"Le film le plus terrifiant que vous ayez jamais vu", titre l'affiche teaser du film Evil Dead. Le réalisateur, Fede Alvarez, s'est même risqué à affirmer qu'il pense avoir réussi à faire de la séquence finale la "scène la plus gore de tous les temps".
L'idée d'un quatrième Evil Dead est d'abord venue de Sam Raimi lui-même, qui voulait offrir aux fans de la franchise un film plus abouti techniquement que son œuvre de jeunesse : "À mes yeux, c’était une fantastique histoire de fantôme qui méritait d’être à nouveau portée à l’écran, mais cette fois-ci avec de belles images, des effets visuels de qualité et un excellent son", explique-t-il.
Sam Raimi, le réalisateur du premier Evil Dead sorti en 1981, est l'un des producteurs du nouvel Evil Dead. Pour celui-ci, la mise en scène a été confiée à l’Uruguayen Fede Alvarez, dont le court métrage Panic Attack ! avait fait sensation.
Plus qu'un remake, Evil Dead version 2013 comporte un aspect inédit : "Il y a beaucoup de surprises dans la nouvelle version car il s’agit d’une intrigue totalement originale", explique Sam Raimi. L'esprit du film de 1981 n'est toutefois pas oublié, selon J.R. Young, qui tient à rassurer les fans : "Nous avons fait de notre mieux pour réaliser un film autonome, même si l’original restera toujours présent car c’est l’œuvre de créateurs vraiment novateurs et le fruit d’une époque particulière. Nous voulions à la fois faire preuve de respect envers cet héritage et créer un nouveau film pour le public d’aujourd’hui."
Fede Alvarez a gardé toute sa liberté pendant le tournage d'Evil Dead : "Le plus beau cadeau que nous puissions faire à Fede était de ne pas être sur son dos à chaque instant", confie Bruce Campbell. Les créateurs originaux, aujourd'hui producteurs, n'ont émis que des suggestions au réalisateur : "Il nous a parfois écoutés, parfois non. Lentement mais sûrement, je lui ai cédé le contrôle artistique du film", déclare Sam Raimi.
Dans le Evil Dead de Sam Raimi, c'est en écoutant un enregistrement que le groupe d'adolescents lance la malédiction. Dans le remake, en revanche, les jeunes gens trouvent un livre, le Necronomicon, et y lisent l'incantation à la page 666, libérant les forces sataniques présentes dans les bois.
Constatation amusante, et, de toute évidence, un détail qui n'est pas dû au hasard : les initiales des prénoms des cinq protagonistes d'Evil Dead, que sont D avid, E ric, M ia, O livia et N atalie, forment le mot DEMON.
Pour accentuer l’effet "Old-school" de son film, le réalisateur Fede Alvarez a tenu à ce que les effets spéciaux soient conçus sans aucune image de synthèse. Evil Dead repose majoritairement sur des effets visuels traditionnels, sans recours au numérique. L'équipe a notamment utilisé du faux sang, y compris pour les séquences les plus gores. Au total, le tournage du film a nécessité l'utilisation de plus de 25 000 litres de faux sang !
Les effets spéciaux étant créées directement sur le plateau, les acteurs ont dû porter des prothèses parfois très handicapantes lors du tournage de ce nouveau Evil Dead. Elizabeth Blackmore se souvient : "Gérer les caméras et les prothèses tout en essayant d’incarner une créature démoniaque était parfois très compliqué. On nous avait prévenus que ce serait dur et que nous aurions envie d’arracher nos prothèses et d’éclater en sanglots". Si l'actrice a dû composer avec cinq prothèses de bras pour une scène d'amputation, la métamorphose de Jane Levy (Mia) en a nécessité 150 : "Jane passait en général trois heures au maquillage avant de pouvoir mettre ses lentilles de contact et de rejoindre le tournage. Une fois les prises terminées, nous avions besoin d’une heure pour la démaquiller", explique le concepteur des maquillages prosthétiques Roger Murray.
A un moment du film, des cartes sont étalées sur la table dans la cabane. Un clin d’œil à l'original, puisqu'il se trouve qu'elles sont agencées dans l'ordre exact où le personnage de Cheryl (Ellen Sandweiss) lit ces cartes dans la version de 1981. La scène de poursuite entre Mia et le démon est quant à elle un hommage direct au premier Evil Dead. "À l’époque, ils avaient littéralement fixé la caméra sur une planche de bois portée par deux personnes qui couraient", raconte Aaron Morton (directeur de la photographie), en poursuivant : "Pour aller un peu plus loin, nous avons opté pour une caméra portée et un support monté sur câble. Lorsqu’on voit la force du mal poursuivre Mia, c’est en fait moi qui fonce vers elle, harnaché à une tyrolienne."
Une différence majeure avec le premier Evil Dead réside dans le nombre important de scènes de jour : "Pour de nombreuses scènes, le choix le plus facile aurait été le tournage de nuit, mais nous avons imaginé des tas d’alternatives en plein jour qui se sont avérées encore plus effrayantes, car on voit alors tout ce qui se passe dans les bois", déclare Fede Alvarez.
Si le tournage d'Evil Dead a dans son ensemble été extrêmement éprouvant, ce sont les premières scènes du film qui ont été les plus délicates à tourner pour Jane Levy, avant que l'horreur ne prenne le pas sur la réalité. L'actrice raconte : "Elles ont été les plus pénibles à jouer. Lorsque mon personnage est possédé, je peux faire ce que je veux, c’est très bestial et on m’a laissé beaucoup de liberté. J’avais le pouvoir d’anéantir des gens, de les torturer. Et étrangement, cela m’a beaucoup plu !"
Bruce Campbell, qui interprétait le personnage d'Ashley ("Ash"), le héros du premier Evil Dead, s'est vu proposer un caméo pour le remake... Qu'il accepta, puisqu'on peut le voir dans une scène après le générique du film !
Fede Alvarez a accordé une grande importance au tournage en extérieur : "Nous voulions tourner dans une vraie cabane dans les bois, car se trouver en décors naturels et pouvoir voir la forêt facilite le travail des acteurs", confie-t-il. Afin de restituer l'ambiance cauchemardesque propre au classique de 1981, réalisateur et producteurs ont cherché avec soin le lieu idéal pour situer la cabane. Ils ont finalement jeté leur dévolu dans les environs d'Auckland en Nouvelle-Zélande : "Nous avons découvert une clairière vraiment terrifiante. Les arbres y ont un aspect particulier qui contribue à créer une atmosphère angoissante", explique le producteur exécutif J.R. Young.
La célèbre scène des arbres violeurs devait à la base ne pas figurer dans le film. Mais sous l’insistance de Robert G. Tapert (producteur d'Evil Dead), la scène sera présente dans cette adaptation.
A l'origine, Jane Levy ne correspondait pas aux critères des producteurs pour incarner Mia, une jeune héroïnomane qui cherche à se sevrer de la drogue. Tout s'est finalement joué lors de son audition : "Nous avions tous une image bien précise de Mia à laquelle Jane ne correspondait pas, mais elle a livré une audition formidable. Sam, Bruce et moi avons instantanément su qu’elle était celle que nous cherchions, et elle s’est montrée à la hauteur", confie Robert G. Tapert.
Shiloh Fernandez, fan de la franchise Evil Dead, a bien failli passer à côté du rôle de David dans ce quatrième film lorsqu'il a appris que le réalisateur souhaitait l'engager sans audition : "Ça m’a complètement bloqué, je ne pouvais que griller mes chances", se souvient le jeune acteur.
Evil Dead est resté absent des festivals jusqu'en mars 2013 et n'a été projeté qu'à de très rares reprises en avant-première : dans un seul festival aux États-Unis et un autre aux Pays-Bas, deux semaines avant la sortie officielle.
Le cinéma américain voit défiler bon nombre de remakes horrifiques ces derniers temps puisqu'en plus de Carrie, la vengeance, les sirènes d'Hollywood ont enfanté de nouvelles versions d'Evil Dead et Maniac.