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soniadidierkmurgia
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4,0
Publiée le 7 août 2024
Acteur déjà confirmé et reconnu (un Oscar du meilleur acteur dans un rôle principal en 2006 pour « Truman Capote » de Bennett Miller), Philip Seymour âgé de 42 ans en 2010 met en scène son premier film avec « Rendez-vous l’été prochain ». Il ne lui reste plus que neuf films à tourner et moins de cinq ans à vivre, finalement vaincu par sa longue addiction aux drogues et à l’alcool. Il n’est sans doute pas au mieux quand il décide de porter à l’écran une pièce de Robert Glaudini, « Jack Goes Boating » qu’il avait lui-même interprété à New York aux côtés de John Ortiz et Daphne Rubin-Vega eux aussi présents dans le film. Très investi Hoffman produit le film avec John Ortiz. Le résultat est plutôt satisfaisant, Philip Seymour Hoffman faisant montre d’une réalisation fluide et épurée expose tels qu’on peut les voir dans la vraie vie quatre personnages de la petite classe moyenne new-yorkaise qui chacun cherche à trouver l’amour ou à maintenir son couple en vie malgré les rancœurs accumulées au fil des années. On sait que le cinéma américain excelle dans le genre si périlleux des comédies dramatiques douces-amères qui font mouche sans effet de manche là où cinéma français depuis la disparition des Claude Sautet, Claude Miller et le retrait des Pascal Thomas, Pierre Jolivet ou André Téchiné s’est mis en tête un peu par idéologie que la tartine devait être grassement beurrée pour donner envie de « vivre ensemble ». Philip Seymour Hoffman ne fait pas exception à la règle qui trouve immédiatement le ton juste tant dans sa réalisation que dans son propre jeu. Aucun jugement de valeur, juste quatre adultes dans la quarantaine se demandant s’ils vont parvenir à aborder les années de l’âge mûr en ayant trouvé un accord avec eux-mêmes. Le pari semble difficile à relever pour Jack (Philip Seymour Hoffman) particulièrement introverti et mal à l’aise avec un physique qu’il ne juge pas séduisant ou pour Connie (Amy Ryan) qui semble être passée à côté d’elle-même sans doute trop rigide et exigeante. spoiler: Les deux chacun ami de son côté avec Clyde (John Ortiz) et Lucy (Daphne Rubin-Vega) vont être mis en contact par le couple qui de prime abord paraît avoir surmonté le cap des ans qui passent. Dans la première partie, Hoffman montre avec finesse comment avec un peu de volonté tous les complexes peuvent être surmontés et comment l’amour naissant peut se révéler être un moteur pour gravir des montagnes que l’on croyait infranchissables (apprendre à nager ou à cuisiner !) et qui n’étaient en vérité que des collines. Mais les choses ne sont jamais totalement ce qu’elles paraissent être et le couple qui les entraîne vers l’union va commencer à révéler ses propres failles. En somme les choses de l’amour qui sont si complexes montrent que rien n’est jamais perdu ou acquis dans ce domaine si merveilleux qui recèle aussi sa part d’ombre. Les acteurs qui se connaissent bien sont parfaitement en phase impliquant parfaitement le spectateur dans les petits tourments et blessures intimes de leurs personnages. La musique composée par Evan Lune et Grizzly Bear illustre parfaitement chacune des humeurs et notamment celle du générique qui au son de « Peace Piece » de Bill Evans nous rappelle que nous avons vécu un joli moment offert en cadeau par ce magnifique acteur sans doute assez proche par certains aspects des deux personnages masculins du film et qui, parti bien trop tôt aura tout de même eu le temps de laisser son empreinte indélébile sur le cinéma américain des années 2000.
Tout en finesse et délicatesse, cet acteur que je n'appréciais pas forcément réussit là un vrai grand film d'auteur, avec lui-même et un trio d'acteurs formidables. Alors que le jeu est loin d'être gagné, on est enthousiasmé par la métamorphose toute relative de ce tendre et de sa douce. Une très belle découverte.
Je suis d'habitude plutôt d'accord avec la presse que les spectateurs, mais là je ne comprends ni les uns et les autres : pourquoi mettre une note aussi basse au premier de feu P. S. Hoffman ? Il est vrai que le film manque à certains endroits d'action et surtout de rythme, mais ce n'est rien comparé à certains films des frères Dardenne encensés par la critique. Mais enfin passons. Pour moi, ce qui fait l'intérêt et la grande force de ce film, c'est sa simplicité : pas de mise en scène de boute-en-train, quelque chose de sobre, une sensation de douce amertume qui nous envahit tout au long du film. Les acteurs sont épatants, leur jeu toute en retenue, à l'instar des films intimistes asiatiques (et notamment chinois), il n'y a aucun besoin de surjouer. L'histoire est simple mais pas simplette, et véhicule beaucoup de sentiments de compassion et d'empathie, des sentiments très humanistes. Pour son premier film, Hoffman a donc privilégié son côté humain, sensible, et je lui en remercie. Dommage qu'il soit décédé, il avait une carrière prometteuse de réalisateur.
Inconstant , incompris , c'est les deux adjectifs qui me viennent à l'idée. Autour d'une histoire d'amour assez bizarre , dans lequel les personnages sont totalement inconnus. On dispose d'aucune information sur les personnages , ni qui sont qui. On tombe dans un film qui semblait au départ tout formaté à être compris et pourtant. J'ai jamais compris la relation entre le personnage principal et le couple. C'est pas mieux au niveau de la rencontre avec la femme. Faut revoir tout ça pour Philip Seymour Hoffman qui tombe sur un os pour sa réalisation.
Comédie romantique qui se targue tout le long de nous montrer qu'il s'agit d'un film indépendant avec des personnes imparfaites mais qui au final essaie de nous transmettre des émotions très conventionnelles. C'est trop plat.
On l'aime bien Philip Seymour Hoffman, et d'ailleurs son premier film en tant que réalisateur n'a vraiment rien de honteux, et s'avère même plutôt sympathique. On sent en effet bien chez l'acteur une volonté de présenter des personnages attachants, des dialogues de qualité, et surtout une interprétation (lui compris) de bon niveau. Il y parvient d'ailleurs à plusieurs reprises avec cette histoire d'un couple se formant pendant qu'en parallèle un autre se défait. Reste que c'est mou... J'ai eu beau trouver cela touchant, sincère et pudique, je ne me suis jamais passionné outre-mesure pour cette oeuvre gardant mine de rien toujours un petit goût de déjà-vu et somme toute extrêmement classique... L'essai n'a donc rien de déshonorant, et on est même prêt à suivre sans problème l'ami Philip pour son second film, mais ce « Rendez-vous l'été prochain », s'il n'est pas désagréable, ne restera pas non plus dans les mémoires... Passable.
Un très joli film "indie".. Philip Seymour Hoffman est un grand acteur.. et témoigne d'une vraie sensibilité (et notion du rythme) en réalisation ce film !
depuis l'année dernière, cet acteur, qui avait pourtant une place affirmée au sein de l'industrie cinématographique US, a pris un nouveau risque en ajoutant une nouvelle corde à son arc. En effet, le voilà devenu metteur en scène d'un film, Rendez vous l'été prochain que j'ai pu voir au cinéma à sa sortie en décembre 2010.
Pour son premier film, l'acteur a préféré filmer un sujet modeste, en adaptant un pièce de théatre dans laquelle il avait joué. Ici PSH s'intéresse à des personnages peu en vue dans le cinéma américain traditionnel: des sortes d'antihéros pas mal détruits par la vie et qui ne savent pas comment s'y prendre pour commencer une histoire d'amour, et que leurs tatonnements rendent infinement touchant. Simultanément, Hoffman suit un autre couple, que forment les meilleurs amis du personnage principal; couple qui semblait solide aux premiers abords, et qui se détruit à petit feu.
Et ce parallélisme entre cette histoire qui commence et l'autre qui s'enfuit est vraiment fait de manière juste et délicate .
Evidemment, la mise en scène, pour une première, reste discrète, et ne transcende pas réellement ce qui reste quand même une sage adaptation d'une pièce de théatre, mais j'ai vraiment trouvé cette première oeuvre à l'image de l'acteur qui la réalise, à savoir brillante et touchante. chronique entière sur philip seymour hoffman ici :http://www.baz-art.org/archives/2011/07/27/21564254.html