Alors que Lenny forme un couple sans problème avec sa femme Amanda, ils sentent qu'ils leur manquent un enfant pour parfaire ce bonheur. Trop occupés pour en faire un, ils vont en adopter un...
Woody Allen écrit et réalise en 1995 Maudite Aphrodite, où on le retrouve dans le rôle d'un chroniqueur sportif new-yorkais qui va se mettre en tête de chercher la mère biologique de son fils adoptif. À partir de ce point-là, il signe un scénario nous emmenant dans toutes sortes de péripéties, parfois assez inattendus, bien que tournants légèrement en rond sur la fin, et signe un film plutôt plaisant et bien rythmé.
Néanmoins, ça ne dépasse jamais vraiment le cadre du plaisant, Maudite Aphrodite est un Woody Allen mineur, manquant notamment d'émotion et d'humour et loin de jouer dans la même catégorie que des films comme Manhattan ou Annie Hall. J'ai aussi été déçu par sa façon de couper régulièrement son film de passage avec des choeurs de la Grèce antique, si l'idée était bonne, l'utilité et la façon de faire sont loin d'être pleinement convaincante. Loin de ses névroses intellectuelles, il explore ici le couple et les moeurs, toujours avec une certaine finesse et intelligence.
C'est tout de même bien difficile d'y bouder son plaisir tant Maudite Aphrodite ne manque pas de charme ou de malice, notamment dans l'avancement de l'histoire ou les personnages. Manquant certes d'émotions, il orchestre tout de même plutôt bien son récit, alternant entre drame et légèreté et ne manquant pas de bonnes idées, notamment dans les dialogues. Lui-même, ainsi que l'ensemble des interprétations dont Mira Sorvino et Helena Bonham Carter, participent pleinement à la réussite du film.
Finalement, Maudite Aphrodite est un film plaisant et franchement sympathique mais assez mineur pour l'auteur de Manhattan, mais un film mineur de Woody Allen reste souvent de bonne qualité et supérieurs à de nombreuses productions auxquelles on peut avoir à faire.