Libre échange : les secrets du tournage

Après avoir co-réalisé le court métrage Oh my god! avec Christophe Offenstein, Serge Gisquière écrit ensuite Libre Echange son premier long-métrage.

Le réalisateur de Libre échange raconte la genèse du projet, qui prend sa source dans un journal : "le jour où la robe bleue de Monica Lewinski fut présentée devant la Cour, la bourse de New York plongea… Des intérêts colossaux se trouvaient suspendus aux lèvres d'une stagiaire aux charmes approximatifs. Une "péripétie" à ranger au chapitre des faits historiques les plus objectivement ridicules ? Sauf si on s'inspirait de ce cas d'école pour imaginer une machination… "

Julie Depardieu et Carole Bouquet se donnent pour la première fois la réplique dans ce film.

L'actrice Carole Bouquet confie ses frustrations, qui sont à l'origine de son intérêt pour le film : "On me dit toujours que je suis drôle dans la vie, mais on ne me propose pas souvent des rôles dans lesquels je peux être comique. On me reparle sans cesse de Buñuel avec lequel j'ai tourné depuis plus de trente ans, et on m'offre toujours des rôles qui vont avec cette image de femme hiératique. Donc, une comédie bien écrite, joyeuse, avec deux beaux rôles de femmes, je prends !"

Le réalisateur Serge Gisquière a laissé les comédiennes s'approprier leur rôle, même si pour cela, il devait renoncer aux traits de ses personnages initiaux : "Sur le plateau, la magie opère :(...) les personnages de papier prennent chair, et grandissent, pas toujours comme on l'imaginait. Diriger est un mot bizarre face à de telles actrices. Derrière la caméra, Christophe Offenstein et moi-même faisons; devant, Carole et Julie sont ! Les limites du directeur sont là où le plaisir du spectateur commence".

Carole Bouquet explique le travail supplémentaire nécessité par une comédie : "Il faut maîtriser le texte et le jeu, rester concentré, le tout avec légèreté. C'est difficile à jouer, la légèreté. Il faut oublier le plateau, les marques, l'équipe….C'est bien plus facile de jouer la tristesse, le visage en pleurs en regardant dans le vague…"