Le réalisateur Jacques Perrin a travaillé sur la préparation de L'Empire du Milieu du Sud pendant dix années entières, période au cours de laquelle il a réuni une quantité incroyable d'archives cinématographiques sur le sujet. La somme de ces documents est d'ailleurs selon lui plus importante que celle de n'importe quelle cinémathèque du monde.
Pour aboutir au résultat final, d'une durée de 86 minutes d'images restaurées et numérisées, l'équipe du film a dû éplucher des centaines d'heures de films et plusieurs millions de photos, récupérées aux quatre coins du monde. "Du Japon à Cuba, de Suède à l’Australie, de Russie aux États-Unis, de France au Vietnam, de Chine à la Hongrie, de Pologne à la Hollande, des plus grands aux plus obscurs, tous les fonds d’archives ont été consultés et des centaines d’heures de films visionnées," explique le réalisateur Eric Deroo.
Jacques Perrin tomba littéralement amoureux de l'Indochine dans les années 60 alors qu'il s'y trouvait pour le tournage de La 317e section de Pierre Schoendoerffer. Il y retourna à plusieurs reprises, pour les besoins de différents documentaires animaliers, ainsi que pour Le Crabe tambour, également dirigé par Schoendoerffer. "Le Vietnam est un pays aux doux sortilèges qui a ce pouvoir de souvent rendre attachants, éloquents les propos et évocations de ceux qui y ont passé une partie de leur existence," témoigne Perrin. Près de 40 après son premier voyage en Indochine, il rend hommage à ce pays avec L'Empire du milieu du sud.
Selon les auteurs, les images sélectionnées pour figurer dans L'Empire du milieu du sud, constituent "la nature profonde de l’âme du Vietnam", portant le témoignage de ceux qui y ont combattu. Les reportages trop institutionnels ont ainsi été oubliés de manière à offrir une vision plus intime des faits.
Les thèmes abordés dans L'Empire du milieu du sud peuvent être élargis à l'échelle de l'Humanité. "Ce n’est pas simplement un film sur le Vietnam que nous avons voulu faire mais un film sur les raisons qui conduisent les sociétés à s’engager en proclamant : « plus jamais ça, plus jamais la guerre ». Des slogans auxquels le poète vietnamien répond : « la guerre, c’est l’affaire des vivants »," explique Jacques Perrin.
La voix off du film, qui est celle de Jacques Perrin, cite des textes d'origines très variées. Elle reprend notamment des poèmes et des œuvres d'auteurs vietnamiens (Nguyen Trai, Nguyen Du, Bao Ninh...), français (André Malraux, Albert de Pouvourville, Marguerite Duras, Pierre Schoendoerffer...) et américains, ainsi que des lettres de soldats ou encore des extraits d'actualités de l'époque.
Dans L'Empire du milieu du sud, l'Histoire est souvent assimilée au mouvement irréversible de la nature. Le film se construit ainsi autour des principaux éléments, tels que l'eau, le feu, le ciel, la terre ou le fer, qui apparaissent régulièrement à l'écran.
Pour succéder à L'Empire du milieu du sud, Jacques Perrin a en tête plusieurs projets de films. L'un d'entre eux se déroulerait en Indochine.
Une série documentaire du nom de "Regards sur l'Indochine", encore inédite et créée à partir du travail des reporters du SPI (Service Press Information) d'Indochine, fut une source essentielle pour la création du film.