Dans Maudite Aphrodite, Woody Allen s'éloigne du milieu habituel de ses films majeurs, à savoir celui des artistes et intellectuels new-yorkais (Manhattan, Annie Hall...). Ici, il confronte son personnage, Lenny, archétype habituel de l'intello angoissé, à une prostituée et actrice porno, à un fermier conservateur qui travaille "dans l'oignon", à un proxenet des plus brutal... Mais ce n'est pas pour autant qu'ils ne souffrent pas ou encore qu'il se sont trompés de destins ; on le voit à la fin du film, ils sont tous éloignés de ce qu'ils étaient quand Lenny à croisé leurs chemins.
Maudite Aphrodite fait partie de ces comédies légères et bien huilées que nous offre Allen chaque année depuis le début des années 90 (Meurtre mystérieux à Manhattan, Tout le monde dit I love you, Escroc mais pas trop, Le Sortilège du scorpion de jade, Scoop...). Encore une fois, il démarque son film d'une simple comédie banale en créant des personnages complexes et en faisant preuve d'originalité. Par exemple, il remplace une banale voix off par un choeur grec absolument hilarant ! Le grand F.Murray Abraham (Salieri dans Amadeus) y fait d'ailleurs des apparitions des plus loufoques.
Oui, Maudite Aphrodite est là pour exercer nos zygomatiques. Beaucoup d'idées géniales parsèment le scénario, particulièrement bien écrit. De plus, le film baigne dans une ambiance particulière, tendre et un peu poétique (par exemple, la scène superbement drôle où le choeur entame une chanson d'amour en plein New York). Le casting est également très bon. Helena Bonham Carter a un rôle presque réduit à de la figuration, mais bravo à la sensuelle Mira Sorvino, qui a su rendre son personnage amusant et attachant.
EN BREF, une comédie sucrée, qui se regarde bien et qui met en joie son spectateur.
MA NOTE : 8,5/10