Comédie dramatique, coécrite et réalisée par Derrick Borte, dont c'est le premier long-métrage derrière la caméra, La Famille Jones est un film vraiment pas terrible. L'histoire nous fait suivre, comme son nom l'indique, la famille Jones qui s'installe dans une banlieue chic dans une petite ville américaine, où ils apparaissent comme la famille idéale. Toujours bien apprêtés et arborant les produits high-tech dernier cri, ils ne semblent pas avoir de problème d'argent et suscitent l'admiration auprès de leurs voisins. Mais cet idéal cache en vérité une autre réalité. Ce scénario s'avère peu emballant à visionner pendant toute sa durée d'une heure et demie. Pourtant, le synopsis est prometteur, mais dans les faits, l'intrigue est beaucoup trop classique pour se montrer intéressante. Surtout, le concept n'est pas du tout bien exploité. Celui-ci aurait dû amener de la créativité, de la folie et du rire, mais en l'état, il n'en est rien. On se contente d'un récit gentillet et propre sur lui ne dépassant pas du cadre. Le ton est beaucoup trop lisse alors qu'on aurait pu s'attendre à un humour corrosif se moquant de la surconsommation d'objets pas toujours utiles. Mais ce n'est pas le cas. L'humour est presque absent et n'est jamais drôle les rares fois ou il intervient. Pire, le métrage lorgne carrément d'avantage du côté du drame et de la romance, ce qui le plombe. L'ensemble est porté par des personnages aucunement attachants, interprétés par une distribution tout de même attrayante, même s'ils n'ont pas grand chose à jouer. Celle-ci comprend David Duchovny, Demi Moore, Amber Heard et Ben Hollingsworth pour les membres composant la famille. Ils sont entourés par d'autres noms comme Gary Cole, Glenne Headly, Lauren Hutton ou encore Christine Evangelista, pour les seconds rôles les plus en vue. Tous les membres de cette famille à l'apparence unie entretien des rapports factices envers leurs voisins et leurs nouveaux amis. Des échanges qui ne procurent aucune émotion, soutenus par des dialogues beaucoup trop neutres pour créer un quelconque sentiment. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain d'origine allemande s'avère très scolaire et basique. Sa mise en scène se contente du minimum et n'a aucune personnalité. Elle est tout aussi insipide que les environnements aseptisés où se déroule l'action. Ce visuel d'une banalité affligeante est accompagné par une b.o. plutôt agréable. Si les titres sont loin d'être de la grande musique, ils collent tout de même bien à l'ambiance. Cette mascarade familiale s'achève sur une fin cousue de fil blanc, à l'instar du reste du film, faisant de La Famille Jones un long-métrage sans relief ne méritant pas qu'on s'attarde dessus.