. Ils venaient tous d'univers différents, mais ils ont formés un vrai clan...Ces scènes étaient la clé du film. Je ne voulais pas faire un film de genre, je voulais surtout aller dans l'humain, pour que chacun puisse s'identifier à cette famille. Choisir qui on veut devenir et comment y parvenir, cela existe dans tous les milieux, dans toutes les familles..."

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