Un tir dans la tête, entièrement tourné au téléobjectif, est inspiré d'un fait-divers : le 1er décembre 2007, un commando de deux hommes et une femme abattent deux gardes civils espagnols en mission de renseignement en France. L'exécution aurait eu lieu après la rencontre fortuite entre les membres du commando ETA et les gardes civils dans une cafétéria de Capbreton.
Avec Un tir dans la tête, l'ambitieux et novateur réalisateur Jaime Rosales (La Soledad, Goya du Meilleur film et du Meilleur réalisateur) souhaite, comme il tente de la faire avec chacun de ses films, "comprendre l'être humain" et avoir "la liberté d'explorer le langage des films et la recherche de nouvelles voies." Sur le sujet d'Un tir dans la tête, il explique : "J'ai du mal à comprendre comment une lutte pour défendre des idées peut aboutir à un conflit armé. J'ai tenté de réaliser un film qui serait détaché de toute idéologie afin de comprendre une partie du tout. Il fallait montrer les effets de la violence sur les gens."
Jaime Rosales, le réalisateur d'Un tir dans la tête, revient sur le fait divers qui a inspiré le film : "J'ai été particulièrement saisi en apprenant que cela s'était produit un peu par hasard et que cet événement terrible aurait pu être évité. De cette stupéfaction est né un film, que j'ai voulu très clair et concret. Une semaine plus tard, j'avais déjà rédigé le scénario ; le mois suivant je tournais, et en l'espace de trois mois le film fut achevé. Ce film ne m'est pas apparu peu à peu, il ne s'est pas construit patiemment. C'est un film de réaction. Il découle entièrement d'un sentiment d'urgence."
Un tir dans la tête se distingue par l'absence d'acteurs professionnels au casting et... par l'absence de dialogues. Le réalisateur Jaime Rosales évoque ce dernier point : "(...)...l'absence de dialogues s'est avérée un apport fascinant. De quoi parlent les personnages ? Quelles sont leurs relations ? Qu'est-ce qui les pousse à agir ? Le résultat est un film elliptique, avec beaucoup de trous à compléter. Pour le spectateur, c'est un type de cinéma très participatif. J'espère que les spectateurs trouveront tout cela stimulant."
En Espagne, Un tir dans la tête a suscité d'importants débats, aussi bien au niveau formel que thématique. Avec en toile de fond le conflit basque, le film peut être lu comme une étude universelle de la violence contenue dans l'être humain. Parallèlement à sa sortie en salles, Un tir dans la tête a été diffusé sur internet et dans certains musées, comme pour mieux prolonger l'espace de réflexion - autant artistique que politique - qu'il inaugure avec force.
Un tir dans la tête permet au réalisateur Jaime Rosales de retrouver le comédien Ion Arretxe, avec qui il avait déjà travaillé sur La Soledad, son précédent film. Ion Arretxe qui officie à la fois comme acteur et directeur artistique sur le film.
Un tir dans la tête a été présenté au 56e Festival International du film de San Sebastian. Il y a remporté le Prix FIPRESCI.