Valdis Oskarsdottir, la réalisatrice de Mariage à l'Islandaise, évoque le drôle de voyage vécu par les protagonistes de la comédie : "C'est une tradition, notamment pour les habitants de Reykjavík, d'aller se marier à la campagne puis de revenir en ville faire la fête... Lorsque j'ai écrit le synopsis, deux idées m'ont guidée : celle d'un couple qui quitte une grande ville pour célébrer son union, et celle de les perdre en cours de route. J'ai moi-même été invitée à ce genre de mariage typiquement islandais et j'ai souvent entendu à la radio des faits-divers incongrus, notamment à propos de cérémonies ayant dégénéré à cause d'un prêtre campagnard jugé inepte."
C'est l'imagination qui guide Mariage à l'Islandaise, comme l'explique sa réalisatrice Valdis Oskarsdottir : "Cela me correspond et cela parle aussi de mes personnages : l'imaginaire est ce qui permet de transcender l'image que nous avons de notre existence et de pouvoir l'infléchir. Le film parle aussi du fait que l'on choisit toujours ses amis, jamais sa famille : lorsque n'importe qui est invité, ou se force à venir, à une fête familiale, il joue un rôle social et porte un masque. Mais, plus la fête est longue, plus le masque a des chances de se désagréger !"
Valdis Oskarsdottir, la réalisatrice de Mariage à l'Islandaise, explique que c'est un peu grâce à Emir Kusturica qu'elle est passé derrière la caméra, elle qui ne travaillait jusqu'alors que dans le montage : "C'est curieux, parce que j'étais chez moi, en Islande; j'écoutais la musique du film d'Emir Kusturica, Chat noir, chat blanc, et je me suis immédiatement mise à écrire le synopsis de ce qui allait devenir Mariage à l'Islandaise. Je ne passe pas un jour sans écouter de la musique : elle rythme mon quotidien, mon humeur et nourrit mon imagination."
Mariage à l'Islandaise est le premier long métrage de la réalisatrice islandaise Valdis Oskarsdottir. Ce que l'on sait moins, c'est que cette femme venue du Nord est une chef monteuse réputée : elle a en effet signé les montages de Festen (Thomas Vinterberg, 1998), A la rencontre de Forrester (Gus Van Sant, 2000), Mister Lonely (Harmony Korine, 2007) ou encore celui du Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry, qui lui fit remporter le BAFTA 2005 du Meilleur montage.
Les dialogues de Mariage à l'Islandaise sont intégralement improvisés, le synopsis étant la seule base scénaristique à disposition pour les acteurs qui sont tous, de fait, les scénaristes du film. Valdis Oskarsdottir, la réalisatrice, explique ce qui a motivé les comédiens à tenter ce défi : "Le goût du risque... calculé, puisqu'ils n'étaient pas novices dans ce domaine. Ils m'ont encouragée à aller jusqu'au bout de ma démarche, en leur laissant le choix du personnage à incarner et l'opportunité d'en imaginer eux-mêmes le vécu et la personnalité." Pour que la spontanéité et le naturel soient optimums, la réalisatrice a en outre décidé que chacun des personnages principaux devait avoir un secret et que celui-ci ne serait pas connu des autres avant révélation.
Le tournage de Mariage à l'Islandaise a duré sept jours. La réalisatrice Valdis Oskarsdottir explique ce que cette courte durée de travail a apporté au projet : "Cette donnée temporelle était essentielle, parce que cela impliquait une confiance totale et réciproque, plus une présence, au sens fort du terme, de tous les instants. Il y avait en permanence quatre caméras en mouvement et tout pouvait aller très vite : par exemple, la scène d'introduction, à l'entrée de la maison de la future mariée, a nécessité quatre ou cinq prises mais, chaque fois, en un seul plan. Je me suis également passée de combo et je n'ai jamais visionné les rushes du jour. Je voulais être au coeur de l'action, regarder les acteurs, les écouter pour être capable d'infléchir de manière pertinente les directions empruntées."
En 2008, Mariage à l'Islandaise a été présenté aux festivals de Toronto et Pusan.