Un vieux garçon d’une cinquantaine d’années, légèrement alcoolique, se retrouve le jour de l’Assomption au milieu d’un grand raout de pensionnaires retraitées, dont sa mère. Un festival de situations cocasses est à prévoir ! Gianni Di Gregorio, acteur et réalisateur met au centre de son histoire une figure maternelle imposante et envahissante, entourée de complices toutes aussi originales. Ces femmes, avec qui le cinéaste a visiblement établit une véritable complicité, sont montrées dans toute leur splendeur, leur féminité... et leur caractère bien trempé. Pour sa première réalisation, le scénariste du remarqué " Gomorra ", Gianni Di Gregorio s’est attardé à dépeindre avec réalisme, humour et tendresse la vie de ces personnes âgées. Il ne les place pas aux bans de la société, mais au contraire, les définit comme des piliers bien vivants de notre monde. Un thème décidément à la mode, puisque dans ce même esprit, Andreas Dresen avait récemment traité de la vie sexuelle et sentimentale des sexagénaires et octogénaires, dans " Septième ciel ". Ici, en mettant en scène des individus dynamiques, le réalisateur expose la vieillesse non pas comme « un naufrage » comme le disait un certain Général, mais au contraire comme l’âge d’un regain d’énergie où se présente la possibilité de se libérer des contraintes de la vie active et d’être totalement soi-même. Si le cinéaste porte beaucoup d’attention au scénario et aux actrices, il se contente d’une mise en scène des plus classiques. Celle-ci, sans être décevante, est moins énergique que ne le sont les petites grand-mères ! Les plans sont soigneusement cadrés, quasi-exclusivement fixes, la lumière est (faussement) naturelle... Nous sommes dans une vision réaliste du quotidien, malgré la situation surprenante, voire absurde dans laquelle se trouve le héros. En cela, Di Gregorio replonge dans l’univers de la Comédie à l’italienne des années cinquante où l’humour était le moteur de la satire sociale. Le cinéaste, qui s’est largement inspiré de son histoire personnelle, porte un regard critique sur sa situation et montre l’indifférence avec laquelle sont traités les parents âgés par leur propres enfants - qui n’hésitent pas à se servir d’eux quand le besoin s’en fait ressentir (l’Italie est le pays d’Europe où les « Tanguy » sont les plus nombreux; ils peuvent rester jusqu’à trente ans au sein du foyer familial). Drôle, attendrissant et universel, c'est un premier film fin dans son approche humaine, humoristique et sociologique. Une œuvre prometteuse malgré un rythme et une mise en scène languissants.