Le film se focalise sur Louise Michel pendant sa déportation et son exil. Il s’agit d’un épisode méconnu de sa vie, cette personnalité emblématique de la pensée anarchiste étant davantage célèbre pour son rôle politique durant la Commune de Paris. C'est en raison de cette approche que le projet a tant séduit Sylvie Testud : "J’avoue que si le film avait porté sur Louise Michel la revendicatrice, je n’aurais sans doute pas accepté. Les idéologies me paraissent souvent complexes à interpréter, et les contestataires jusqu’au-boutistes, ont tendance à m’effrayer. Mais, en déportation, Louise va se révéler une incroyable et courageuse résistante, prenant la tête des autres exilés, veillant sur eux, et, surtout, nouant un lien inédit - invraisemblable pour cette époque ! - avec les kanaks."
Solveig Anspach évoque l’angle par lequel elle a voulu aborder cette histoire, notamment en lui conférant une résonance actuelle : "En quoi le destin de cette femme trouve t-il une résonance en nous ? Comment peut-on s’identifier à elle et donc, se sentir à sa place ? J’ai l’impression que la Commune, au sens large, et Louise Michel en particulier, résonnent très fort à notre époque."
Le thème de la « femme forte », au centre de Louise Michel la rebelle, est une constante très ancrée dans la filmographie de Solveig Anspach, que l’on retrouve dans plusieurs de ses films, tels Haut les coeurs ! (1999), Sandrine a Paris (1992) et Par amour (1989).
Pour donner corps au scénario, la réalisatrice revient sur le travail de documentation qui a été effectué : "Je suis partie d’un scénario existant, mais il a fallu que je le réécrive entièrement, avec Jean-Luc Gaget, pour que je puisse me réapproprier cette histoire (...) Nous avons aussi beaucoup appris des correspondances de Louise, de ses nombreux écrits et des livres sur l’époque et sur la Nouvelle Calédonie. L’ouvrage de Joël Dauphiné, La Déportation de Louise Michel, nous a particulièrement éclairés. Aux Archives de Nouméa, nous avons eu accès aux dessins de Louise, aux partitions qu’elle a écrites, ainsi qu’aux carnets d’autres déportés, qui, parfois, mentionnaient Louise, et le quotidien partagé avec elle."
C'est la première fois que l'actrice Sylvie Testud tourne sous la direction de Solveig Anspach.
Avant Sylvie Testud, d'autres actrices avaient endossé le rôle de Louise Michel dans des films ou des téléfilms, comme par exemple Nada Strancar dans Guerres civiles en France, Veronique Silver dans Rossel et la commune de Paris et Martine Ferrière dans Jaroslaw Dabrowski.
Solveig Anspach avait déjà travaillé avec le scénariste Jean-Luc Gaget sur Back Soon, une comédie franco-islandaise sortie en 2008, racontant les péripéties loufoques d'une femme cherchant à vendre son commerce de vente de marijuana.
Louise Michel la rebelle a été tourné en Nouvelle-Calédonie et en France.
Louise Michel (1830-1905) était une institutrice républicaine originaire de la Haute Marne qui a participé à la Commune de Paris, en 1971. De la même manière que de nombreux communards, elle fut condamnée à la déportation en Nouvelle-Calédonie. En 1880, elle revient en France suite à l'amnésie des Communards, et poursuit son engagement politique en faveur des prolétaires. Aujourd'hui encore, elle est considérée comme l'une des personnalités qui a le plus influencé la pensée anarchiste.
Le film bénéficiera d'une diffusion télévisuelle sur France 3 avant de sortir sur grand écran.
Ce n’est pas la première fois que Sylvie Testud interprète un personnage ayant réellement existé, puisque dans Sagan, réalisé par Diane Kurys, elle avait endossé le rôle de l’écrivain Françoise Sagan. Même chose dans Stupeur et tremblements, où Sylvie Testud interprète Amélie Nothomb, une interprète et romancière belge. La comédienne avait également prêté ses traits à Christine Papin dans Les Blessures assassines, un film de Jean-Pierre Denis centré sur la sinistre affaire Papin survenue dans les années 1930, dans laquelle deux domestiques avaient assassiné leurs patronnes.